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Muzeum Narodowe <Breslau> [Hrsg.]; Muzeum Śla̜skie <Breslau> [Hrsg.]
Roczniki Sztuki Śląskiej — 7.1970

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Rozprawy
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Cieński, Tadeusz: La sculpture tombale d'Henri IV, Duc de Silésie et de Cracovie par rapport á l'art tombal occidental contemporain, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.13796#0019
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La sculpture tombale d'Henri IV duc de Silesie

13

la tombe d'Henri Ier. Enfin un visage plutot
plein avee un front ample, bien prononce, par-
tage ses caracteres avec les tetes pleines des
pleurants de Marbourg. Ces traits peu fami-
liers a Mayence n'empechent pas, cependant,
la figurę de l'archeveque de trahir par ailleurs
un style bien representatif de cette region et
de cette epoąue. A present il parait evident
que les ressemblances particulieres des syste-
mes ornamentaux des figures de l'archeveq'ue
Bucheck et d'Henri IV n'etaient pas 1'effet
d'un hasard, mais un symptóme de relations
plus profondes, qui unissent 1'art de Mayence
a l'art de Marbourg dans ce tombeau.

Pour faire ressortir 1'importance de cette
conclusion pour la recherche de 1'affinite de
la statuę d'Henri IV et de 1'art de Mayence,
il suffit de constater qu'on trouve a Mayence
une sculpture tombale — efigee environ 7 ans
plus tard que celle d'Henri IV, prouvant que
1'auteur du gisant silesien etait peut-etre le
premier, mais centainement pas l'unique, sculp-
teur dont l'oeuvre unissait en soi dans cette
premierę periode de l'epoque encore predeco-
rative du chantier de Marbourg, les elements
essentiels de 1'art de Pepin et de celui du chan-
tier de Marbourg avec ceux de 1'art de May-
ence.

La menie tombe de l'archeveque Bucheck
nous presente, parmi les quatre statuettes pro-
tegeant l'archeveque, un chevalier — St. Geor-
ges sculpte de manierę tres sommaire. Mais
ce St. Georges nous rappelle — et c'est l'essen-
tiel — les figures des chevaliers qui veillaient
au sommet des piliers de la cathedrale de
Mayence. Ils appartenaient a l'oeuvre de la
cathedrale influencee par le Maitre de Naum-
bourg qui, rentrant de Reims, s'arreta a May-
ence pour y passer un śejour actif, y taillant
dans la cathedrale le Lettner avec un Dernier
Jugement — oeuvre precedant celle de Naum-
bourg du meme auteur, le tympan Deesis et
plusieurs figures detachees (ill. 8, 9).

Son style etait d'une certaine massivite,
tri-dimensionnel, contrastant avec la taille
plutot plate, peu plastique, que signalait le
style dominant a Mayence. Son expression en
differait aussi, la sienne etait severe mais in-
tensement dramatique, 1'autre rigide et deco-
rative. L'action et 1'influence qu'exercait 1'art
de Mayence suivaient ces deux tendances bien
distinctes, presque opposees.

Les traces de ce dedoublement se voient

aussi dans le chantier de Marbourg ou 1'in-
fluence du courant expressif a precede 1'au-
tre — pour se combiner ensuite avec 1'action
notable du courant franco-wallon introduite
par 1'actMte de Pepin et de ses multiples con-
tinuateurs et disciples, dont le premier fut le
Maitre des Chevaliers. Le type d'un reitre et
chevalier pleurant a la fois etait sa creation,
engendree d'ailleurs d'une part par l'oeuvre
de Pepin, de l'autre par les chevaliers des
piliers de la cathedrale de Mayence 13. Mais ce
type de reitre, on le sait deja, s'incorpore d'une
manierę meme plus eloquente dans le gisant
d'Henri IV. Dans la comparaison du gisant
d'Henri IV et de l'oeuvre du Maitre des Che-
valiers, on a bien trouve une certaine massi-
vite plastique et une expressivite caracteristi-
ques, communes aux figures comparees avec
les statues des chevaliers des piliers de May-
ence. Etudiant a present de plus pres l'expres-
sion du gisant silesien et du pleurant marbour-
geois on trouve, que ce dernier la manifeste
par un gęste de la main reposant sur le pom-
meau du glaive, par quelques details icono-
graphiques tels par exemple le glaive, le cos-
tume simple et severe — enfin l'expression
du jeune visage plein et arrondi. On pourrait
qualifier ce type d'expression, 1'appelant ex-
pression du gęste et du detail iconographi-
que — fraiche mais simple, presque nai've u.

L'expression du gisant silesien comme on
l'a deja prealablement decrit — est du type
affectant peu le visage mais embrassant l'en-
semble de la figurę, qu'elle definit surtout
dans son aspect dynamique, c'est a dire au
point de vue des forces qui 1'animent cette
expression est toute particuliere et originale
dans sa manierę impressionante de caracteri-
ser le personnage. Or les deux expressions ont
bien peu en commun — et il serait difficile de
montrer la transition de l'une a l'autre.

Tous les deux, le gisant silesien et le che-
valier pleurant, se rapprochent, par le role

13 Pour ce qui est des modifications qu'introduit
le Maitre des Chevaliers dans 1'heritage de Pepin.
V. H a m a n n, op. cit., p. 262—264.

14 Bien que ce type d'expression parait relativ-
ement naif neanmoins il represente une nouveaute
importante. Ce chevalier indiąuant d'un gęste de main
le gisant du defunt accomplit un acte d'extroversion,
bien avant le prophete du portail sud de 1'eglise de
St. Croix a Schwaebisch Gmiind — cite par Beenken
comme exemple de changement d'attitude introverte
en extroverte au moyen age. Beenken, op. cit.,
p. 254—255.
 
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