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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 4
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Revillout, Eugène: Les deux préfaces du papyrus Prisse
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0207

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Les deux préfaces du papyrus Prisse.

197

t9

A

«Debout ou assis,2 point (n'est à moi) de puissance d'illuminateur en elle (dans la
» vieillesse) pour faire parole à mon seigneur: Quoi?3 Dirai-je à lui les paroles de ceux qui
»ont entendu les conseils du passé, leur audition des dieux? Ah! c'est à toi d'agir ainsi4
»pour repousser les infirmités5 des gens éclairés, à toi de faire éclater tes merveilles!1'»

Ici, on le voit, la phrase est moulée sur un modèle tout différent de celui qui a servi
pour la description de la vieillesse. Elle est moins sèche, plus chaleureuse, plus colorée, plus
longue aussi, plus à périodes pour ainsi dire. Evidemment le marbre s'est animé et réchauffé.
On sent non plus le simple descriptif, non pas aussi le poète à la façon de Kakemna,
mais un véritable orateur qui aurait pu enlever les masses par des contrastes habilement
combinés.

Mais ici il ne s'agit pas d'enlever les masses, comme le fera quelques milliers d'années
plus tard le tribun Sénuti. Il s'agit d'élever les âmes, de les éclairer, de leur enseigner le
beau et le bien. A cette mission un vieillard suffit-il? Peut-il servir d'illuminateur aux autres?
Peut-il surtout dire à son maître les paroles de ceux qui ont entendu les paroles du passé,
leur audition des dieux, comme dit le texte, c'est-à-dire les secrets que les dieux ont révélés
à l'homme dans l'antiquité la plus reculée quand son cœur était pur? C'est exactement ce
que nous dit Cicéron dans son traité des lois liv. II, paragraphe 16, quand il nous enseigne
que ce qu'il y a de meilleur, c'est ce qu'il y a de plus ancien et de plus proche de dieu :
«Et profecto ita est ut id habendum sit antiquissiinum et deo proximum quod sit optimum.7»

1 C'est à la racine [) fl\ «répandre des rayons» que je rattache cette racine, comme on le verra
aussi dans le passage parallèle jj s-a ^N, \\ set nek baui «à toi de faire éclater tes mer-
veilles ». (Il est vrai qu'ici le sens projicere de s;-a == cgt conviendrait aussi.) Dans notre

le signe ^ n'est pas un déterminatif du verbe, mais la formation du nom d'agent que l'on retrouve plus loin

dans ^Jj^J *les auditeurs*' ^

:les enfants» (de

1[ ( ^) «enfanter» dans le même papyrus). Dans Kakemna on a aussi "^à^

«homme vil»,

l^^â^^ «homme répugnant», V*^1^^ «glouton», ^ ^ <>

etc. etc. Pour ^ = conf. Prisse V, 4, IX, 12, etc.

2 Pour cette locution voir dans Kakemna (voir plus haut p. 192) la dernière phrase qui précède sa
signature. Cette locution est comparable à la locution, «soit homme, soit femme», qu'on rencontre sans
cesse et d'une façon tout aussi pléonastique dans le tribun Sénuti.

3 Ce mot (I = e^uj = «quoi?» est souvent employé par Ptahhotep comme exclamation.
a o n i

4 y il semblablement est employé tout à fait dans le sens de notre ainsi français.

5 5 0 (S <^?=5 ujome «infirmité».

6 CeHmot (qui se lit baui) est répété sous une forme plus pleine un peu plus loin dans la réponse
faite par le dieu : JJ [j ^ j=y=\

7 Dans le traité de amicitia Cicéron nous répète : «plus apud me antiquorum auctoritas valet, etc.»
 
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