Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie (28.1984)

a tuer ses enfants. La vie de cet artiste se place en fin du Ier siecle avant n.e. Cet ouvrage est
reflete, suivant les specialistes, par trois peintures campaniennes datees par K. Schefold a la
seconde moitie du Ier siecle de n.e.: 1'une de Pompei, Casa dei Dioscuri; la seconde de Pompei,
IX 5, 18; la troisieme enfin d'Herculanum (toutes les trois actuellement au Musee National
de Naples)9. Pourtant, si on admet la parente entre ces exemples et la creation de Timomachos,
pour des raisons stylistiąues il conviendrait de repousser l'activite de cet artiste au IP siecle
avant n.e.10 ou meme plus avant, vers 280 avant n.e.11

Les deux fresąues de Pompei presentent une scenę developpee. Celle de la maison R.IX, 5,
18 presente une composition tres dispersee12. A gauche, un des enfants joue un genou en terre,
l'autre, le visage tourne vers son frere, avance vers Medee sur le cóte droit du tableau. Elle est
assise sur une banąuette, le buste penche, la tete de face appuyee sur la main droite, accoudee
au genou droit. Entre Medee et 1'enfant, la porte est beante. Au-dessus du groupe des enfants,
une sorte de fenetre est ouverte dont emerge le bras plie au coude et la tete du pedagogue.

Sur la seconde fresąue de Pompei, Casa dei Dioscuri (fig. 2), les personnages sont les memes,
mais la composition est sensiblement differente. Au premier plan, sur une banąuette, les deux
garconnets jouent. A droite se tient Medee, mais ici debout, le visage soucieux tourne vers ses
enfants, la main droite sur le pommeau de 1'epee dont de 1'autre main elle tient le fourreau.
Malgre la divergence des elements, cette composition par contrę reste proche de celle sur la
gemmę de Munich. Le pedagogue, age et barbu, se tient dans l'ouverture de la porte situee a l'ex-
treme gauche. Ainsi, le premier etage de la fresąue precedente est absent. La figurę de Medee
est totalement differente, celles des enfants egalement.

Enfin, la peinture d'Herculanum13 (fig. 3) represente uniąuement Medee debout, le visage
penche et fortement detourne vers sa droite. Les sourcils fronces et les yeux grand ouverts tra-
duisent la tension emotionnelle du personnage. Dans ses mains enlacees elle tient le pommeau
de 1'epee au fourreau, pointę en haut.

Si ces trois images traduisent parfaitement 1'esprit de la tragedie de Medee infanticide,
pourtant leur schema diverge assez. Si la pose generale de Medee est similaire sur les exemples
de la Casa dei Dioscuri et d'Herculanum, la position des mains et de 1'epee est entierement dif-
ferente, le rendu de la tete et du visage ne peut etre compare. Naturellement, le regard baisse
vers la droite de Medee sur la fresąue d'Herculanum sous-entend la presence des enfants, ici
coupes. Ainsi, si l'on voit en ces images un reflet de l'ouvrage de Timomachos, il conviendrait

9 K. Schefold, La peinture pompeienne. Essai sur l'evolution de sa signification. Bruxelles 1972, p. 254.

10 Moreno, op. cit., p. 861.

11 Schefold, op. cit., p. 253.

12 Schefold, op. cit., pp. 143, 263, pi. 55.

13 Schefold, op. cit., pp. 144, 217, pl. 50a.

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