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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0026
23 SCULPTURE.
divinité par des formes analogues aux idées reçues, sans jamais altérer la beauté du sujet pria*
cïpal. La Comédie est personnifiée sous les traits de la seconde tête, N° 9. Celle-ci a été trouvée,
avec une autre à-peu-près semblable, et qu'on peut prendre pour la Tragédie, à l'entrée d'un
théâtre de la ville Adrieune. Elles ne sont pas barbouillées de lie, comme au tems de Thespis.
lorsqu'il
Promena par lus bourgs cette heureuse folle;
maïs la couronne de pampres et de raisins dont la chevelure du buste, N° 9, est ornée, rappelle et
caractérise leur commune origine.
Les autres bustes, W 3 et 5, sont ceux d'Alexandre et d'Auguste, princes qui ont trop bien mé-
rité de l'Art antique, pour que l'Art moderne ne se plaise pas à acquitter, devant leurs images, le
tribut de sa reconnaissance.
La première partie de cette planche nous a montré, autant que le petit nombre des monumens et
les moyens bornés de la gravure l'ont permis, ce qu'à l'époque où la Sculpture antique avait acquis
sa perfection, elle était capable de faire pour rendre, dans les statues isolées et dans les groupes ,
les formes et l'expression qu'exige d'elle une parfaite imitation. Nous y avons apperçu par quelle
science ou plutôt avec quel art, elle parvenait à marquer les différences caractéristiques qui doivent
distinguer, dans leur nature physique, les dieux supérieurs des divinités secondaires ou mixtes et
des héros; et comment enfin, en satisfaisant les yeux par l'exécution la plus soignée, l'esprit par des
pensées ingénieuses et vraies, l'âme par dessentimens délicats ou profonds, elle réussissait toujours
à nous inspirer le genre et le degré d'intérêt qui convenaient à l'objet représenté. Dans la seconde
partie delà même planche, nous allons faire voir, à l'aide de quelques monumens choisis, comment
la Sculpture antique, reprenant en quelque sorte ses fonctions primordiales, sut retracer les pro-
diges des tems fabuleux ou héroïques, et les événemens les plus remarquables de l'histoire; déve-
lopper les origines du rit et de la plupart des institutions religieuses; représenter enfin les mœurs,
les usages, les costumes des peuples, en prenant pour objets de ses travaux, les images fortes ou
douces, graves ou naïves, des occupations et des affections de l'homme dans toutes les situations de
la vie (a) : champ vaste, dans lequel la morale reçoit de l'art du sculpteur, plus promplement et plus
énergiquement que de la parole, les émotions salutaires qui inspirent aux ânics sensibles l'amour
de la vertu et l'horreur du crime. Après avoir perdu ces nobles intentions et cette influence sublime,
pendant les siècles de la décadence, les beaux-arts les recouvrèrent, au moins en partie, à l'époque du
renouvellement : puissent-ils, aujourd'hui, ressaisir dans son entier cette belle portion de leur héri-
tage! le travail que j'ai entrepris serait trop payé, s'il contribuait à faire plus généralement sentir
tout l'intérêt que l'Art peut acquérir sous ce rapport.
Les monumens antiques dont il s'agit, étaient exécutés en relief plus ou moins saillant, soit par
les opérations de la plastique, quand modelés ou jetés en moule, ils restaient dans l'état d'argile,
de terre cuite on crue, de plâtre ou de stuc; soit par la gravure en pierre, ou par la ciselure sur
métaux; soit enfin par la statuaire en bois, en marbre, en bronze, en or ou en argent.
D'autres has-rcliefs s'exécutaient en pierre ou en marbre, sur des tables, dans les frises ou autres
parties de l'architecture, et sur des urnes sépulcrales. Les sculptures dont ces urnes étaient enrichies
chez les Etrusques, les Grecs et les Romains,'ont sur-tout le droit de fixer notre attention: les sujets
en sont presque toujours intéressaus et instructifs; la mort y devient la leçon de la vie. Parmi celles
que le tems nous a conservées, j'ai fait choix'de quelques unes, qui peuvent être utiles à l'histoire
de l'Art, et qui en même tems méritent d'être proposées à l'imitation des artistes, si ce n'est tou-
jours sous le rapport de l'exécution, du moins sous celui de la composition. L'amour-propre,
souvent rebelle aux leçons trop directes, y trouvera des exemples dont il pourra .profiter en-
silence.
(a) Quiih/iud agtmt hommes, votum, timor, ira, vohiptas, Oaudla, discursus..... Juïkj".., saiyr. t, i. 8S-.
divinité par des formes analogues aux idées reçues, sans jamais altérer la beauté du sujet pria*
cïpal. La Comédie est personnifiée sous les traits de la seconde tête, N° 9. Celle-ci a été trouvée,
avec une autre à-peu-près semblable, et qu'on peut prendre pour la Tragédie, à l'entrée d'un
théâtre de la ville Adrieune. Elles ne sont pas barbouillées de lie, comme au tems de Thespis.
lorsqu'il
Promena par lus bourgs cette heureuse folle;
maïs la couronne de pampres et de raisins dont la chevelure du buste, N° 9, est ornée, rappelle et
caractérise leur commune origine.
Les autres bustes, W 3 et 5, sont ceux d'Alexandre et d'Auguste, princes qui ont trop bien mé-
rité de l'Art antique, pour que l'Art moderne ne se plaise pas à acquitter, devant leurs images, le
tribut de sa reconnaissance.
La première partie de cette planche nous a montré, autant que le petit nombre des monumens et
les moyens bornés de la gravure l'ont permis, ce qu'à l'époque où la Sculpture antique avait acquis
sa perfection, elle était capable de faire pour rendre, dans les statues isolées et dans les groupes ,
les formes et l'expression qu'exige d'elle une parfaite imitation. Nous y avons apperçu par quelle
science ou plutôt avec quel art, elle parvenait à marquer les différences caractéristiques qui doivent
distinguer, dans leur nature physique, les dieux supérieurs des divinités secondaires ou mixtes et
des héros; et comment enfin, en satisfaisant les yeux par l'exécution la plus soignée, l'esprit par des
pensées ingénieuses et vraies, l'âme par dessentimens délicats ou profonds, elle réussissait toujours
à nous inspirer le genre et le degré d'intérêt qui convenaient à l'objet représenté. Dans la seconde
partie delà même planche, nous allons faire voir, à l'aide de quelques monumens choisis, comment
la Sculpture antique, reprenant en quelque sorte ses fonctions primordiales, sut retracer les pro-
diges des tems fabuleux ou héroïques, et les événemens les plus remarquables de l'histoire; déve-
lopper les origines du rit et de la plupart des institutions religieuses; représenter enfin les mœurs,
les usages, les costumes des peuples, en prenant pour objets de ses travaux, les images fortes ou
douces, graves ou naïves, des occupations et des affections de l'homme dans toutes les situations de
la vie (a) : champ vaste, dans lequel la morale reçoit de l'art du sculpteur, plus promplement et plus
énergiquement que de la parole, les émotions salutaires qui inspirent aux ânics sensibles l'amour
de la vertu et l'horreur du crime. Après avoir perdu ces nobles intentions et cette influence sublime,
pendant les siècles de la décadence, les beaux-arts les recouvrèrent, au moins en partie, à l'époque du
renouvellement : puissent-ils, aujourd'hui, ressaisir dans son entier cette belle portion de leur héri-
tage! le travail que j'ai entrepris serait trop payé, s'il contribuait à faire plus généralement sentir
tout l'intérêt que l'Art peut acquérir sous ce rapport.
Les monumens antiques dont il s'agit, étaient exécutés en relief plus ou moins saillant, soit par
les opérations de la plastique, quand modelés ou jetés en moule, ils restaient dans l'état d'argile,
de terre cuite on crue, de plâtre ou de stuc; soit par la gravure en pierre, ou par la ciselure sur
métaux; soit enfin par la statuaire en bois, en marbre, en bronze, en or ou en argent.
D'autres has-rcliefs s'exécutaient en pierre ou en marbre, sur des tables, dans les frises ou autres
parties de l'architecture, et sur des urnes sépulcrales. Les sculptures dont ces urnes étaient enrichies
chez les Etrusques, les Grecs et les Romains,'ont sur-tout le droit de fixer notre attention: les sujets
en sont presque toujours intéressaus et instructifs; la mort y devient la leçon de la vie. Parmi celles
que le tems nous a conservées, j'ai fait choix'de quelques unes, qui peuvent être utiles à l'histoire
de l'Art, et qui en même tems méritent d'être proposées à l'imitation des artistes, si ce n'est tou-
jours sous le rapport de l'exécution, du moins sous celui de la composition. L'amour-propre,
souvent rebelle aux leçons trop directes, y trouvera des exemples dont il pourra .profiter en-
silence.
(a) Quiih/iud agtmt hommes, votum, timor, ira, vohiptas, Oaudla, discursus..... Juïkj".., saiyr. t, i. 8S-.