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Revue égyptologique — 7.1896

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Quelques documents historiques de Bocchoris à Psammétique Ier
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0125

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Quelques documents, etc.

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il avait parfaitement reconnu l'origine sémitique ou plutôt assyrienne, prouvée d'ailleurs par les noms (Osor-
kon = Sargon. Takelot = Tiglat, Nimrod, Sheshonk etc. des princes de leur souche).

«A partir d'Osorkon II (4e roi de cette dynastie), nous dit Mariette, jusqu'aux derniers Ptolémées
les Apis se succèdent sans interruption notable». Viennent d'abord : 1° l'Apis mort en l'an 23 d'Osorkon II;
2° l'Apis mort en l'an 28 de Sheshonk III; 3° l'Apis né en l'an 28 de Sheshonk III et mort, après 26 ans
de vie, en l'an 2 de Pimai (ce qui, comme l'observait Mariette, permettait d'intercaler Takelot II avec
un règne possible de 22 ou 23 ans); 4° l'Apis mort en l'an 11 de Sheshonk IV; 5° l'Apis né en l'an 11
de Sheshonk IV et mort en l'an 37 du même règne; G0 enfin, ajoute Mariette, «à l'Apis mort en l'an 37
»de Sheshonk IV, dernier roi de la XXIIe dynastie, succède un Apis mort en l'an 6 de Bocchoris.»1

Mariette qui avait eu soin de nous dire qu'«à partir d'Osorkon II jusqu'aux derniers Ptolémées les
>Apis se succèdent sans aucune interruption» ajoute ici : «il est à noter que l'Apis mort en l'an 37 de
» Sheshonk IV, dernier roi de la XXIIe dynastie et l'Apis mort en l'an (3 de Bocchoris, unique roi de la
>XXIVe dynastie, turent ensevelis dans la même chambre» — chambre dans laquelle a été trouvée notre
stèle — « et que l'étude de la chambre prouve que ces deux Apis occupèrent successivement et sans inter-
ruption l'étable sacrée de Memphis». Cela supprimait d'un seul coup à Memphis « la XXIIIe dynastie pen-
»dant les 89 années de Manéthon» à moins d'admettre (chose improbable, car tous les documents prouvent
que les prêtres du temple d'Apis trouvaient toujours aussitôt un Apis pour remplacer l'Apis mort)
qu'«aucun Apis ne se manifesta» et que la XXIIIe dynastie «fut privée de la présence du dieu».

Or, d'après les fouilles de Mariette, si la XXIIIe dynastie disparaissait « Memphis, la XXIIe dynastie
s'était allongée notablement, comme le dit Mariette lui-même à propos de son tableau des princes de cette
XXIIe dynastie : «Quant à la chronologie, elle conserve sans aucun doute le seul point à peu près immo-
» bile qu'à cette hauteur nous ayons pu encore réussir à placer, point que représente le synchronisme de
» Sheshonk Ier et du pillage de Jérusalem en l'an 5 de Eoboam. Mais les espaces intermédiaires n'ont reçu
» aucune lumière nouvelle. Bien au contraire, aux neuf règnes2 de Manéthon correspondent maintenant onze
» règnes tout entiers et quarante années au moins doivent s'ajouter aux totaux partiels dont la somme
» forme l'ensemble de cette dynastie royale. La chronologie n'a donc reçu aucun secours plus efficace que
»ceux dont nous disposions déjà; nous savons seulement qu'entre nos deux jalons certains, c'est-à-dire la
«prise de Jérusalem par Sesak et la conquête de l'Egypte par Cambyse il nous faut introduire quarante
» années de plus, quitte à les retrancher autre part de l'un des autres points de cette durée intermédiaire.
»Là est tout notre profit.»

Quant à la XXIIe dynastie, Tanite, elle paraît avoir été parallèle aux derniers rois bubastites (de
la XXIIe) et probablement aussi à la XXIVe (Saïte) et aux premiers rois de la XXVe (éthiopienne). C'est
ce qu'avait parfaitement senti M. de Bougé dès son premier travail sur la stèle de Piankhi, c'est-à-dire
sur les luttes entre le prince éthiopien Piankhi, le prince saïte Tafnekht (père de Bocchoris, de ce Boc-
choris qui fut l'unique roi de la XXVe dynastie saïte), le prince tanite Osorkon III,3 etc. Voici comment
il s'exprimait : «Le rôle historique de la ligne tanite qui compose la XXIIIe dynastie est peut-être la
» partie la plus obscure de l'histoire de ces temps . . . Les noms mêmes de Petubast et d'Osorkon doivent
«faire considérer cette famille comme un véritable rameau des Bubastites analogue à tous ceux de notre
» stèle, mais auquel on reconnaît historiquement le droit légitime au titre de Pharaon. Tanis n'est pas citée
» parmi les localités qui envoyèrent leurs chefs rendre l'hommage à Pianchi vainqueur. Cette omission est

' Pour ce dernier voir aussi le n° 299 du catalogue de la salle historique par M. Picrret.

2 La difficulté aurait été encore plus grande pour Mariette si, au lieu de partir du Manéthon accommodé par Bunsen et Lepsius
— d'après les rois alors connus — il était parti du Manéthon vrai, tel qu'on le trouve dans Ideler, par exemple. En réalité toutes les
listes manéthoniennes en dehors d'Africain ne donnent que trois rois à cette dynastie et Africain a ajouté une seule, fois (et non pas
deux fois comme dans Lepsius) après ces trois rois nommés par Manéthon, la mention : aXXot tpet; — ce qui ne ferait encore que six
rois seulement. Mais Manéthon n'avait sans doute compté que les trois premiers rois huhastites qui ont possédé toute l'Égypte — y
compris la Thébaïde d'après les monuments — et il a mis à la suite, comme peu importante, la branche de cette même famille qui
régnait à Tanis.

3 Ce n'était pas la première fois que les rois éthiopiens entraient en lutte ouverte avec les rois de la souche bubasto-tanite.
Déjà contre le bubastite, Takelot ou Tiglat II, comme l'a remarqué le premier Chahas, avait commencé les révoltes du nord et du midi :
et Takelot, à l'imitation de ses prédécesseurs Bubastites, avait opposé à ces rois éthiopiens, descendant des anciens grands prêtres d'Amon
de la XXIe dynastie (que son ancêtre Sheshonk Ier avait supplantés) son fils Osorkon, dont il fit le grand prêtre et le gouverneur de Thèbes
et qui périt au milieu des guerres continuelles contre les révoltes du nord et du midi (c'est-à-dire des Tanites et des Éthiopiens) pendant
qu'il combattait aux côtés de son père. Takelot et les chefs de son armée prononcèrent à Thèbes son éloge funèbre. Mais depuis ce
temps l'influence des Bubastites semble avoir cessé dans le midi. S'il faut en croire M. Maspero (Hist. 380), le premier roi tanite
Pétubast poussa, lui aussi, jusqu'à Thèbes. Mais il ne nous donne comme preuve qu'un renvoi (Denk. III, 259a) relatif à Psémnt, que
l'on assimilait autrefois à un autre roi tanite (Psammus) et que l'on sait maintenant appartenir aune toute autre dynastie. Ajoutons que
M. Maspero dans son livre : Les momies royales de Deir el-Bahari, p. 445 a complètement renoncé à voir à Thèbes aucun Tanite de
la XXIIIe dynastie.

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