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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 4
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Revillout, Eugène: Les deux préfaces du papyrus Prisse
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0208

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198 Eugène Revillout. Les deux peéfaces du papyeus Peisse.

Mais quelle différence entre l'antiquité dont nous parle Ptahhotep sous la Ve dynastie égyp-
tienne et celle dont nous parle Cicéron à la fin de la république romaine!

Quoi qu'il en soit, nous voyons Ptahhotep lui-même Deo proximum. Il parle intimement
aussi avec le grand Dieu, — ce prince, son maître, auquel était adressé le premier mot de sa
préface et vers lequel, conscient de sa faiblesse, il s'écrie encore : «Ah! c'est à toi d'agir ainsi
»pour repousser les infirmités des gens éclairés, à toi de faire éclater tes merveilles.» A
cette invocation solennelle le grand Dieu lui-même ne dédaigne pas de répondre :

«Dit la Majesté de ce dieu :

«Ta bouche l'enseignera (le roi) dans la parole du passé. Ah! elle fait la merveille
» (ou la stupeur) des petits enfants et des grands. Celui qui l'entend entre dans toute satis-
» faction de cœur. Ce qu'elle dit n'engendre pas satiété. »

Par ce bel éloge de la sagesse, éloge sorti de la bouche de Dieu, se termine la préface
de Ptahhotep. Vient ensuite le second titre de son livre dont nous avons déjà parlé, titre
beaucoup plus développé que le premier titre qui précédait la préface : «Commencement
dans l'énonciation de la bonne parole dite par le grand prince, père du dieu, (du roi) aimant
ce dieu (ce roi), le fils du roi aîné de son flanc, préfet de la ville Dja Ptahhotep pour l'en-
seignement des ignorants dans la science des préceptes de la bonne -parole, pour le bien de
qui l'écoute, pour la répression de qui la viole. »

Nous avons cru nécessaire de reproduire de nouveau ce titre ici, parce que, résumant
et encadrant tout ce qui vient d'être dit par le sage et par le dieu, il prépare admirable-
ment l'auditeur à écouter cette «bonne parole», cette bonne nouvelle, cet évangile qui nous
est donné comme l'évangile du passé, d'autant plus neuf qu'il est plus ancien et par consé-
quent meilleur.

De même que la préface, d'ailleurs, le livre lui-même nous est donné sous la forme de
discours direct avec l'en-tête «il dit», au lieu d'affecter, comme le livre de Kakemna, une
forme impersonnelle, dans laquelle ce n'est pas l'auteur, mais la sagesse même qui parle. Ici
l'auteur est trop grand personnage pour se transformer ainsi en simple secrétaire. Tout est
vivant, ou vécu, pour me servir d'une expression dont on abuse trop.

1 ^j^W*-° = C^Û> SG ie*louve ^ comme c'ans 'e premier et — d'une façon plus développée —

dans le second titre du livre. c'est bien une mission d'enseignement qui est donnée à Ptahhotep à l'égard
du jeune monarque qu'il appelait plus haut sar-a «mon maître».

2 bau, dont nous avons déjà parlé plus haut (p. 192, note 2 et p. 195, note 5), veut dire à la fois
«merveille» et le résultat d'une merveille, la «stupeur» (cêh en copte).

3 cci en copte = £,1 sa = 2Lî))1 sei = Zjtf se en démotique.
 
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