DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Lagrange, Léon: Toro, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19886#0362
TORO
près l’art statuaire, l’art décoratif; après
le génie, le talent; après le maître, le
disciple ; après Puget, Toro.
Ce talent n’est plus tout à fait un
inconnu pour les fidèles de notre église.
Depuis quelque temps déjà, la Gazette
des Beaux-Arts a pris l’habitude d’em-
prunter à Toro les encadrements délicats
dont elle décore le frontispice de ses vo-
lumes , et l’on a pu apprécier tout ce
qu’il y a de fantaisie et d’élégance dans ces inventions d’un rival oublié
des Lepautre et des Bérain.
Mais l'homme, d’où sort-il? Que signifie son nom, d’une allure si
peu française? Est-ce un Italien, un Espagnol? A quelle époque appar-
tient-il? À quelle école a-t-il appris l’art de charmer?
I! y a longtemps que nous cherchons. Je dis nous, afin qu’il soit bien
entendu que je ne m’arroge nullement dans ces recherches la part du
lion. Je me suis tenu à fallut, j’ai recueilli et quelquefois provoqué les
informations; aujourd’hui je fais œuvre de rapporteur. Le mérite des
découvertes revient à M. le docteur Pons, à M. de MontaiglOn, à M. Ma-
gloire Giraud, à M. Y. 'Brun, à M. Margry, à M. Jal; M. Duplessis y a
sa part, M. Eurty a apporté la sienne. M. Destailleur, M. Bérard, nous
ont aidé de leurs collections. Aux uns nous devons des documents, aux
autres des indications, à tous des lumières et des remercîments.
Le problème se posa en 1856, lorsque M. Margry, conservateur-
adjoint des Archives de la Marine, eut l’heureuse idée de communiquer
à MM. de Chennevières et de Montaiglon un volumineux dossier de pièces
administratives, aussitôt publié dans le recueil qu’ils dirigeaient et que
nous connaissons tous, les Archives de l’Art français. A côté du grand
nom de Puget, qui remplit cette correspondance des intendants du port
de Toulon avec le ministre Colbert, d’autres, plus humbles, apparaissaient
près l’art statuaire, l’art décoratif; après
le génie, le talent; après le maître, le
disciple ; après Puget, Toro.
Ce talent n’est plus tout à fait un
inconnu pour les fidèles de notre église.
Depuis quelque temps déjà, la Gazette
des Beaux-Arts a pris l’habitude d’em-
prunter à Toro les encadrements délicats
dont elle décore le frontispice de ses vo-
lumes , et l’on a pu apprécier tout ce
qu’il y a de fantaisie et d’élégance dans ces inventions d’un rival oublié
des Lepautre et des Bérain.
Mais l'homme, d’où sort-il? Que signifie son nom, d’une allure si
peu française? Est-ce un Italien, un Espagnol? A quelle époque appar-
tient-il? À quelle école a-t-il appris l’art de charmer?
I! y a longtemps que nous cherchons. Je dis nous, afin qu’il soit bien
entendu que je ne m’arroge nullement dans ces recherches la part du
lion. Je me suis tenu à fallut, j’ai recueilli et quelquefois provoqué les
informations; aujourd’hui je fais œuvre de rapporteur. Le mérite des
découvertes revient à M. le docteur Pons, à M. de MontaiglOn, à M. Ma-
gloire Giraud, à M. Y. 'Brun, à M. Margry, à M. Jal; M. Duplessis y a
sa part, M. Eurty a apporté la sienne. M. Destailleur, M. Bérard, nous
ont aidé de leurs collections. Aux uns nous devons des documents, aux
autres des indications, à tous des lumières et des remercîments.
Le problème se posa en 1856, lorsque M. Margry, conservateur-
adjoint des Archives de la Marine, eut l’heureuse idée de communiquer
à MM. de Chennevières et de Montaiglon un volumineux dossier de pièces
administratives, aussitôt publié dans le recueil qu’ils dirigeaient et que
nous connaissons tous, les Archives de l’Art français. A côté du grand
nom de Puget, qui remplit cette correspondance des intendants du port
de Toulon avec le ministre Colbert, d’autres, plus humbles, apparaissaient