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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 4
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Revillout, Eugène: Les deux préfaces du papyrus Prisse
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0206

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Eugène Revillout.

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«Il dit : Prince, mon maître :

«Le grand est devenu vieux : arrive l'infirmité : vient la faiblesse à nouveau : le
» couche (ce grand) la décrépitude chaque jour : les yeux s'affaiblissent : les oreilles se dur-
» cissent : les forces sont en baisse (en perte) : le cœur mien n'est point tranquille : l'esprit
»se ferme (s'hébète) : il ne se souvient plus de la veille : l'ossature s'amoindrit en sa to-
» talité : ce qui est bon devient mauvais : tout goût s'en va : la vieillesse rend pour l'homme
»tout mauvais : le nez d'abord n'a plus de respiration du tout :»

Cette description de la vieillesse est vraiment très remarquable, bien qu'écrite dans un
style tout différent de celui du précédent traité. Au lieu des phrases rythmées et poétiques,
des véritables vers, se répondant l'un à l'autre avec un constant parallélisme de mots et de
pensées, de manière à former des strophes élégantes — je.dirais facilement des motets, —
nous trouvons ici des petites phrases, coupées il est vrai à la Voltaire, mais où l'on ne sent
nulle recherche du parallélisme et de l'antique préciosité orientale, mais une conception
tout à fait moderne de ce que certains écrivains contemporains ont nommé le réalisme, con-
ception réalisée par l'amoncellement de phrases descriptives, sans recherche apparente, mais
dont la succession ininterrompue finît par obséder et étreindre en quelque sorte l'esprit, pour
lui donner sur l'ensemble du tableau l'impression voulue. C'est de l'art et même du grand
art : mais de l'art considéré d'une manière toute différente et plus libre que celle que nous
admirons dans les vieux classiques. Pour nous, Zola vaut les anciens maîtres : et il en est
de même de Ptahhotep par rapport à Kakemna.

J'ajouterai que la conception est peut-être ici plus haute.

Je ne parle pas seulement de la mise en scène si souvent employée, nous l'avons dit,
par les anciens prophètes et qui met l'homme élu en face de la divinité et parlant librement
avec elle.

Mais le développement de la pensée est lui-même bien loin de manquer de grandeur.

Voilà cet homme dont on nous a peint en quelque sorte l'anéantissement causé par la
décrépitude; et c'est de ce néant qu'on veut tirer l'être : de cette nuit qui assombrit jusqu'à
l'esprit lui-même qu'il s'agit de faire jaillir la lumière. Écoutez plutôt cette conclusion du
tableau de la vieillesse qui, de toutes parts, semblait priver l'auteur de toutes ses facultés :

1 Pour cette expression ab (ou het) tom, conf. «wmroht obduratio ou excoecatio cordis.

2 ïte^q «de la veille» en copte.

3 Conf. r&e os.

4 Conf. Ttono-y en copte -
 
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