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( .3o )

sidérables. Elles se sont élevées en cônes et en pyramides, mais sans jamais laisser de
traces de ce que nous appelons un cratère. Souvent l'action de ces laves a été si puis-
sante, qu'on a vu des parties de montagne, des roches d'une époque primordiale, sou-
levées par l'action du feu, leurs couches déplacées, et prendre la direction verticale, en
laissant partout des traces de l'effort immense qui s'était produit. Les trachiles, en se
refroidissant, ont éprouvé dans leur retrait des fissures analogues à celles qui se mani-
festent dans un terrain argileux qui sèche. L'infiltration des eaux, la désagrégation de la
roche, ont bientôt augmenté ces fissures, qui sont devenues des vallées. C'est la première
période des feux de la Phrygie. Il semble, d'après l'inspection des terrains, qu'il y eut
une sorte de repos dans les phénomènes volcaniques, pendant lequel l'action du temps et
celle des eaux agirent seules sur ces roches nouvelles. Mais une seconde période de
l'activité des feux se manifesta; les roches trachitiques furent elles-mêmes soulevées, fen-
dues, brisées,'par l'action des laves plus récentes, et leurs débris, entraînés par les flots
ignés qui sortaient des montagnes, se trouvent aujourd'hui mêlés dans les courants de
lave de fusion, comme les cailloux d'un fleuve se retrouveraient mêlés à ses eaux glacées.
Il est rare que l'éruption de la lave de fusion n'ait pas été précédée d'une éruption de
cendres; car presque toujours des couches assez épaisses se trouvent entre le lit trachi-
tique et le courant des scories.

C'est à cette seconde époque qu'il faut rapporter la formation de ces montagnes
coniques, véritables volcans, analogues à ceux de l'Auvergne et de l'Italie, et dont les
produits sont identiques; ce sont tantôt des cendres contenant des fragments de ponce
noire et blanche, quelques cristaux de pyroxène et d'autres roches cristallines ignées,
qui, s'agglomérant par la suite des temps, ont formé ces bancs de roche tendre, d'une
épaisseur quelquefois considérable, dans lesquels les peuples primitifs, manquant sans
doute d'autres moyens de construction, de chaux et de bois, se sont plu à creuser des
demeures, des tombeaux et des temples. C'est une chose qu'on peut observer à priori
dans ces régions; les peuples qui ont construit en appareil que nous appelons pélas-
gique, se sont principalement trouvés dans les régions calcaires; les peuples qui habi-
taient des régions couvertes de tuf volcanique ont, au contraire, creusé d'innombrables
cellules qui, après tant de siècles, sont encore l'étonnernent du voyageur qui parcourt
l'Asie. Cet usage des Phrygiens et des Lydiens n'est pas resté circonscrit à l'Orient, la
grande migration lydienne a porté cet usage chez les peuples italiques, et l'on ne saurait
dire que le hasard seul a conduit les Tyrrhéniens dans le pays volcanique de l'Etrurie,
où ils ont transporté cet usage des grottes taillées dans le sol des catacombes et des
sépulcres monolithes qui, indépendamment des caractères des arts que nous verrons
être uniformes dans les deux contrées, sont comme un point de contact qui rattache
l'antiquité de l'Etrurie à celle de l'Asie. Ceci concourt aussi à prouver, malgré les
opinions contraires, que l'émigration lydienne, mentionnée par Hérodote, est un fait
qui a acquis toute l'exactitude qu'on peut désirer. Tout le pays qui, chez les anciens,
portait le nom de Katakekaumène n'est cependant pas entièrement couvert de pro-
duits volcaniques. La vallée supérieure de l'Hermus, en descendant la vallée de Kadi,
offre ça et là des formations de roches crétacées qui surgissent au milieu des traehites,
et qui sont comme des îlots s'élevant sur une vaste étendue de terrains ignés. On ren-
contre de plus, entre le bassin de l'Hermus et la vallée du Cogamus, dans laquelle est
situé Philadelphie (aefofzwv nfoîpoç), des landes et des collines arides qui sont formées de
terrains trappéens, d'une constitution antérieure aux épanchements trachitiques, mais
dont l'aspect terreux et desséché les a fait confondre par les anciens avec les terrains pu-
 
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