188 CHAPITRE SEPTIÈME. — LE SENTIER DE NÉRON.
n’y verrait pas des terrassements et des voûtes antiques; près de là, sur la droite, on devine de
loin l’entrée basse et cintrée d’un souterrain. Tout, dans ces campagnes, et même un sentier,
prend le sens mystérieux d’un monument : ce chemin blanc dont les méandres se découpent
comme sur le fond d’une fresque primitive, et qui visiblement aboutit à des ruines abandonnées,
serpentait déjà lorsque Néron vint y terminer, avec sa vie, la course fugitive de la porte Nomen-
tane. C’est près de là qu’était la villa de Phaoii son affranchi, où il trouva son dernier asile.
Quand ils passèrent devant cette voûte noire que l’on voit encore et qui donne accès dans une
arénaire, Phaon conseilla à son maître éperdu de s’y cacher. « Non! s’écria l’empereur; non, je
n’entrerai pas vivant dans une sépulture ! » Il alla donc jusqu’à la maison de Phaon où, harassé
de fatigue et poursuivi de près, il but un peu d’eau saumâtre et retrouva la force d’en finir.
Suétone a conté cette péripétie, et déterminé cette place avec une irrécusable précision.
Aujourd’hui, les fds des plébéiens qu’endoctrina Menenius ne vont plus jusqu’au Mont-Sacré :
en deçà du Teverone ils s’arrêtent à vider des fiasques sous la tonnelle d’une guinguette, et ils
donnent carrière à leur désœuvrement ainsi qu’à leurs passions, en se disputant des points au jeu
de boules....
PONT NOM EN TANT.
n’y verrait pas des terrassements et des voûtes antiques; près de là, sur la droite, on devine de
loin l’entrée basse et cintrée d’un souterrain. Tout, dans ces campagnes, et même un sentier,
prend le sens mystérieux d’un monument : ce chemin blanc dont les méandres se découpent
comme sur le fond d’une fresque primitive, et qui visiblement aboutit à des ruines abandonnées,
serpentait déjà lorsque Néron vint y terminer, avec sa vie, la course fugitive de la porte Nomen-
tane. C’est près de là qu’était la villa de Phaoii son affranchi, où il trouva son dernier asile.
Quand ils passèrent devant cette voûte noire que l’on voit encore et qui donne accès dans une
arénaire, Phaon conseilla à son maître éperdu de s’y cacher. « Non! s’écria l’empereur; non, je
n’entrerai pas vivant dans une sépulture ! » Il alla donc jusqu’à la maison de Phaon où, harassé
de fatigue et poursuivi de près, il but un peu d’eau saumâtre et retrouva la force d’en finir.
Suétone a conté cette péripétie, et déterminé cette place avec une irrécusable précision.
Aujourd’hui, les fds des plébéiens qu’endoctrina Menenius ne vont plus jusqu’au Mont-Sacré :
en deçà du Teverone ils s’arrêtent à vider des fiasques sous la tonnelle d’une guinguette, et ils
donnent carrière à leur désœuvrement ainsi qu’à leurs passions, en se disputant des points au jeu
de boules....
PONT NOM EN TANT.