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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 3
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Quelques documents historiques de Bocchoris à Psammétique Ier
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0124

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Eugène Revillout.

et exilé de leur province les derniers des Ramessides1 — peut-être même ceux-là déjà qui figurent à la
fin de la liste précédente comme régnant encore à Memphis et qui, selon de M. de Rougé, aurait alterné
avec eux jusqu'à Thébaïde2 — Apis que nous croirions plutôt correspondre au temps des trois premiers
grands rois Bubastites de la XXIIe dynastie dont Mariette n'a trouvé nulle trace au Sérapéum et dont

1 Probablement après une défaite par les Assyriens; car environ 130 ans avant Sesac ou Sheshonk Ier, fondateur de la
XXIIe dynastie bubastite, Tiglatphalasar nous dit dans son cylindre avoir envahi Musri (c'est-à-dire l'Égypte). Mon opinion est en ceb
un pou analogue à celle de Brugsch, qui admet une conquête assyrienne vers l'époque de la XXIe dynastie, conquête assyrienne qui
aurait donné naissance à la XXIIe dynastie issue de chefs ninivites. Les noms de la dynastie bubastite (XXIIe) et de la dynastie tanite
(XXIIIe) prouvent en effet une origine assyrienne, comme l'avait déjà pressenti Mariette dans son Sérapéum, (et non point une origine
uniquement lybienne selon l'opinion de Stern) et l'on comprend très bien la chute de l'empire des Ramessides et l'émiettement de leur
royaume entre plusieurs dynasties rivales après le choc d'une conquête étrangère.

En ce qui concerne les Ramessides, il faut remarquer que, dépossédés de la Thébaïde par les prêtres d'Amon (avec lesquels ils
alternèrent cependant selon M. de Rougé), dépossédés de Tanis par les rois tanites de la XXIe et de la XXIIIe dynastie et de Memphis
par les Bubastites, ils subsistèrent encore longtemps comme souverains locaux. M. Brugsch avait déjà remarqué ce fait que prouvait avec
évidence une curieuse tablette du Louvre comparée à plusieurs autres documents dont l'un est daté de Sheshonk III — documents tous
relatifs à des enfants alors vivants de rois Ramessides. — Ce fait indéniable et inexplicable autrement, quoiqu'on en ait dit (car la
supposition dans tous ces cas du mot ville non exprimé avant le nom royal est inadmissible), faisait voir que M. de Rougé avait eu raison
d'admettre déjà la contemporanéité des Ramessides avec les prêtres-rois de la XXIe dynastie, puisque cette contemporanéité dura jusque
sous leurs successions bubastites. En effet le grand conquérant Sheshonk 1er ou Sesac régna à Thèbes — comme il régnait jusqu'en
Palestine — et c'est ce qui explique comment la découverte de Délr el-lîahari nous a fourni à Thèbes même, avec le cartouche de She-
shonk Ier. la momie et le papyrus d'un fils d'un autre roi Ramesside, mort à cette époque. Il est donc probable que les Ramessides que
visait expressément à Thèbes sous la dynastie sacerdotale le décret d'exil, ayant accepté la suzeraineté de Sheshonk ou Sesac,
comme Osorkon ou Sargon III, devaient plus tard reconnaître la suzeraineté, du roi éthiopien Pianchi et purent se rendre à la cour du
nouveau monarque aussi bien qu'à Thèbes — où un fils de Sheshonk Ier futTinstallé grand-prêtre — tandis que leurs adversaires, les
prêtres-rois de la dynastie thébaine, allaient se réfugier, en Ethiopie, d'où ils devaient bientôt revenir victorieux. M. Brugsch pense que
les Ramessides possédaient alors en propre la principauté de l'Oasis et il est possible qu'ils furent réduits à ce seul domaine quand les
Bubastites possédèrent Memphis. Subissant dès lors leur hégémonie, ils conservèrent jusque sous Sheshonk III tout au moins, et peut-être
jusqu'au triomphe tout-à-fait définitif des Éthiopiens, des excellents rapports avec la cour Bubastite de Memphis qui disparut au moment
du même triomphe. Notons du reste qu'il ne serait pas impossible que la première branche des Ramessides se fût continuée aussi
parallèlement à la seconde jusqu'à une époque assez tardive; car on nous a présenté au Louvre une statue de roi d'art et de pose saîtes
qui porte la légende :

Cette légende «le roi de la Haute et de la Basse-Égypte Merenra binosor, fils du soleil merenma Ne/tira» se rapproche beau-
coup de celle de Menephthes de la XIXe dynastie portant «le roi de la Haute et de la Basse-Égypte Merenra bienamen, fils du soleil
Merenra botephima». La seule différence entre les deux cartouches prénoms consiste dans la substitution du nom d'Osiris à celui d'Amon.
Pour les cartouches noms on remarque le renversement des deux divinités Ma et Ra et la substitution de ne/ti à hotephi.

Nous avons dit plus haut que nous nous rapprochions beaucoup de l'opinion de Brugsch. Il faut noter cependant une différence
capitale, c'est que dans la stèle d'Abydos Brugsch voulait voir dans Sheshonk un roi des rois assyriens d'Assyrie, alors qu'il n'était

de deux façons toutes différentes : roi d'Assyrie dans la stèle d'Abydos et Grossherren von Assyrien dans la stèle de Piankhi. Pour
nous, au contraire, nous croyons qu'il s'agit dans l'un et l'autre cas de généraux assyrie7is. c'est-à-dire de généraux de ces troupes
d'occupation que Tiglatphalasar lors de sa conquête, non visée par Brugsch. et ses successeurs après lui — comme plus tard le père
d'Assurbanipal et Assurbanipal lui-même d'après ses cylindres, — avaient laissés en Égypte, en leur permettant facilement de prendre le
titre de sar ou de rois-fondataires. Ce sont ces sar qui constituèrent la grande dynastie bubastite. comme plus tard beaucoup des petites
dynasties énumérées dans la stèle de Piankhi. — Quant à la barrière infranchissable que Naville croit trouver entre les Assyriens et
l'Égypte dans l'empire de David du temps de Sheshonk — barrière qui n'a pas empêché Sheshonk d'envahir Jérusalem — elle n'existait pas
du temps de Tiglatphalasar.

- Voir son étude sur la stèle de la Bibliothèque nationale. — Je sais que quelques-uns de nos éminents collègues ont mainte-
nant tendance à raccourcir beaucoup trop la liste des Ramessides par tous les moyens possibles, en expliquant d'une façon large ou en
arguant de faux les monuments gênants et en se livrant à un travail du même genre sur les cartouches, etc. — dans le but de supprimer
le parallélisme des listes — et en faisant une unification semblable pour les rois tanites thébains, etc. de la XXIe (ou XXe) dynastie dont
chacun aurait possédé toute l'Égypte, mais aurait eu souvent selon les lieux de quatre à six cartouches. Tout cela me semble bien
artificiel et je préférerais encore m'en tenir, avec quelques additions et modifications, au système de M. de Rougé, le critique si perspicace.
Hâtons-nous de dire, du reste, que notre ami Wiedemann a déjà eu des scrupules semblables aux nôtres, en ce qui touche les suppressions
trop audacieuses. Nous l'avons dit, la nécessité pratique de voir toujours un seul roi régnant en Égypte ne nous apparaît nullement
<it nous préférons nous tenir aux données des documents originaux eux-mêmes. Nous reviendrons là-dessus ailleurs.

encore en définitive que général des troupes assyriennes. Comme l'a remarqué M. Naville, cela l'amenait à traduire
 
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