DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Ritter, William: Correspondance de Suisse
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0280
CORRESPONDANCE DE SUISSE
LA SOCIÉTÉ DES PEINTRES, SCULPTEURS ET ARCHITECTES SUISSES
SA PREMIÈRE EXPOSITION A BALE; SA PARTICIPATION
A LA NEUVIÈME EXPOSITION INTERNATIONALE DE MUNICH
us qu’a ces dernières années Part suisse si florissant, si particularisé au
xviesiècle, n’avait plus guère été qu’une province médiocre de Part français
ou de Part allemand. Des noms comme ceux de Léopold Robert, de Gleyre, et
même d’Alexandre Calame hier, de M. Eugène Grasset et de M. Carlos Schwabe
aujourd’hui, avaient vainement ramené l’attention de Paris sur les Suisses ou
même la Suisse, comme ceux de MM. Frœhlicher et Stæbli celle de l’Allemagne ; ils
ne signifiaient point du tout la fondation d’une école nationale. Aujourd’hui cette
école, aux racines pourtant lointaines, existe. Elle vient de se manifester double-
ment, à Munich et à Bâle, avec une rare énergie. A Bâle elle a même fait plus :
elle s’est constituée.Et la surprise a été grande de constater que soudain la phy-
sionomie de Part suisse avait du jour au lendemain changé. D’où sort tout à
coup cette bigarrure violente et claire; d’où proviennent ces excès de bizarrerie,
cette exubérance de jeunesse, cette ardeur à tout bouleverser les sages traditions
de jadis, ces recherches aventureuses et ce grand don de vie et de vision
fraîche et neuve, parmi ces 150 exposants bàlois? Il nous sera facile avec un peu
de place d’attribuer et de réduire tout cela à quatre ou cinq influences.
Les premiers pas de l’école suisse furent dignes et pleins de sagesse ; ils eurent
aussi quelque solennité empruntée qui sentait son ancien régime, et une absence
de bonhomie un peu calviniste. Quelques messieurs de Neuchâtel et de Genève
s’avisèrent de découvrir la peinture alpestre, alors qu’il y a un glacier au fond du
LA SOCIÉTÉ DES PEINTRES, SCULPTEURS ET ARCHITECTES SUISSES
SA PREMIÈRE EXPOSITION A BALE; SA PARTICIPATION
A LA NEUVIÈME EXPOSITION INTERNATIONALE DE MUNICH
us qu’a ces dernières années Part suisse si florissant, si particularisé au
xviesiècle, n’avait plus guère été qu’une province médiocre de Part français
ou de Part allemand. Des noms comme ceux de Léopold Robert, de Gleyre, et
même d’Alexandre Calame hier, de M. Eugène Grasset et de M. Carlos Schwabe
aujourd’hui, avaient vainement ramené l’attention de Paris sur les Suisses ou
même la Suisse, comme ceux de MM. Frœhlicher et Stæbli celle de l’Allemagne ; ils
ne signifiaient point du tout la fondation d’une école nationale. Aujourd’hui cette
école, aux racines pourtant lointaines, existe. Elle vient de se manifester double-
ment, à Munich et à Bâle, avec une rare énergie. A Bâle elle a même fait plus :
elle s’est constituée.Et la surprise a été grande de constater que soudain la phy-
sionomie de Part suisse avait du jour au lendemain changé. D’où sort tout à
coup cette bigarrure violente et claire; d’où proviennent ces excès de bizarrerie,
cette exubérance de jeunesse, cette ardeur à tout bouleverser les sages traditions
de jadis, ces recherches aventureuses et ce grand don de vie et de vision
fraîche et neuve, parmi ces 150 exposants bàlois? Il nous sera facile avec un peu
de place d’attribuer et de réduire tout cela à quatre ou cinq influences.
Les premiers pas de l’école suisse furent dignes et pleins de sagesse ; ils eurent
aussi quelque solennité empruntée qui sentait son ancien régime, et une absence
de bonhomie un peu calviniste. Quelques messieurs de Neuchâtel et de Genève
s’avisèrent de découvrir la peinture alpestre, alors qu’il y a un glacier au fond du