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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 3
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Quelques documents historiques de Bocchoris à Psammétique Ier
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0123

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Quelques documents, etc.

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§ 9 7, ancien 1995.

Voici la notice que j'avais donnée de cette stèle du Sérapéum en 1889 dans mon catalogue entière-
ment achevé, mais encore inédit de la peinture égyptienne (n° 189) :

«Stèle, datée du roi Bakenranf (Bocchoris), le grand législateur égyptien (XXIVe dyn.)
en l'honneur de l'Apis mort de son temps. Elle a été trouvée dans sa chambre funéraire
avec son sarcophage par Mariette, et elle représente en blanc et noir dans le premier re-
gistre l'Apis couché entre deux prêtres à genoux; et dans les deux autres registres d'autres
adorateurs à genoux; un d'entre eux se nomme Ankhhor.

Notre cher maître M. de Rouge en avait déjà dit dans la notice sommaire, p. 60 :
«Cette inscription tracée à l'encre et bien peu lisible permet pourtant de reconnaître
les deux cartouches de Bockoris dont ces stèles ont également révélé les premières le vrai
nom égyptien qui se lit Bakenranw (vers 720 av. J.-Chr.). »

La découverte du nom égyptien et de la place chronologique de Bocchoris dans les dynasties
égyptiennes est en effet une des plus belles découvertes que fit notre vieil ami Mariette lors de ses
admirables fouilles et de ses remarquables études sur le Sérapéum de Memphis. Qu'on me permette de
rappeler ici comment il a lui-même posé la question dans son Sérapéum de Memphis.1

Immédiatement après les Ramessides (XIXe et XXe dynasties) dont la liste est très étendue au
Sérapéum et sous lesquels vécurent 19 Apis, nous trouvons trois Apis innommés que Mariette conjectu-
rait pouvoir peut-être attribuer à cette XXIe dynastie thébaine des prêtres d'Amon2 qui avait supplanté

1 Nous parlons ici do la grande édition in-folio avec planches et non de l'édition écourtée que M. Maspero en a donné chez
Vieweg et qui s'arrête juste au point où se posaient pour Mariette les questions les plus importantes, celles qui soulèvent forcement
l'idée de contemporanéité de certaines dynasties manéthonionnes (considérées comme successives par M. Maspero dans son histoire).

2 A côté de cette XXIe dynastie thébaine il y avait au moins une autre XXIe dynastie régnant dans la Basse-Égypte. Je dis au moins;
car H. de Rougé admettait la co-existence des derniers Ramessides, des prêtres-rois de Thèhes de la XXIe dynastie et de la dynastie tanite pa-
rallèle —■ dynastie dont certains monuments ont fait d'ailleurs voir pour quelques-uns de ses membres des parentés avec la race dé Herhor.
Aussi notons que plusieurs des rois de la XXIe dynastie de Manéthon restent introuvables, et que l'assimilation des autres noms manéthoniens
avec les noms tanites devient de plus en plus douteuse. Quelle analogie peut-on reconnaître entre Siamen et ZjASv8»]ç, entre Peseb/^annout et
tl)0'J7EV[i./;ç, entre Pinodjem et ^Fwa^rjç — pour ne pas parler des noms manéthoniens de Nsipsp^sprjç, d'A[j.Evoj^>6t; et d'Oaop^cop qui dé-
routent tout le monde et pour ne pas insister non plus sur le titre «fils d'Amon» que portent certains rois des deux hranches de la XXIe dy-
nastie succédant aux Ammoniens Ramessides, comme le portent ensuite les Éthiopiens, etc.. titre qui a cependant suffi pour faire assimiler les
séries de cartouches les plus dissemblables ? 11 y a peut-être une dynastie de plus à trouver à la même date. Mais ce qui me paraît certain, c'est

qu'il n'en faut pas supprimer. Aussi n'y a-t-il pas à s'étonner si M. Daressy a assimilé à Smendès un roi

ayant le cartouche-prénom de Sesac ou Sheshonk Ier (© A §rjj ^ '0 j et dont la place est jusqu'ici tout aussi inconnue que celle

des Aasvw'fOiç, des Nespêp^spïjç, des <Poi)(tevv7)ç, des ^t'iva^rj; et des Oaop)(wp, ayant régné sans doute dans quelque district ignoré.
En effet à première vue l'unité de cette prétendue XXIe dynastie tanite paraît bien contestable. Oaop^cop est certainement un Osor-
kon comme les princes du même nom de la XXIIe dynastie bubastite (ou sémite), tandis que Nsçsp^eprj;, AjasvwçOiç et Ttva^/j;
représentent des noms bien égyptiens. D'une autre part tous les détails de la stèle de Nesbinebtat ou Smendès, aussi bien que le cartouche-
prénom, se confondent selon M. Daressy avec ceux des stèles de Sheshonk 1er ou Sesac. On est donc amené avec une quasi-certitude à
la conviction que Nesbinebtat ou Smendès prince nommé'dans un procès do la XXIe dynastie amonienne a dû précéder immédiatement
Sesac ou Sheshonk Ier, qui a d'abord été général tout puissant des auxiliaires assyriens (ou de l'armée d'occupation assyrienne), selon
la stèle d'Abydos, avant de prendre les cartouches de roi égyptien — en détrônant peut-être ou en remplaçant Smendès dont il avait
fait reconnaître l'autorité nominale sur toute l'Egypte. L'utilité qu'il y avait pour lui au moment de cette révolution à s'assimiler le plus
possible à son prédécesseur est bien évidente. Mais alors que deviennent les successeurs de Smendès dans la liste manéthonienne, à une
époque où les Bubastites étaient encore universellement reconnus? On voit bien pour ces Bubastites la convenance politique qu'il pouvait
y avoir à laisser un petit apanage aux descendants des vieux Ramessides se faisant leurs patrons (comme ils s'étaient fait sans doute sous
Tiglatphalasar les vassaux des Assyriens — ce qui avait amené bientôt leur expulsion de Thèbes par les premiers prrophètes d'Amon)
— mais on ne voit pas du tout pourquoi ils auraient laissé quoi que ce soit à ceux-là même qu'ils supplantèrent jusque dans 1« sacerdoce
thébain. J'aurais donc grande tendance à croire qu'il en est de la XXIe dynastie manéthonienne comme du commencement de la
XXVIe dynastie saîte manéthonienne — c'est-à-dire à y voir simplement le ramassis de tous les princes qui, à la même époque, ont régné
dans différentes villes. La XXe dynastie de rois Diospolitains. non nommés dans aucune des listes manéthoniennes, représenterait alors
seulement, non point, comme on l'a cru, la seconde partie de la dynastie des Ramessides (dont la liste a simplement été beaucoup trop
écourtée par Manéthon, comme celle des Bubastites. etc ), mais au contraire la dynastie thébaine des prêtres d'Amon. à laquelle certains
liens de parenté et de culte semblent souvent unir la dynastie distincte des Tanites contemporains, qui nous sont connus par les inscrip-
tions égyptiennes.

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