Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie (28.1984)

La ressemblance avec Marc-Aurele nous semble assez subjective. Surtout le profil de la
femme, avec le menton recule, rappelle assez peu 1'Empereur. Par contrę, la ressemblance de
sa coiffure avec celle de Faustine 1'Ancienne semble entierement illusoire. L'element commun
est naturellement le turban formę sur le sommet de la tete par la natte enroulee. Mais dans
le cas de Faustine l'Ancienne il s'agit d'un turban etroit sur 1'occiput, nettement etage, souvent
de coupe en tronc de cóne plein, le reste de la coiffure etant en longues meches ondulees epousant
le crane10. Sur la tete de Varsovie (fig. 2), le turban est large et appłati, couvrant tout le sommet
de la tete. Le reste des cheveux formę sur le devant des ondulations tres serrees, proches des
bouclettes. D'autre part, sur le devant au-dessus de ces condulations devait se trouver un diademe
ou un leger postiche en croissant (cet element est disparu, mais on voit nettement des traces
de sa cassure). Enfin, le turban n'est pas plein, mais laisse voir en arriere (fig. 5) un agencement
tres caracteristiąue: les cheveux en plusieurs masses sont reunis en deux nattes aliant de haut
en bas, retenues au bas par une large bandę transversale avant de se developper en turban sur
les deux cótes. II faut donc conclure qu'en realite ces coiffures sont tres eloignees.

Or, on ne peut denier une parente peut-etre plus proche, jadis suggeree par J. J. Bernoulli,
avec la coiffure de Marciana11. En effet, ici le lourd postiche frontal serait tres reduit (ou ramene
au diademe), mais 1'agencement du turban de nattes est de meme esprit (l'observation est
d'ailleurs egalement valable pour la coiffure de Matidia, filie de Marciana et mere de Sabina).

La comparaison la plus interessante est avec les images de Sabina, 1'epouse de Hadrien. Si
on observe le profil de Sabina sur un denier en argent des annees 128—137 de n.e. (fig. 4)12,
on retrouve justement la meme coiffure: un large turban au sommet du crane, des petites bandes
de cheveux montant de la nuąue, une large bandę partant de la tempe, enfin entre les meches
frontales et le turban un court diademe en croissant.

Dans la statuaire, cette coiffure correspond le mieux aux portraits de Sabina ranges par
A. Carandini dans le type iconographiąue V, date aux annees 125—128 de n.e. (fig. 3)13. Nean-
moins, dans ce groupe la coiffure de face recourt encore aux postiches proches de la mode de
la mere de Sabina, Matidia. Les cheveux libres sur le devant, avec un diademe en croissant, ne
se manifestent que dans le type iconographiąue VI, des annees 128—132 de n.e.14. En ce qui con-

10 Cf. M. Wegner, Die Herrscherbildnisse in antoninischer Zeit. Berlin 1939, pis 10—13; Wegner,
Verzeichnis I, Boreas 2, 1979, pp. 124—139.

11 Wegner, Hadrian, op. cit., pp. 77—79, pis 35—36.

12 Wegner, Hadrian, op. cit., p. 84; A. Carandini, Vibia Sabina. Firenze 1969, pp. 109 et 429,
pl. LXXVII, 168; H. M a 11 i n g 1 y, Coins of the Roman Empire in the British Museum. III, London 1936,
pp. 108—281; P. L. S t r a c k, Untersuchungen zur romischen Reichspragung des zweiten Jahrhunderts. II,
Stuttgart 1933, p. 23.

13 Carandini, op. cit., pp. 145—161, pis XLIII—LVI; Wegner, Hadrian, op. cit., p. 84, pl. 42.

14 Carandini, op. cit., pp. 161—170, pis LXIII—LXXVI; Wegner, Hadrian, op. cit., pl. 43.

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