DÉCADENCE. 65
La date de ces manuscrits les place au commencement du XP siècle, ainsi que celui qui traite des
opérations t
; de chirurgie.
Les peintures des planches L et LI paraissent appartenir au XïT ou à la fin du XIe. Elles se trou-
Pi. i-, r,i.
vent dans tin beau manuscrit', qui renferme des sermons ou des discours à la louante de la mère Scrill0"si»u"ries té-
•l n tes do In Vierge, mn-
de Dieu. niMCrilgrec.
La seconde de ces planches présente un tableau entier, calqué sur l'original dont le fond est en X"°abde"
or; on y voit aussi un grand ornement et plusieurs figures recueillies sur différentes pages.
La première planche contient douze tableaux, réduits déplus de moitié. La multiplicité des objets
rassemblés sans égard pour l'unité des lieux, des tems, et même des faits, jette de l'obscurité dans
les compositions. Tour-à-tour historiques ou allégoriques, les inventions du peintre, relatives à la
mission de la Vierge, à sa naissance et à divers actes de sa vie, sont associées les unes aux autres,
sans que les époques différentes auxquelles elles se rapportent, aient été comptées pour rien.
Dans l'un des tableaux se trouvent une vue agréable du jardin d'Eden, une conversation de nos
premiers parens, et en même tems les sacrifices d'Àbel, de Caïn et d'Abraham. D'autres peintures
rappellent les diverses salutations angéliques, et le retour de Gabriel aux régions célestes, où il va
rendre compte de sa mission.
Quelquefois le sujet d'un tableau est séparé en deux parties; quelquefois aussi deux sujets dïffé-
rens sont peints l'un à côté de l'autre, sans aucune séparation. Ce genre de fautes se multipliait de
plus en plus, à mesure que la décadence faisait de nouveaux progrès.
Mais, malgré ces défauts, les tableaux que nous donnons ici sont supérieurs, quant à l'exécu-
tion, à ceux des planches XLVIII et XLIX, quoique postérieurs à ces derniers de près d'un siècle.
Cette espèce de mérite, qui flatte l'œil agréablement, ne vient point d'une correction réelle dans le
dessin , mais de la légèreté des contours. Les couleurs, grossièrement employées, ne correspondent
pas à cette légèreté; mais on la retrouve dans la gravure, qui est exécutée avec une pointe d'une
finesse extrême.
C'est comme un exemple de cette perfection trompeuse, que j'emploie ces monumens: ils vien-
dront à l'appui des réflexions par lesquelles j'ai commencé le présent article.
Je retrouve ce caractère plus sensible encore dans la planche LU, gravée d'après des peintures Pi. LU.
d'un manuscrit des œuvres de S' Jean-Climaque, postérieur au précédent, et peint vers le XII8 M»n»«*«»«*«*»*w
siècle. ina(|in.yii."imiscr.|;rcc.
Les petites figures de ces tableaux, calquées sur l'original, sont, comme on le voit, d'une propor-
tion beaucoup plus petite que celles de la planche Lî. Les contours sont encore plus légers; les
mouvemens, quoiqu'un peu extraordinaires, conservent quelque vérité; ils ont même une certaine
grâce; la couleur ne manque pas de vivacité. En tout, c'est un travail très minutieusement recher-
ché, et qui mérite bien le nom de miniature.
La pointe du graveur, nette et vive, l'a rendu avec une finesse très remarquable; et, quoique le
dessin n'ait rien de savant, quoiqu'on ne reconnaisse aucune articulation sous les plis des draperies,
quoiqu'on ne puisse distinguer aucun muscle , il est cependant difficile de se refuser au plaisir que
fait éprouver une adresse, une facilité d'outil si peu ordinaire.
Cette légèi'eté du dessin explique l'effet que cet ouvrage produit sur notre esprit, et nous mtfntre
en même tems pourquoi il a si bien réussi dans la gravure. Un tel mérite, qui n'appartient qu'à une
partie du travail, nous induit en erreur sur le tout; et l'on croirait devoir classer cette peinture à
une époque beaucoup antérieure aux précédentes, tandis que celles-ci sont réellement postérieures,
suivant l'indication que donne le caractère de l'écriture, et conformé ment à la preuve qui résulte
de l'âge où vivait l'auteur du manuscrit.
ituXleauXllesiOtU'.
La date de ces manuscrits les place au commencement du XP siècle, ainsi que celui qui traite des
opérations t
; de chirurgie.
Les peintures des planches L et LI paraissent appartenir au XïT ou à la fin du XIe. Elles se trou-
Pi. i-, r,i.
vent dans tin beau manuscrit', qui renferme des sermons ou des discours à la louante de la mère Scrill0"si»u"ries té-
•l n tes do In Vierge, mn-
de Dieu. niMCrilgrec.
La seconde de ces planches présente un tableau entier, calqué sur l'original dont le fond est en X"°abde"
or; on y voit aussi un grand ornement et plusieurs figures recueillies sur différentes pages.
La première planche contient douze tableaux, réduits déplus de moitié. La multiplicité des objets
rassemblés sans égard pour l'unité des lieux, des tems, et même des faits, jette de l'obscurité dans
les compositions. Tour-à-tour historiques ou allégoriques, les inventions du peintre, relatives à la
mission de la Vierge, à sa naissance et à divers actes de sa vie, sont associées les unes aux autres,
sans que les époques différentes auxquelles elles se rapportent, aient été comptées pour rien.
Dans l'un des tableaux se trouvent une vue agréable du jardin d'Eden, une conversation de nos
premiers parens, et en même tems les sacrifices d'Àbel, de Caïn et d'Abraham. D'autres peintures
rappellent les diverses salutations angéliques, et le retour de Gabriel aux régions célestes, où il va
rendre compte de sa mission.
Quelquefois le sujet d'un tableau est séparé en deux parties; quelquefois aussi deux sujets dïffé-
rens sont peints l'un à côté de l'autre, sans aucune séparation. Ce genre de fautes se multipliait de
plus en plus, à mesure que la décadence faisait de nouveaux progrès.
Mais, malgré ces défauts, les tableaux que nous donnons ici sont supérieurs, quant à l'exécu-
tion, à ceux des planches XLVIII et XLIX, quoique postérieurs à ces derniers de près d'un siècle.
Cette espèce de mérite, qui flatte l'œil agréablement, ne vient point d'une correction réelle dans le
dessin , mais de la légèreté des contours. Les couleurs, grossièrement employées, ne correspondent
pas à cette légèreté; mais on la retrouve dans la gravure, qui est exécutée avec une pointe d'une
finesse extrême.
C'est comme un exemple de cette perfection trompeuse, que j'emploie ces monumens: ils vien-
dront à l'appui des réflexions par lesquelles j'ai commencé le présent article.
Je retrouve ce caractère plus sensible encore dans la planche LU, gravée d'après des peintures Pi. LU.
d'un manuscrit des œuvres de S' Jean-Climaque, postérieur au précédent, et peint vers le XII8 M»n»«*«»«*«*»*w
siècle. ina(|in.yii."imiscr.|;rcc.
Les petites figures de ces tableaux, calquées sur l'original, sont, comme on le voit, d'une propor-
tion beaucoup plus petite que celles de la planche Lî. Les contours sont encore plus légers; les
mouvemens, quoiqu'un peu extraordinaires, conservent quelque vérité; ils ont même une certaine
grâce; la couleur ne manque pas de vivacité. En tout, c'est un travail très minutieusement recher-
ché, et qui mérite bien le nom de miniature.
La pointe du graveur, nette et vive, l'a rendu avec une finesse très remarquable; et, quoique le
dessin n'ait rien de savant, quoiqu'on ne reconnaisse aucune articulation sous les plis des draperies,
quoiqu'on ne puisse distinguer aucun muscle , il est cependant difficile de se refuser au plaisir que
fait éprouver une adresse, une facilité d'outil si peu ordinaire.
Cette légèi'eté du dessin explique l'effet que cet ouvrage produit sur notre esprit, et nous mtfntre
en même tems pourquoi il a si bien réussi dans la gravure. Un tel mérite, qui n'appartient qu'à une
partie du travail, nous induit en erreur sur le tout; et l'on croirait devoir classer cette peinture à
une époque beaucoup antérieure aux précédentes, tandis que celles-ci sont réellement postérieures,
suivant l'indication que donne le caractère de l'écriture, et conformé ment à la preuve qui résulte
de l'âge où vivait l'auteur du manuscrit.
ituXleauXllesiOtU'.