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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 3
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Quelques documents historiques de Bocchoris à Psammétique Ier
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0126

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Eugène Revillout.

«remarquable; elle ne peut provenir que de deux motifs; ou le chef de Tanis put se soustraire aux armes
»de Pianchi, soit en raison de sa position éloignée, soit par la force de Tanis, qui, comme ville frontière,
» était depuis longtemps une place de guerre très importante. On voit que notre stèle, malgré la multitude
» de défaite qu'elle nous donne, ne permet pas de préciser dans quels rapports de temps se trouvait le père
»de Bocchoris avec les derniers rois de la XXIIIe dynastie; mais il faut admettre nécessairement que
» l'autorité des Tanites avait déjà cessé ou était interrompue momentanément à Thèbes, puisque Pianchi-
»meri-amun y entre sans coup férir et s'y conduit en souverain. Il n'y a jusqu'ici aucune raison péremptoire
»qui puisse empêcher d'assimiler notre Osorkon de Bubastis à Osorkon III, etc.»

Pour nous, il nous paraît assez probable que, tandis que le Tanite Osorkon III, paraissant être le
même que le roi Osorkon, père de Shapenapi Ire, la femme du roi éthiopien Kashta, successeur de Pianchi,
régnait, du temps de Pianchi, au siège primitif même de sa famille originaire, c'est-à-dire à Bubastis, d'où
étaient partis Sheshonk Ier, Osorkon Ier et Osorkon II, il avait, à Tanis, le nouveau siège de son pré-
décesseur immédiat, un lieutenant ou vassal, membre lui-même sans doute de sa famille, comme ces deux
Sheshonk, homonymes de Sheshonk Ier, le fondateur de la XXIIe dynastie bubastite, que la stèle de
Pianchi et les cylindres d'Assurbanipal nous montrent princes, chefs des ma ou .sa?- dans la ville de Bu-
siris, comme ces deux princes Pimaï, dont la stèle de Pianchi et les cylindres d'Assurbanipal nous ont
également conservé les noms, etc. Si, du temps de Pianchi, le prince de la XXIIIe dynastie siégeant à
Tanis et lieutenant d'Osorkon n'est pas nommé — peut-être parce qu'il ne se hâta pas de se soumettre
au monarque éthiopien — sous Assurbanipal on ne nous parle pas — par quelque raison analogue — du
roi siégeant à Bubastis. Mais, en revanche, le monarque assyrien désigne expressément le roi de Tanis,
nommé Petubast, comme Petubast Ier, prédécesseur d'Osorkon III et fondateur de la XXIIIe dynastie
tanite. Il y avait donc à la fois plusieurs branches de la race bubasto-tanite qui régnaient en même temps,
et, pour moi, j'incline fort à croire que, comme paraît le prouver la succession immédiate dans la même
chambre de l'Apis mort en l'an 37 de Sheshonk IV et de l'Apis mort en l'an 6 de Bocchoris, du temps
du prêtre, prince de Saï's et de Memphis, Tafnekht, père de Bocchoris, et qui (suivant la stèle de Pianchi
même et suivant tous les monuments connus) n'usurpa jamais le titre de roi, le vieux Sheshonk IV vivait
encore quelque part, reconnu nominalement par ce maire du palais tout puissant. Ce fut seulement après
sa mort — et alors sans -doute que Kashto, le successeur de Piankhi, auquel Tafnekht avait été obligé
de prêter serment d'allégeance, ne montrait pas l'énergie du conquérant éthiopien — que Bocchoris, fils
de Tafnekht, se proclama roi à son tour et se fit reconnaître par tous les grands vassaux égyptiens. Mais
il avait excité contre lui la haine des vieux pharaons du haut Nil, qui prirent sous Shabaku, fils de Kashto,
une éclatante revanche. Bocchoris, fait prisonnier, fut brûlé vif dans l'avenue de Memphis qui portait
encore du temps des Ptolémées le nom d'«avenue de Shabaku» et, bien entendu, toute sa famille frit
aussitôt exterminée pour punir le parjure commis par son représentant. Le conquérant éthiopien donna
alors l'ancien fief de Tafnekht — c'est-à-dire Saïs et Memphis — à son parent Niku. Je dis son parent
Niku : car — son nom et le nom de son fils Psammetiku, composés comme Shabaku, Shabatoku, Tahraku,
Silku, etc., le prouvent, comme Bbugsch l'a, du reste, noté — il était éthiopien et appartenait sans doute
en qualité de cadet à la race ammonienne des rois éthiopiens — ainsi que l'établissent également certaines
généalogies,1 tout autant que le mariage contracté par son fils avec une princesse de la branche aînée,
et que la formule ammonienne (que n'avait pas Bocchoris), identique à celle des Shabaku et des Tahraku.
que son fils Psammetiku et ses descendants prirent quand ils régnèrent et sur laquelle nous aurons à
revenir. Bocchoris fut donc le seul roi de sa race, comme l'a dit Manéthon et comme le démontrent les
stèles du Sérapéum, dont une des plus curieuses est celle que nous venons de décrire.

RÈGNE DE SHABAKU.
E 10571.

Stèle représentant dans le registre supérieur le roi Shabaku qualifié « dieu bon Sha-
baku» ^ ^ Qïttî, 1^ t Q| et offrant l'hiéroglyphe du champ au dieu «Hormerti neb

shetennu», ^\ ^\ D c'est-à-dire Hormerti, seigneur de la ville de Pharbaetus. ayant
une Hathor derrière lui.

1 Voir dans le KSnigsbuch de Lensius, p. 020 et suivantes une généalogie sur laquelle nous reviendrons.
 
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