SUR LA SYRIE, L'EGYPTE &c. Chap. I. g
des Anciens, qui avoient pu y faire de fi bons ports ; & oit
ne peut que blâmer la négligence des habitans modernes,
qui par avarice , par pareffe, ou manque d'amour pour le
public, ont fouffert que ces beaux Cothonsdevinffent prefque
entièrement inutiles.
A deux ftades au Nord de Latikea , près du rivage de la Sanopba-
Mer, fe voyent divers Sarcophages, dont plufieurs ont; confer- f^ffres
vé leurs couvercles. Ils font en général de la même for- de pier-
me , quoique plus grands que ceux qu'on voit commu- re
nement en Italie; ils font au m* ornés de belles décorations
en coquillage & en feuillage, ou de bulles d'hommes & de
femmes, de têtes de bœufs & de Satyres : il y en a d'autres
qui font à panneaux, avec des couverts foutenus par de pi-
laftres de Tordre Ionique & du Corinthien.
Le terrein où font ces Sarcophages eft pierreux & creufé Crypta,
en dedans. On y voit nombre de Crypta ou de Cham- ç^am-
bres fépulcrales, dont les unes ont dix, les autres vingt bresfé-
ou trente pieds en quarré, mais elles ne font pas exhauliées feuslcra~
à proportion. La defcente en a été ménagée avec tant d'art, que es'
l'ingénieux Architecte a placé fur les murailles du front &
des côtés de chaque montée , divers beaux defïeins de fculp-
ture & de bas-relief, femblables à ceux qui font fur les Sar-
cophages ou bières de marbre. Une rangée de cellules étroi-
tes, mais affez larges pour recevoir un de ces Sarcophages,
& affez longues pour deux ou trois , régne tout le long des
côtés de la plupart de ces Chambres fépulcrales, & fernble
être la feule chofe à laquelle on a pourvu pour la réception
des cadavres.
Les Grecs ont en grande vénération une de ces Cryptes, La Cryp
ou Catacombes : ils lui donnent le nom de S{e. Thecie, en %}ûe®*
mémoire, difent-ils , de quelques aâes de pénitence & de
mortification qu'y a fait cette Sainte. Au milieu du caveau
eft une fource, à laquelle on attribue une vertu miraculeufe :
suffi y amené-t-on les enfans qui font noués, & les perfon-
nes qui ont la jauniffe & d'autres maux ; & après avoir fait
diverfes cérémonies , en les lavant dans de l'Eau bénite, &
en les parfumant,ils s'en retournent, fortementperfuadés que
A 2 les
des Anciens, qui avoient pu y faire de fi bons ports ; & oit
ne peut que blâmer la négligence des habitans modernes,
qui par avarice , par pareffe, ou manque d'amour pour le
public, ont fouffert que ces beaux Cothonsdevinffent prefque
entièrement inutiles.
A deux ftades au Nord de Latikea , près du rivage de la Sanopba-
Mer, fe voyent divers Sarcophages, dont plufieurs ont; confer- f^ffres
vé leurs couvercles. Ils font en général de la même for- de pier-
me , quoique plus grands que ceux qu'on voit commu- re
nement en Italie; ils font au m* ornés de belles décorations
en coquillage & en feuillage, ou de bulles d'hommes & de
femmes, de têtes de bœufs & de Satyres : il y en a d'autres
qui font à panneaux, avec des couverts foutenus par de pi-
laftres de Tordre Ionique & du Corinthien.
Le terrein où font ces Sarcophages eft pierreux & creufé Crypta,
en dedans. On y voit nombre de Crypta ou de Cham- ç^am-
bres fépulcrales, dont les unes ont dix, les autres vingt bresfé-
ou trente pieds en quarré, mais elles ne font pas exhauliées feuslcra~
à proportion. La defcente en a été ménagée avec tant d'art, que es'
l'ingénieux Architecte a placé fur les murailles du front &
des côtés de chaque montée , divers beaux defïeins de fculp-
ture & de bas-relief, femblables à ceux qui font fur les Sar-
cophages ou bières de marbre. Une rangée de cellules étroi-
tes, mais affez larges pour recevoir un de ces Sarcophages,
& affez longues pour deux ou trois , régne tout le long des
côtés de la plupart de ces Chambres fépulcrales, & fernble
être la feule chofe à laquelle on a pourvu pour la réception
des cadavres.
Les Grecs ont en grande vénération une de ces Cryptes, La Cryp
ou Catacombes : ils lui donnent le nom de S{e. Thecie, en %}ûe®*
mémoire, difent-ils , de quelques aâes de pénitence & de
mortification qu'y a fait cette Sainte. Au milieu du caveau
eft une fource, à laquelle on attribue une vertu miraculeufe :
suffi y amené-t-on les enfans qui font noués, & les perfon-
nes qui ont la jauniffe & d'autres maux ; & après avoir fait
diverfes cérémonies , en les lavant dans de l'Eau bénite, &
en les parfumant,ils s'en retournent, fortementperfuadés que
A 2 les