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Eugène Kevillotjt.
«Son âme chante à jamais devant Osiris Sokaris, le dieu grand, seigneur de Tatu à
Abydos, montagne (sainte) : Ta-tu-Artemi (le don d'Artemis), fille de Petemin, dont la mère
est Trompalibéit (l'habitante de Pharbsetus). Le temps .... Bénissez (Smouj cette petite
(yem) à jamais ! »
Ce texte, dont la fin est peu déchiffrable, a ceci de très intéressant — en dehors de
la question TPOM 1 — qu'il nous donne en grec un essai de transcriptions de lettres égyp-
tiennes, comme j'en ai signalé d'autres depuis longtemps dans certains papyrus gnostiques
de cette période. Ici le h (f) démotique a été rendu par un signe nouveau de ce genre.
Ce signe est identique à l'ancienne lettre devenue le chiffre ET (6) et qui, primitivement,
paraît-il, rendait l'aspiration comme en dorien le digamma £ ou la lettre F dont elle tient la
place dans l'alphabet, puisqu'elle vient après le E. Mais peut-être n'est-ce là qu'une ressem-
blance fortuite et a-t-on voulu transcrire la lettre démotique qui est devenue le o copte.
Dans la tablette précédente, à propos du même mot pahbéit, le traducteur grec n'avait d'abord
mis que nABEIT, puis entre lignes il a ajouté une lettre qui m'a paru un second A plus
cursif; mais je ne suis pas très sûr cependant que ce signe remplaçant h soit bien un A.
Nos tablettes nous donnent d'ailleurs d'autres transcriptions curieuses des lettres propre-
ment égyptiennes. Nous citerons le q = O, ce qui éloigne de l'idée d'y voir un w. Nos
vieux maîtres ont donc eu raison contre la nouvelle école. Citons deux exemples :
N° 22 (9542).
APEMH<DIOC YAITOC
MHTPOC CENYEN8A
MINIOC
« Hormehf,2 fils de Psi, dont la mère est Tsetpsétamin : son âme sert Osiris Sokaris, le
dieu grand, seigneur d'Abydos. »
N° 23 (9545).
nAXOVMIC nEBU
TOC M HT. CENAPEMHOI
OV
«Pachom (l'aigle ôw£om), fils de Paba (le léopard ^Jj(( dont la mère est 'Tset
Hormehf (la fille d'Hormehf «le dieu Horus le remplit»).»
1 Notons que dans d'autres tablettes Y = r^n « l'habitant » est traduit par Al~10. Nous citerons les
nos 9603 et 9607. Mais alors il ne s'agit pas d'un nom propre renfermant cet élément.
2 Ce nom signifie «Horus le remplit». Notons cette très importante transcription du syllabique meh
^ que nous avions transcrit d'ailleurs ainsi depuis longtemps avant ce bilingue. Quant à la lecture q = <J>
on n'en avait pour presque unique exemple que le y^/v^^- = NEX6<t>EPOVC d'un bilingue ptolé-
maïque de Berlin. Voir aussi pour q = <J> notre n° 7 dans le présent article.
Eugène Kevillotjt.
«Son âme chante à jamais devant Osiris Sokaris, le dieu grand, seigneur de Tatu à
Abydos, montagne (sainte) : Ta-tu-Artemi (le don d'Artemis), fille de Petemin, dont la mère
est Trompalibéit (l'habitante de Pharbsetus). Le temps .... Bénissez (Smouj cette petite
(yem) à jamais ! »
Ce texte, dont la fin est peu déchiffrable, a ceci de très intéressant — en dehors de
la question TPOM 1 — qu'il nous donne en grec un essai de transcriptions de lettres égyp-
tiennes, comme j'en ai signalé d'autres depuis longtemps dans certains papyrus gnostiques
de cette période. Ici le h (f) démotique a été rendu par un signe nouveau de ce genre.
Ce signe est identique à l'ancienne lettre devenue le chiffre ET (6) et qui, primitivement,
paraît-il, rendait l'aspiration comme en dorien le digamma £ ou la lettre F dont elle tient la
place dans l'alphabet, puisqu'elle vient après le E. Mais peut-être n'est-ce là qu'une ressem-
blance fortuite et a-t-on voulu transcrire la lettre démotique qui est devenue le o copte.
Dans la tablette précédente, à propos du même mot pahbéit, le traducteur grec n'avait d'abord
mis que nABEIT, puis entre lignes il a ajouté une lettre qui m'a paru un second A plus
cursif; mais je ne suis pas très sûr cependant que ce signe remplaçant h soit bien un A.
Nos tablettes nous donnent d'ailleurs d'autres transcriptions curieuses des lettres propre-
ment égyptiennes. Nous citerons le q = O, ce qui éloigne de l'idée d'y voir un w. Nos
vieux maîtres ont donc eu raison contre la nouvelle école. Citons deux exemples :
N° 22 (9542).
APEMH<DIOC YAITOC
MHTPOC CENYEN8A
MINIOC
« Hormehf,2 fils de Psi, dont la mère est Tsetpsétamin : son âme sert Osiris Sokaris, le
dieu grand, seigneur d'Abydos. »
N° 23 (9545).
nAXOVMIC nEBU
TOC M HT. CENAPEMHOI
OV
«Pachom (l'aigle ôw£om), fils de Paba (le léopard ^Jj(( dont la mère est 'Tset
Hormehf (la fille d'Hormehf «le dieu Horus le remplit»).»
1 Notons que dans d'autres tablettes Y = r^n « l'habitant » est traduit par Al~10. Nous citerons les
nos 9603 et 9607. Mais alors il ne s'agit pas d'un nom propre renfermant cet élément.
2 Ce nom signifie «Horus le remplit». Notons cette très importante transcription du syllabique meh
^ que nous avions transcrit d'ailleurs ainsi depuis longtemps avant ce bilingue. Quant à la lecture q = <J>
on n'en avait pour presque unique exemple que le y^/v^^- = NEX6<t>EPOVC d'un bilingue ptolé-
maïque de Berlin. Voir aussi pour q = <J> notre n° 7 dans le présent article.