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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 4
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Revillout, Victor; Revillout, Eugène: Textes égyptiens et chaldéens relatifs à l'intercession des vivants en faveur des morts
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0190

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180

Victor et Eugène Revillout.

Cette phrase est répétée deux fois : avec deux termes différents, rendus également par
libbu en sémitique, pour désigner le cœur. Après cette formule, que l'incantateur dicte pour
ainsi dire aux dieux, ainsi que l'indique l'incise sumérienne supprimée par le sémitique :
« à ton fils que cela soit dit, » nous constatons de nouvelles divergences entre les deux ver-
sions. En effet les mots : qu'il soit dit à lui « liqqabu sum » se trouvent introduits ici par
le sémitique, alors que le texte sumérien se borne à une affirmation.

Reprenons la suite de celui-ci :

«Son cœur : l'accueil, l'accueil, il est à lui;

«Son cœur : le repos, le repos, il le possède;

«Pour son cœur, du grand jugement, l'affaire est jugée;1

«Son cœur, les divins annuna (variante : son cœur, à sa sortie, de ton fils......)

ils l'installent : »

Ici se termine le recto de cette tablette.

Quant au verso, bien que les huit premières lignes en soient mutilées, et que les sui-
vantes, dépourvues, sauf une seule, de traduction sémitique, n'aient jamais été terminées,
parce que la fin en était semblable à celle des précédentes, aujourd'hui disparue, il nous
semble qu'il est possible d'en apercevoir le sens général. La première ligne en est la suite
directe de la dernière du verso.

«Les annuna (ou egigi) qui gouvernent le gouvernement d'Anu.»

La phrase qui suit, composée en sumérien de deux lignes, en sémitique de trois lignes,
présente de légères variantes explicatives dans la langue où elle se trouve être la plus longue.

« Son dieu, lui enlevant sa douleur, (fait) à ton fils l'onction du repos. En toi il (chante). »

Nous avons suivi le plus littéralement possible le texte accadien en ce qu'il en reste.
Le texte sémitique glose un peu. Il dit :

«Son dieu enlève sa douleur,2 il (le purifie [?], il lui fait)

«L'onction3 reposante, dans les psalmodies,4

« L'onction, dans les psalmodies, dans les invocations. »

Après cela commence une sorte de litanie, dans laquelle les lignes sont accouplées
verbe £>^J> traduit en sémitique par ^-^jL t^yj^, en hébreu XX*, rappelle absolument le titre

i_ _i s, m (S

du rituel funéraire égyptien <rr> q «sortir du jour, ou avec le jour, ou dans le jour».

1 Le sémitique traduit ainsi : «ana libbisu irtasi rabiti sa dini ramanisu idinsu,» «à son cœur, on lui a
donné le grand irtasu du jugement de lui-même. » Le mot irtasu, substantif construit sur l'iphtael de rasu, forme
factitive qui signifie «faire avoir, faire posséder» représente le «gain» d'une cause. On peut donc traduire
en définitive «à son cœur, on lui a donné, en grand (le plus grand possible) le gain de sa propre cause».

2 Le mot takkaltum a pour correspondant le sumérien <p~ (avec la syllabe de prolongation ?•«),
terme que nous avons déjà rencontré plus haut, et qui signifie «pleurs» (bakitum), «larmes» (dimtumj,
«sanglots» (unninnu), etc. Cette racine b^n signifie en effet en chaldaïque, sous la forme xbsn, vermls,
dolor, infirmitas, et chacune de ces expressions, même celle de ver prise dans un sens mystique, cadrerait
bien avec le verbe ublamma, qui a pour correspondant en sumérien ^yyr terme traduit ailleurs par salalu.
Nous disons ublamma, quoique le copiste ait oublié la syllabe ma, parce que cette syllabe, appelée du
reste par la terminaison ublam, intervient de la façon la plus générale alors que l'accadien emploie poul-
ie verbe la forme muun, etc.

3 En sémitique musha, hébreu ntPla.

4 Dans la version sémitique ina muzmuri, de la racine zamavu, en hébreu "lîîï d'où viennent les mots
m'ftï cantus, n~lS2î psalmodia, cantus, carmen, psahmis, etc.
 
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