Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie (28.1984)

mais non par Tibere qui sur 1'ordre d'Auguste avait du 1'adopter en 4 de n.e4. Agrippine ,,aequi
impatiens, dominandi avida"5, etait „femina ingens animi munia ducis per eos"6; „ipsa Agrip-
pina paulo commotior, nisi quod castitae et mariti amore quamvis indomitum animum in
bonum vertebat"7. Elle accompagna son mari dans ses campagnes militaires et apres la mort
de celui-ci ne dissimula pas sa profonde rancune qui, comme le dit Suetone, augmenta encore
1'antipathie de Tibere8. Aussi, ce n'est que sous les successeurs de Tibere que son portrait appa-
rut sur les monnaies, aussi bien frappees dans la metropole que dans les ateliers de province9.
Ainsi, les successeurs de Tibere, etroitement apparentes avec Agrippine, celebrerent sa memoi-
re: d'abord son fils Caligula10 puis son beau-frere, depuis 49 de n.e. aussi mari de sa filie cadette
Agrippina Minor — Claude11.

Les portraits d'Agrippina Major sur les monnaies sont posthumes, mais sans doute prenant
modeles d'images sculptees plus anciennes. En effet, apres 1'adoption de Germanicus par Tibere
Agrippine devint 1'epouse de Pofficiel heritier au tróne, a 1'egal du fils authentique de Tibere,
Drusus Minor. Ce fut une adoption sur ordre, malgre le manque de sympathie de 1'adoptant
pour 1'adopte. Mais ce dut etre le debut d'une periode de floraison du portrait d'Agrippina
Major qui s'acheva avec la mort de Germanicus en 19 de n.e.12. Alors, la position officielle
d'Agrippine declina et ses relations avec Tibere empirerent encore. II est vrai qu'elle resta la

4 Tacite, Ann.1,3; Suet., Tib. 15; Calig. 4; cf. Suet., Tib. 52; Calig. 1; L. C u r t i u s, Ikonographi-
sche Beitrage zum Portrat der romischen Republik und der Julisch-Claudischen Familie. RM 49, 1934, p. 130;
Z. Kiss, L'iconographie des princes julio-claudiens au temps d'Auguste et de Tibere. Varsovie 1975, p. 111.

5 Tacite, Ann. VI, 25.

6 Tacite, Ann. I, 69.

7 Tacite, Ann. I, 33.

8 Suet., Tib. 53.

9 En ce qui concerne les monnaies d'emission centrale qui forment le theme de cette etude, cf. infra, notes
10—11. Pour les ateliers locaux et de province cf. W. T r i 11 m i c h, Familienpropaganda der Kaiser Caligula
und Claudius. Agrippina Maior und Antonia Augusta auf Miinzen. Berlin 1978, pp. 99—140, pis 13—14, tabl. IV;
aussi Banti-Simonetti, op. cit., pp. 120—122, 145—146, avec materiel tres incomplet. En ce qui concerne
le portrait sur la monnaie de Chalcis, que T r i 11 m i c h, Familienpropaganda, op. cit., pp. 140—142, pl. 14,25,
ne lie pas avec Agrippina Major, cf. K. Pol 1 a s c h e k, Portrattypen einer claudischen Kaiserin. Roma 1973,
p. 36.

10 H. M a 11 i n g 1 y, A Catalogue of the Coins of the Roman Empire in the British Museum (BMC Rom.
Emp.). I, London 1923, p. 147, nos 7—9, pl. 27,6—7; p. 148, nos 14—15, pl. 27,11—12 — AV et AR; p. 159, nos
81—87, pl. 30,4—6 — AE; H. M a 11 i n g 1 y — E. A. S y d e n h a m, The Roman Imperial Coinage (RIC) I,
London 1972, p. 116, nos 16—19, pl. V, 82 — AV et AR; p. 118. nos 42 —AE; T r i 11 m i c h, Familienpro-
paganda op. cit., pp. 10—15, 25—48, 80—86, pis 1—4; Banti-Simonetti, op. cit., pp. 72—99, 127—144.

11 BMC Rom. Emp. I, p. 194, n° 219, pl. 37,1, nos 222—223 — AE; RIC I, p. 132, n° 85, pl. IX, 135; T r i 1 1 -
mich, Familientropaganda, op. cit., pp. 15—17, 49—79, pl. 4—5; Banti-Simonetti, op. cit., pp. 101 —
116.

12 Cf. les portraits de Germanicus de cette periode, Kiss, op. cit., pp. 128—130.