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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0078
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74 SCULPTURE.

de ce maître lui avaient même fait faire quelques pas; mais, ainsi que déjà nous l'avons remarcu
sa marche était devenue lente et timide, et, pour le tirer de cet état, en quelque sorte stationnai
ii fallait d'autres efforts que le temsscul pouvait amener : car l'expérience prouve que le génie, a,
quelques élans, éprouve ordinairement le besoiu du repos.

Ce ne fut, en effet, que vers le commencement du XV'siècle que la Sculpture reprit une vigne*,
qui, s'accroissaut durant tout son cours, opéra enlin, au XVIe, l'entier perfectionnement de cet A»
nouveau développement de forces, dont l'influence m'a paru présenter un caractère assez renui
qnable pour former, dans l'histoire du renouvellement, une seconde époque que j'ai consacrée son.
le titre de Progrès du renouvellement de la Sculpture au milieu du Xf^' siècle. ■

L'honneur en doit être partagé, sans doute, entre plusieurs des habiles artistes que possédait
alors l'Ecole de Florence, tels que les Maiano, les Pollaiuolo, les Verrocchio, etc.; mais il estdà
plus spécialement encore à Donatcllo et à Ghiberti, dont les noms, unis par le triple rapport d
l'identité de patrie, d'âge et de profession, ne peuvent désormais être sépares dans l'histoire d'i
art à la gloire duquel ils ont également contribué, quoique par des moyens-divers. Un coup-d'c
jeté sur leurs principaux ouvrages suffira pour en convaincre.

Le maître de Donatcllo n'est pas bien connu, et l'on n'a sur ses premières éludes que des notion
vagues. Ayant vécu dans sa jeunesse avec les sculpteurs qui avaient honoré la première époque d
renouvellement, entre lesquels il faut distinguer Jacopo délia Quercia, il est probable qu'il s'instruis
d'abord par le secours de leurs préceptes et des exemples qu'ils avaient laissés. Mais, au défaut de
docuiiiens précis, ses ouvrages attestent assez que, sensible de bonne heure aux vraies beautés de
l'Art, il sut en puiser les principes dans les mouumens antiques, devenus, de son temps, plus nom-
breux et plus répandus : on sait même, qu'employé à la restauration de ceux de ces monumens qut
les Médicis avaient déjà recueillis, Donatcllo fut à portée de les étudier de plus près, et de s'exer-
cer à les imiter jusque dans le mécanisme du travail; de là c,e style éminemment antique qui ca-
ractérise ses productions; de là cette habileté d'exécution qui lui permit de traiter la terre, le bois,
le marbre, et sur-tout le bronze, avec une égale facilité.

L'un de ses premiers ouvrages est le bas-relief en marbre représentant l'annoncîation, gravé sons
le N" 19 de la'planche XXXVIII. Ce morceau que l'on voit à Florence, dans l'église de S" Croix, «
distingue par la sagesse de l'ordonnance? la naïve simplicité de l'expression, et le précieux du
travail : il était propre à donner une idée avantageuse des talens du jeune artiste ; il fonda sa ré-
putation.

Moins heureux dans le crucifix qu'il exécuta en boîs pour la même église de S" Croix, lequel fol
jugé très inférieur à celui que le célèbre lirunclleschi avait fait en concurrence pour l'église et
S" Maria Novella, Donatcllo sut faire tourner à son avantage l'échec même qu'il avait éprouvé <laa<
cette lutte, où son rival l'emporta de beaucoup par la noblesse et la grandeur du caractère qu'il avait
imprimé à son Christ. Dès-lors, s'attachant plus sérieusement à l'étude des passions, il se rendit
bientôt s» habile à les exprimer, que dans cette partie il surpassa tous ceux qui l'avaient précéae,fl
même ses contemporains. On voit, sous le N" 17 de la planche XXXVIII, une légère esquisse tin
Christ de lirunclleschi qui, né avec tous les moyens de briller dans la sculpture, abandonna ce-
pendant, dès ce moment, le ciseau, pour.se consacrer entièrement à l'architecture, dont il devînt»
ainsi que nous l'avons déjà démontré, l'un des plus illustres restaurateurs.

Parmi les autres ouvrages de ronde-bosse de Donatcllo, on cite une statue en marbre de S'Je*11"
Baptiste, qui se voit à Florence dans la maison Marlclli; et une autre, du même sujet, exécutée en
bois, pour le baptistère de S' Jean-dc-Latran à Rome, laquelle est gravée sous le N* 10 de la piu'
chc XXXVÏII. Le baptistère de Florence possède aussi, de cet artiste, une statue en bois de t1
Madeleine pénitente, dans laquelle il a fait preuve de ses connaissances anatomîques.

Pour la décoration extérieure de l'église d'or-Sau-Miehcle, Donatello fit encore les statues °>
marbre de S' Pierre, de S' Marc et de S' Georges. Cette dernière, dont malheureusement le ca*"1
étroit de notre plan ne nous a permis d'offrir qu'une faible image, sous le ÎSTo ai de la
 
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