Notice, etc.
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«Il se complaît avoir les bons troupeaux, se divertissant dans les travaux de la cam-
pagne, à voir le travail des saisons de smou et de per, le favorisé de Nepra (dieu agricole),
le favorisé de Ranen (déesse agricole), le favorisé d'Horus de ... . (vocable d'Horus, consi-
déré probablement comme un des patrons de l'agriculture) : le grand prince, qui remplit les
greniers, qui protège le ut (— le bien public? —) .... en faisant les affaires sans (per-
sonne les faisant) pour lui, sans personne pour les faire qui vienne à lui, jugeant le faible
ainsi que le puissant, se manifestant par des pacifications, le préfet de la ville, etc.»
La stèle placée dans le milieu du côté droit de cette salle, faisant face à une stèle
semblable placée dans le milieu du côté gauche, énumérait la femme et les enfants de Re^-
mara, et le représentait en famille. Quant à la dernière inscription que M. Virey donne de
cette salle, elle a trait, de même que certains passages de la grande inscription lue à rebours
par M. Virey et que presque toutes les scènes peintes sur la première moitié du côté gauche
de la seconde salle, aux fonctions de Rey^mara comme ministre des cultes, si je puis m'ex-
primer ainsi. Mais cela nous entraînerait trop loin de notre sujet principal qui est l'agricul-
ture. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que la distinction qui est devenue fondamentale
depuis les Ramessides entre les terres sacrées, terres de neter hotep, et les terres royales
etc. ne paraît nullement établie du temps de Thoutmès. C'est le ministre Re/mara qui ins-
pecte les vivres qu'on offre aux dieux chaque jour, comme il inspecte les travaux qu'on fait
dans les temples. C'est lui qui règle le montant des offrandes sacrées, qui reçoit les grains
destinés aux temples, qui préside, ou du moins est censé présider à la confection des gâteaux
employés dans le culte des dieux etc. Le tombeau de Re-/mara vient donc apporter une
nouvelle preuve à la démonstration de ce fait que la division tripartite de la terre égyp-
tienne entre le roi, les dieux, représentés par leurs prêtres dans leurs sanctuaires, et les
guerriers, constituant une caste, — mesure parallèle à celle qui constitua cette caste même
des guerriers, — est bien l'œuvre de Sésostris ainsi que l'avaient indiqué les Grecs, de ce
Sésostris Ramses II chanté dans le poème de Pentaour, qui fait allusion à tout cela.
Au fond l'œuvre de Sésostris fut moins permanente peut-être en Egypte que les prin- -
cipes d'administration déjà posés et mis en pratique du temps de Thoutmès.
Sous les Ptolémées la plus grande partie du domaine territorial attribué aux temples
avait cessé d'être en leur possession et les deux grandes tribus de la caste militaire de race
égyptienne étaient plus encore appauvries.
Le BacrtXtxov, comprenant le domaine, le trésor et les greniers royaux, se trouvait en-
richi d'autant. Ce qu'on avait laissé aux castes privilégiées était si peu considérable que,
pour subvenir à leurs besoins, il avait fallu assigner aux prêtres et aux soldats des budgets
spéciaux sur le trésor royal.
Les frais du culte étaient d'ailleurs réglés par des fonctionnaires, épistates de temples,
relevant du diœcète, ce ministre administrateur qui avait également sous ses ordres le ser-
vice des digues et des canaux, le service de l'irrigation, le service de la culture des terres
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«Il se complaît avoir les bons troupeaux, se divertissant dans les travaux de la cam-
pagne, à voir le travail des saisons de smou et de per, le favorisé de Nepra (dieu agricole),
le favorisé de Ranen (déesse agricole), le favorisé d'Horus de ... . (vocable d'Horus, consi-
déré probablement comme un des patrons de l'agriculture) : le grand prince, qui remplit les
greniers, qui protège le ut (— le bien public? —) .... en faisant les affaires sans (per-
sonne les faisant) pour lui, sans personne pour les faire qui vienne à lui, jugeant le faible
ainsi que le puissant, se manifestant par des pacifications, le préfet de la ville, etc.»
La stèle placée dans le milieu du côté droit de cette salle, faisant face à une stèle
semblable placée dans le milieu du côté gauche, énumérait la femme et les enfants de Re^-
mara, et le représentait en famille. Quant à la dernière inscription que M. Virey donne de
cette salle, elle a trait, de même que certains passages de la grande inscription lue à rebours
par M. Virey et que presque toutes les scènes peintes sur la première moitié du côté gauche
de la seconde salle, aux fonctions de Rey^mara comme ministre des cultes, si je puis m'ex-
primer ainsi. Mais cela nous entraînerait trop loin de notre sujet principal qui est l'agricul-
ture. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que la distinction qui est devenue fondamentale
depuis les Ramessides entre les terres sacrées, terres de neter hotep, et les terres royales
etc. ne paraît nullement établie du temps de Thoutmès. C'est le ministre Re/mara qui ins-
pecte les vivres qu'on offre aux dieux chaque jour, comme il inspecte les travaux qu'on fait
dans les temples. C'est lui qui règle le montant des offrandes sacrées, qui reçoit les grains
destinés aux temples, qui préside, ou du moins est censé présider à la confection des gâteaux
employés dans le culte des dieux etc. Le tombeau de Re-/mara vient donc apporter une
nouvelle preuve à la démonstration de ce fait que la division tripartite de la terre égyp-
tienne entre le roi, les dieux, représentés par leurs prêtres dans leurs sanctuaires, et les
guerriers, constituant une caste, — mesure parallèle à celle qui constitua cette caste même
des guerriers, — est bien l'œuvre de Sésostris ainsi que l'avaient indiqué les Grecs, de ce
Sésostris Ramses II chanté dans le poème de Pentaour, qui fait allusion à tout cela.
Au fond l'œuvre de Sésostris fut moins permanente peut-être en Egypte que les prin- -
cipes d'administration déjà posés et mis en pratique du temps de Thoutmès.
Sous les Ptolémées la plus grande partie du domaine territorial attribué aux temples
avait cessé d'être en leur possession et les deux grandes tribus de la caste militaire de race
égyptienne étaient plus encore appauvries.
Le BacrtXtxov, comprenant le domaine, le trésor et les greniers royaux, se trouvait en-
richi d'autant. Ce qu'on avait laissé aux castes privilégiées était si peu considérable que,
pour subvenir à leurs besoins, il avait fallu assigner aux prêtres et aux soldats des budgets
spéciaux sur le trésor royal.
Les frais du culte étaient d'ailleurs réglés par des fonctionnaires, épistates de temples,
relevant du diœcète, ce ministre administrateur qui avait également sous ses ordres le ser-
vice des digues et des canaux, le service de l'irrigation, le service de la culture des terres