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( '46 )

de la fusion. Je fis encore neuf milles pour gagner un village nommé Eski-Kara-Hissar, où
nous devions faire halte ; le nom seul de ce village me faisait présumer que j'y trouverais
quelques antiquités. En approchant de ce lieu, quoique marchant toujours sur la lave,
je ne fus pas peu surpris de trouver le sol jonché de débris de marbre, parmi lesquels je
remarquai du marbre synnadique. J'en vis des blocs bruts, non équarris, dans les clôtures
des champs; enfin, en arrivant au village, je fus frappé de l'analogie de sa situation avec
celle de Synnada, suivant la description queStrabon nous en a laissée. Ce point d'ailleurs,
comme topographie, correspond parfaitement aux indications données dans les itinéraires.
Voici le passage de Strabon, reproduit bien des fois par tous ceux qui ont cherché Syn-
nada, et qui répond a toutes les objections que l'on pourrait faire sur l'identité de Syn-
nada et d'Eski-Kara-Hissar : a Synnada, petite ville, est située «à l'extrémité d'une plaine
longue d'environ soixante stades, plantée d'oliviers. Au delà de cette plaine on trouve le
bourg Docimia et la carrière de marbre synnadique, comme le nomment les Romains, car
chez les naturels du pays il est connu sous le nom de Docimite ou Docimée. Dans le com-
mencement on ne tirait de cette carrière que des blocs d'une grandeur médiocre, mais
aujourd'hui le luxe des Romains en tire de grandes colonnes d'une seule pièce qui s'ap-
prochent de l'albâtre pour la variété des couleurs; et quoiqu'il y ait fort loin pour voiturer
de tels fardeaux jusqu'à la mer, on ne laisse pas de transporter à Rome des colonnes et
des tables d'une grandeur et d'une beauté surprenantes (1). »

Le problème devait donc être résolu lorsqu'on aurait trouvé deux stations anciennes voi-
sines de carrières de marbre, et placées sur la grande roule deDorylée à Apamée-Cibotos.
On sait que la ville d'Eski-Cheher remplace la ville de Dorylée, et qu'Apamée-Cibotos,
d'après les découvertes d'Arundell, correspond à la situation de Dinar. Aujourd'hui, pour
se rendre d'Eski-Cheher à cette dernière ville, on se dirige sur Seïd-el-Ghazi, où j'ai dé-
terminé le site de Nacoleïa, distance 9 heures ou 27 milles; de Seïd-el-Ghazi, on va à
Baïat, qui depuis longtemps est regardé comme identique avec la situation de Beudos-
Vetus (2), et de Baïat, passant par Kir-Hinn, on arrive à Seïd-el-Àr; de Seïd-el-Ar on fait
5 milles jusqu'à Eski-Kara-Hissar; de ce dernier point, en deux jours de route, on arrive
à Dinar: voilà la route que suivent encore les petites caravanes.

Eski-Kara-Hissar est situé sur le penchant d'une colline volcanique; c'est aujourd'hui
un village de très-peu d'importance; mais il occupe l'emplacement d'une ville qui a été
assez considérable, car on en retrouve des débris sur trois mamelons, qui sont séparés
par une vallée au fond de laquelle passe une rivière assez considérable, pour qu'elle ait
nécessité la construction d'un pont. Cette vallée s'élargit bientôt, et représente très-bien la
plaine de 60 stades (11,040 mètres) décrite par Strabon, et qui était plantée d'oliviers.
Vouloir placer, comme le fait M. Hamilton, la ville de Synnada dans la grande plaine de
Kara-Hissar, serait sortir tout à fait des indications données par le géographe grec, puisque
cette plaine s'étend jusqu'à Belouadoun, dans une journée de marche et à une largeur
moyeune de 6 à 8 milles, et que Kara-Hissar est éloigné de 22 milles des carrières
de marbre. On trouve à Eski-Kara-Hissar un très-grand nombre de fragments d'architec-
ture en marbre, des morceaux de sculpture ébauchés, et des blocs portant des inscrip-
tions qui ne paraissent autre chose que la marque des inspecteurs des carrières. On y
remarque un certain nombre d'inscriptions qui sont pour la plupart des temps chrétiens.
On ne lit nulle partie nom delà ville, qui néanmoins, à cette époque, paraît avoir eu
quelque importance; car on voit sur un terrain vague dans le village une très-grande

w Strab., lib. XII, p. 577. ^ Leake, Asia Minor.
 
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