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Revue égyptologique — 7.1896

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Revillout, Eugène: Notice des papyrus démotiques archai͏̈ques et autres textes juridiques ou historiques à partir du règne de Bocchoris jusqu'au règne de Ptolémée Soter
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0114

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Eugène Revillout. Notice, etc.

royales et de toutes les corvées, les services des diverses taxes et des divers revenus de
l'État, le service des travaux publics, le service de toutes les dépenses, — qui avait à recevoir
et contrôler les comptes de tous les fonctionnaires et qui se réservait d'ordonnancer person-
nellement tout paiement et toute recette ne rentrant pas dans ses prévisions. Je n'irai pas
jusqu'au bout dans l'énumération des fonctions du diœcète, tout à fait comparables à celles
qu'exerçait, en qualité de dja, le grand ministre de Thoutmès III.

En ce qui touche les terres arables je dois seulement faire remarquer que Re/mara,
bien qu'on le dépeigne se fatigant à en effectuer le lotissement général en vue de la culture,
ne paraît pas avoir à en distribuer des aroures aux soldats à titre de récompense, comme il
en avait été distribué, suivant l'inscription du tombeau d'Ahmès, bien peu de temps avant,
lors de l'expulsion des Hyksos par les princes qui, sur eux, reconquérirent l'Égypte.

Après la conquête macédonienne des attributions semblables de terres ont été faites
par les premiers Ptolémées à leurs compagnons d'armes; et un papyrus découvert par M. Pétrie
nous apprend qu'Evergète Ier interdit à l'administration, dépendant du diœcète, de disposer
de ces terres provenant du domaine royal et que le roi seul pouvait concéder.

Les distributions d'aroures de terres à titre de gratification à tous les soldats d'une
armée paraissent d'ailleurs avoir cessé bientôt : soit à une époque, soit à l'autre. Il n'en est
nullement question dans l'inscription d'Amenemheb, l'un des compagnons d'armes de Thout-
mès III, lors de ses victoires en Asie. Et sous celui des Ptolémées qui rappela le mieux les
exploits de Thoutmès tant en Asie que sur les bords de la mer Rouge etc., sous ce même
Evergète Ier dont je viens de parler, les papyrus grecs découverts par M. Pétrie font plus
souvent mention de terres rentrant dans le BaaiXotov après avoir appartenu à des cléroukhes
que de la création de nouveaux cléroukhes par de nouvelles attributions de lots de terre à
des soldats. (Sur tout ceci voir mon volume : «Papyrus et tessères démotiques et grecs.»)

(La suite prochainement.)

Correspondance.

Pour la correspondance relative aux plagiats, avec circonstances aggravantes, qui forment la base du dictionnaire démotique
publié par deux de mes élèves, MM. Denissb et Chardon, voir l'entête des «Quelques textes traduits à mes cours». La seule
lettre que je donne ici a été écrite par moi au propriétaire de l'Art au sujet d'une note qu'un de mes anciens élèves M. Bénédite
avait insérée à l'occasion d'un article de moi :

«Monsieur, vous me permettrez de m'adresser à vous comme j'ai l'habitude de le faire pour tout ce qui concerne votre
estimable journal, bien que vous en ayez abandonné récemment la direction ordinaire à deux personnes parmi lesquelles je distingue
un de mes jeunes collègues. A mon âge on ne change rien à ses habitudes, et j'ai toujours eu tant à me louer de mes rapports avec
vous que c'est pour moi un plaisir que vous écrire puisque le temps me manque pour aller vous voir. J'ai trouvé l'occasion dans
mon article sur le don de l'Exploration Fund (l'Art, 19e année, t. II, p. 205 et suivantes) de citer en passant un de mes anciens
élèves M. Bénéditb, auquel j'avais fourni l'idée de sa mission de Philée et que j'avais aidé sous ce rapport en ce qui concernait le
Louvre, comme je l'ai aidé à entrer au Louvre même dans le département dont je fais partie. Je l'ai fait d'autant plus volon-
tiers — sur un point tout à fait secondaire et de détail — que c'était là lui montrer mes sentiments amicaux. Mais il ne me
serait jamais venu à la pensée de m'appuyer sur son témoignage pour faire accepter mes idées et de m'appliquer à faire croire inci-
demment qu'il les partageait. Qu'il les partage ou non, ceci m'importe peu, je l'avoue. Mais je ne saurais admettre que cet ancien
élève se prétendît mon juge (l'Art, 19e année, t. II, p. 296, 2e col.) et osât affirmer qu'aucun archéologue n'adopterait mes conclusions.
Cela me semble une audace un peu grande, alors surtout que j'ai reçu certains témoignages venant de haut lieu égypto-archéologique
et qui sont complètement conformes à l'opinion exprimée par moi sur les fouilles de M. Naville. Quant à l'étendue de l'espace
attribué par M. Naville à une salle hypostyle et au milieu duquel on a trouvé les colonnes, c'est un point tout à fait secondaire
dans mon article et la note de M. Bénédite prouve seulement, qu'il n'a rien compris à la question. Du moment où M. Naville
n'a nullement indiqué quelle était la distance des piédestaux l'un par rapport à l'autre, alors qu'ils étaient encore en place, la surface
qu'occuperaient les colonnes renversées, — ces colonnes qui se trouvaient au milieu de la salle, dit M. Naville — n'a qu'un intérêt
tout à fait secondaire. Ce qui est important c'est que le nombre des chapiteaux hatoriens se trouve absolument identique à celui
des colonnes et à celui des bases, que ces chapiteaux ont été trouvés à côté des colonnes, sans trace d'autres colonnes ni d'autres
hases, et que la superposition paraît évidente, quand on se rappelle surtout que certaines colonnes de Philée, ainsi que d'autres colonnes
égyptiennes parfaitement connues et décrites, présentent sur un plus petit format la même conception architecturale de superposition
de chapiteaux hatoriens sur des colonnes lotiformes complètes. Quand j'ai «fait intervenir la Chaldée, l'Assyrie et la Perse», c'était
seulement pour montrer l'origine probable de cette conception architecturale dont le temple de Bubastis nous montre une phase par-
ticulière, mais dont l'existence en Egypte ne peut être contestée par personne et surtout par personne de ceux qui ont visité les
temples encore debout de Philée. Je vous serai bien reconnaissant de vouloir bien faire insérer dans l'Art cette lettre de réponse
nécessaire — d'autant plus nécessaire que, je le répète encore, je n'ai jamais eu la pensée d'engager en quoi que ce soit la responsabilité
de M. Bénédité. Agréez, etc. E. E.»

L'Éditeur Ernest Leroux, Propriétaire-Gérant.
 
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