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Revue égyptologique — 8.1898

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Nr. 1
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Revillout, Eugène: L' interrogatoire des témoins et la question des accusés dans les procès criminels égyptiens
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https://doi.org/10.11588/diglit.11580#0067

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L'interrogatoire des témoins et la question des accusés, etc. 59

«Fut amené l'officier (abuu) Pentahat ... On lui déféra le serment par le roi, sous
peine de mutilation, de ne point mentir.

«Audition de sa bouche (setem rof) :

«Il dit : M'envoya dehors le portier Painefer, vers l'esclave Toi1 en me disant : ,Va'/
J'allai au lieu où il était et il me dit : ,Va avec Toi, le cultivateur, vers le lit funèbre
(ëefti) de Eamsès na-/tu qui était premier prophète d'Amon.' J'allai avec lui. Je trouvai tels
et tels. »

Ici intervient une liste des gens «qui étaient dans le tombeau du premier prophète
d'Amon», gens auxquels le témoin prétend avoir dit de cesser leurs déprédations — qu'ils
continuèrent néanmoins.

Mais ce que je viens de reproduire — malgré les difficultés et les réserves qui ré-
sultent d'une copie aussi cursive :— suffit pour donner une idée de la manière dont on con-
duisait l'interrogatoire des témoins ordinaires et je renvoie pour plus amples détails à mon
étude détaillée de tous ces procès.

Une seule remarque avant de finir.

Nous avons vu que notre document fait amener à la barre immédiatement après le
premier témoin celui que ce premier témoin avait invoqué dans sa déposition.

Ce mode de procéder, qui n'est pas toujours suivi dans nos procès — car pour
l'audition des témoins le t'a qui dirigeait les débats avait pleine liberté — ce mode de
procéder, dis-je, se retrouve encore dans notre même document alors qu'il s'agit cette fois
de la question à donner aux inculpés. Ainsi une femme, une an%nut, nommée Aapuru, venait
d'être soumise aux tortures et d'être interrogée au sujet de la manière dont l'airain volé se
trouvait, d'après ses aveux, entre les mains d'un nommé Pa-/arpes. Immédiatement après elle
c'est ce Payvarpes qui est questionné dans les tourments relativement à ce qu'avait prétendu
sur son compte Yanynut en question.

Quant aux tortures et aux autres châtiments infligés aux femmes sous Eamsès IX et
Eamsès X, ils indiquent, je l'ai établi dans mon cours de cette année, une nouvelle juris-
prudence; car, sous Eamsès III, lors du grand procès de haute trahison que j'ai longuement
expliqué et commenté, on constate bien la culpabilité de femmes du harem ou d'autres
femmes du dehors. Mais ces femmes ne sont jamais, elles-mêmes, impliquées dans les poursuites.

Cette délicatesse, cette galanterie, si l'on veut, — à laquelle nous revenons peu à peu en
ne permettant pas aux femmes d'être jamais guillotinées, malgré leurs crimes, — avait, au
contraire, disparu définitivement en Egypte depuis les derniers Eamessides, puisque Diodore
de Sicile nous parle encore de femmes dont on retardait seulement l'exécution, parce qu'elles
étaient enceintes.

1 Ce nom propre qui se rencontre un peu plus loin et qui se termine par le signe des étrangers et
le déterminatif de l'homme est peu reconnaissable ces deux fois dans la copie que je possède. Je crois y
voir le signe to suivi du déterminatif du caillou, puis le signe i (la plume et les jambes) accompagné de
Vi par les deux plumes et les deux déterminatifs cités plus haut. Il existe un pays écrit à peu près ainsi
dans les Denk. III, 120. (Voir lexique Pierret.) Evidemment il s'agit ici d'un esclave étranger portant,
comme c'était souvent l'usage, le nom de son pays.

8*
 
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