Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie (28.1984)

tiberienne bien plus que des portraits sur les monnaies. D'autre part les sculptures subirent
des transformations (Capitolin) ou restaurations (Venise). Seules certaines peuvent etre datees
suivant un contexte archeologiąue (Pergame). Meme si certaines sont posthumes, elles durent
prendre modele d'un prototype du vivant d'Agrippine et sans doute reproduisirent sa coiffure.
On sait que si les traits du visage des empereurs et des membres de leur familie etaient souvent
rajeunis et idealises, on tendait a rendre fidelement leur coiffure, en tant qu'element caracte-
ristiąue du personnage. II n'y a d'ailleurs aucune raison pour introduire sous Caligula ou Claude
dans le portrait d'Agrippina Major une coiffure nettement caracteristiąue pour une de ses filles
ou tout simplement en vogue sous le regne de ces empereurs. La mere de Caligula celebree par
lui devait avoir une coiffure caracteristiąue refletant le portrait elabore a partir du modele vivant
La conception des monnaies pouvait en une certaine mesure etre subordonnee au style de
1'epoąue. On ne disposait pas de prototypes monetaires pour la periode de vie d'Agrippina
Major62. Son portrait monetaire fut cree apres sa mort, il dut se baser sur un element interme-
diaire — un portrait de la periode de vie d'Agrippina Major ou une image posthume prenant
modele de celui-ci.

Comme un portrait dans la periode de disgrace est peu probable, seulement un portrait
d'avant 19 de n.e. (ou au mieux d'avant 29 de n.e.) put servir d'intermediaire entre le modele
vivant et le portrait tardif. La tete de Pergame et les portraits sur les medaillons en verre bleu
remontent au regne de Tibere, confirmant ainsi l'existence d'un tel maillon.

Le portrait d'Agrippina Major de Pergame fut trouve avec deux portraits d'Auguste et de
Tibere63. II remonte donc probablement a 18—19 de n.e. ąuand Germanicus se trouvait en
Orient.

Par contrę, on peut dater le portrait sur les medaillons en verre bleu legerement plus tót
(fig. 9). Ils furent surtout trouves sur les frontieres de Germanie et de Bretagne, comme les
medaillons avec les portraits de Germanicus et de ses fils, dates a 13—16 de n.e.64 On peut

62 Ainsi Jucker, op. cit., p. 59.

63 Trouves dans le sanctuaire de Demeter; H. H e p d i n g, Die Arbeiten zu Pergamone 1908—1909.
AM XXXV, 1910, pp. 500—502, pis XXXV, 1—3; XXXVI, 2; L. P o 1 a c c o, II volto di Tiberio. Saggio di
critica iconografica. Roma 1955, p. 176, note 3. Actuellement ils se trouvent a Istamboul, Musee Archeologiąue,
inv. nos 2163 — Tibere, 2164 — Agrippina Major, 2165 — Augustę; cf. I n a n - R o s e n b a u m, op. cit.,
pp. 57—58, n° 4, pl. III, 1—3 — Augustę; pp. 62—63, n° 14, pl. IX, 1—2 —Tibere. La tete de Tibere est gene-
ralement consideree comme „de jeunesse", suivant Kiss, op. cit., pp. 83—84, figs 235—236, elle est tres ancienne,
de 1'an 2 avant n.e., donc decoulant d'un prototype plus ancien que le portrait d'Agrippina Major. De toute
manierę un tel groupe apres la mort de Tibere est peu vraisemblable.

64 F. D r e x e 1, Ein Bildnis der Altern Agrippina. [in:] Antike Plastik. Walther Amelung zum sechzigsten
Geburtstag. Berlin—Leipzig 1928, pp. 67—72, figs 1—2. Pour les portraits de Germanicus et de ses fils, cf. A. A 1 -
foldi, Romische Portratmedaillons aus Glas. Ur Schweiz 15, 1951, pp. 66—80; i d., Zu den Glasmedaillon
der militarischen Auszeichnungen aus der Zeit des Tiberius. Ur Schweiz 21, 1957, pp. 80—96; Kiss, op. cit.,
pp. 124—127, figs 456—471.

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