La sculpture tombale d'Henri IV
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i fi m I £ I
1 — 3. Statues de Robert d'Artois a St. Denis (a), d'Henri IV a Wrocław (b) et d'Henri 1 a Marbourg (c). Dessins
de 1'auteur.
Contrairement a la statuę de Robert encore droite et rigide, nees en biais, s'opposant a la stabilitć perpendiculaire des
l'animation dans la figurę, un des symptómes principaux du plis de Robert.
mańierisme, se voit chez les deux figures des Henri — surtout Ces analogies sont d'un caractere purement plastiąue et
dans les rlexions des axes, les inclinaisons mouvementees des sculptural, n'ayant rien de commun avec les analogies de
draperies, et des contrapostes presque paralleles des jambes. eostumc ou de style, incxistantes ici. Elles concernent,
Les axes des deux Henri ne different que par la mollesse soit 1'organisation internę des sculptures (l'axe, le contraposte),
de leurs fiechissements, tournes pareillement l'un a droite, soit certaines parties de la surface (la disposition des lignes,
l'autre a gauche, vus d'en face, contrairement a l'axe de la les plis, les cols, les fermetures des tuniąues).
statuę de Robert encore presque droit et rigide. Les axes vus Ces analogies enfin suivent un dessein commun — c'est
de profil sont tous pareils jusqu'a la taille, les positions des d'assurer aux gisants une animation plus intense, caractere
tetes sur les coussins etant presque les memes chez tous les du mańierisme recent, frappant, surtout si on le compaie
trois. Les differences ne se laissent voir que plus bas, oii elles avec le caractere statique de la statuę de Robert,
sont dues aux differences des expressions. Mais correspondant aux individualites essentiellement
Leurs contrapostes presque paralleles suivent les directions difterentes des tombiers, cette animation est conęue avec cer-
de leurs axes, autrement que la statuę de Robert taines differences dans 1'application des analogies, resultant en
qui adopte un contraposte spatial par „contraste", avanęant expressions differentes, celle du reitre et conservatrice chez le
distinctement son pied gauche. silesien, et celle du courtisan a la mode, chez Pepin.
Les triades des plis en tuyaux presque paralleles, motif Cest pour cette raison qu'on pourrait parler paradoxalement
central des tuniques, fixent un mouvement des draperies incli- dans ce cas des differences dans ces analogies.
stiques generaux est source d'incertitude d'opinion.
Elle correspond a silesiens dans les limites admises
dans cette etude.
On pourrait se demander encore si, ayant connu
1'hypothese decrite ci-dessus, on voudrait la rem-
placer par une autre, qu'on espere plus probable,
serait-on en position plus avantageuse que 1'auteur
de 1'ancienne, cet auteur qui sortant de St. Denis,
a du se lancer avec Pepin dans un voyage dans 1'incon-
nu? Posant cette question d'une manierę plus exacte,
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1 — 3. Statues de Robert d'Artois a St. Denis (a), d'Henri IV a Wrocław (b) et d'Henri 1 a Marbourg (c). Dessins
de 1'auteur.
Contrairement a la statuę de Robert encore droite et rigide, nees en biais, s'opposant a la stabilitć perpendiculaire des
l'animation dans la figurę, un des symptómes principaux du plis de Robert.
mańierisme, se voit chez les deux figures des Henri — surtout Ces analogies sont d'un caractere purement plastiąue et
dans les rlexions des axes, les inclinaisons mouvementees des sculptural, n'ayant rien de commun avec les analogies de
draperies, et des contrapostes presque paralleles des jambes. eostumc ou de style, incxistantes ici. Elles concernent,
Les axes des deux Henri ne different que par la mollesse soit 1'organisation internę des sculptures (l'axe, le contraposte),
de leurs fiechissements, tournes pareillement l'un a droite, soit certaines parties de la surface (la disposition des lignes,
l'autre a gauche, vus d'en face, contrairement a l'axe de la les plis, les cols, les fermetures des tuniąues).
statuę de Robert encore presque droit et rigide. Les axes vus Ces analogies enfin suivent un dessein commun — c'est
de profil sont tous pareils jusqu'a la taille, les positions des d'assurer aux gisants une animation plus intense, caractere
tetes sur les coussins etant presque les memes chez tous les du mańierisme recent, frappant, surtout si on le compaie
trois. Les differences ne se laissent voir que plus bas, oii elles avec le caractere statique de la statuę de Robert,
sont dues aux differences des expressions. Mais correspondant aux individualites essentiellement
Leurs contrapostes presque paralleles suivent les directions difterentes des tombiers, cette animation est conęue avec cer-
de leurs axes, autrement que la statuę de Robert taines differences dans 1'application des analogies, resultant en
qui adopte un contraposte spatial par „contraste", avanęant expressions differentes, celle du reitre et conservatrice chez le
distinctement son pied gauche. silesien, et celle du courtisan a la mode, chez Pepin.
Les triades des plis en tuyaux presque paralleles, motif Cest pour cette raison qu'on pourrait parler paradoxalement
central des tuniques, fixent un mouvement des draperies incli- dans ce cas des differences dans ces analogies.
stiques generaux est source d'incertitude d'opinion.
Elle correspond a silesiens dans les limites admises
dans cette etude.
On pourrait se demander encore si, ayant connu
1'hypothese decrite ci-dessus, on voudrait la rem-
placer par une autre, qu'on espere plus probable,
serait-on en position plus avantageuse que 1'auteur
de 1'ancienne, cet auteur qui sortant de St. Denis,
a du se lancer avec Pepin dans un voyage dans 1'incon-
nu? Posant cette question d'une manierę plus exacte,