172 L. SPELEERS. [15]
voici une série de motifs qu'on chercherait en vain dans les sculptures égyptiennes :
§ 37. Au point de vue des artnes : la cage abritant l'homme chargé d'ouvrir celle
des lions (Place, pl. 5o, cl. 369/1, 335a, 36g3); l'épée ou le poignard avec lesquels
le roi achève le lion et le taureau (Place, pl. 5o bis; Paterson, Assyrian Sculptures,
pl. XIII).
§ 38. Quant au terrain, si le désert est mieux indiqué en Egypte, les Assyriens à
leur tour ont rendu, avec une perspective presque parfaite, la forêt arrosée par la
rivière (Place, pl. 5o bis, n° 3) et le parc (Place, pl. 52 bis, cl. ^071) où ils réunis-
saient les lions.
S 39. Parmi les attitudes, rien n'est moins égyptien que le corps à corps du roi et
des fauves. Le roi assyrien, seul au milieu du terrain, affronte la bête, qui bondit à son
approche; mais le roi lui transperce le corps de l'épée ou de la lance, ou le saisit par
l'oreille de l'autre main. On voit dans les mêmes scènes le lion, excité à la cravache
par un cavalier, attaquant le roi en char ou à pied et prenant des attitudes contour-
nées : ses pattes postérieures reposent sur le sol; sa tête est retournée dans le sens
opposé; son poitrail est vu de face, ses pattes antérieures s'ouvrent comme des bras
humains. Parfois il s'accroche à la caisse ou mord les roues du char.
S 40. Plus variée encore est l'attitude qui anime une scène de Kuyundjik (Place,
pl. 5i) : sur le registre inférieur, une lionne est contournée de telle manière que la
partie antérieure du corps apparaît d'un côté et la partie postérieure du côté opposé.
Plus haut, un lion tente de sa patte gauche d'arracher la flèche qui le blesse dans la
région de l'oreille, ou couvre de la patte sa poitrine transpercée.
Autre part, le corps de l'animal traîne par terre, mais une patte se lève encore
comme pour frapper le sol; ou bien (la lionne blessée, cl. 3699, 3700) l'arrière-
train déjà inanimé, un dernier hurlement de douleur fait dresser la tête et le poitrail
de la mourante — ou bien, accroupi sur le séant, le lion rend son sang dans une
pose magnifique — ou bien, dans la force de l'action, il se ramasse avant de bondir,
et s'élance dans l'espace.
Les cadavres des lions enfin présentent tous une attitude infiniment plus variée
et plus observée que les mêmes motifs sculptés en Egypte.
§ à\. On fera les mêmes remarques pour les cerfs, les chèvres perdus dans le
terrain clos par un filet ou par des traqueurs — pour les onagres, parcourant
l'espace en toute hâte malgré la morsure des bouledogues et des flèches ou, révoltés
et furieux, lançant leurs sabots dans le vide.
La plupart de ces motifs nous apprennent que le sculpteur a voulu rendre le rao-
voici une série de motifs qu'on chercherait en vain dans les sculptures égyptiennes :
§ 37. Au point de vue des artnes : la cage abritant l'homme chargé d'ouvrir celle
des lions (Place, pl. 5o, cl. 369/1, 335a, 36g3); l'épée ou le poignard avec lesquels
le roi achève le lion et le taureau (Place, pl. 5o bis; Paterson, Assyrian Sculptures,
pl. XIII).
§ 38. Quant au terrain, si le désert est mieux indiqué en Egypte, les Assyriens à
leur tour ont rendu, avec une perspective presque parfaite, la forêt arrosée par la
rivière (Place, pl. 5o bis, n° 3) et le parc (Place, pl. 52 bis, cl. ^071) où ils réunis-
saient les lions.
S 39. Parmi les attitudes, rien n'est moins égyptien que le corps à corps du roi et
des fauves. Le roi assyrien, seul au milieu du terrain, affronte la bête, qui bondit à son
approche; mais le roi lui transperce le corps de l'épée ou de la lance, ou le saisit par
l'oreille de l'autre main. On voit dans les mêmes scènes le lion, excité à la cravache
par un cavalier, attaquant le roi en char ou à pied et prenant des attitudes contour-
nées : ses pattes postérieures reposent sur le sol; sa tête est retournée dans le sens
opposé; son poitrail est vu de face, ses pattes antérieures s'ouvrent comme des bras
humains. Parfois il s'accroche à la caisse ou mord les roues du char.
S 40. Plus variée encore est l'attitude qui anime une scène de Kuyundjik (Place,
pl. 5i) : sur le registre inférieur, une lionne est contournée de telle manière que la
partie antérieure du corps apparaît d'un côté et la partie postérieure du côté opposé.
Plus haut, un lion tente de sa patte gauche d'arracher la flèche qui le blesse dans la
région de l'oreille, ou couvre de la patte sa poitrine transpercée.
Autre part, le corps de l'animal traîne par terre, mais une patte se lève encore
comme pour frapper le sol; ou bien (la lionne blessée, cl. 3699, 3700) l'arrière-
train déjà inanimé, un dernier hurlement de douleur fait dresser la tête et le poitrail
de la mourante — ou bien, accroupi sur le séant, le lion rend son sang dans une
pose magnifique — ou bien, dans la force de l'action, il se ramasse avant de bondir,
et s'élance dans l'espace.
Les cadavres des lions enfin présentent tous une attitude infiniment plus variée
et plus observée que les mêmes motifs sculptés en Egypte.
§ à\. On fera les mêmes remarques pour les cerfs, les chèvres perdus dans le
terrain clos par un filet ou par des traqueurs — pour les onagres, parcourant
l'espace en toute hâte malgré la morsure des bouledogues et des flèches ou, révoltés
et furieux, lançant leurs sabots dans le vide.
La plupart de ces motifs nous apprennent que le sculpteur a voulu rendre le rao-