Le 28 août 1810, naissait à Sèvres un enfant qui devait plus
tard exercer sur l'école française une influence considérable.
De son prénom, il s'appelait Constant. C’était le second — et
unique — enfant de la famille Troyon, le premier étant mort
en bas âge. Ses parents, dont la condition était très modeste,
occupaient dans la manufacture un logement et un emploi : le
mari comme peintre décorateur, la femme comme brunisseuse.
En 1817, le père de Troyon succomba et sa veuve dut
chercher, dans un travail supplémentaire, les ressources indis-
pensables pour élever son fils. A ses heures de loisir et avec
une abnégation que Troyon sut plus tard reconnaître, elle
confectionnait, à l’aide de plumes rares, des petits tableaux, des
parures, des oiseaux en miniature où se mêlaient le rubis, le
saphir, l’émeraude, et qui prenaient bien vite, dans la malle
des visiteurs émerveillés, le chemin de l’Angleterre et de l’Amé-
rique.
Cependant l’enfant grandissait. Le moment approchait où il
lui faudrait faire choix d’un état. Vivant au contact des peintres,
sans cesse dans un milieu où l’on ne parlait que de couleur,
de forme, Troyon n’eut guère d’hésitation. Il se prononça poul-
ies arts, et son parrain, M. Riocreux, alors conservateur du
Musée céramique de Sèvres, l'encouragea dans cette voie. Il lui
apprit à dessiner, à peindre des fleurs, dans le but de l’attacher,
plus tard, comme décorateur à la manufacture et de lui assurer
la succession de son père. Troyon prit goût à la chose, si
bien que son maître dut étendre l’horizon de ses études et
confier son élève à un paysagiste de ses amis.
Tout son temps, notre jeune artiste le consacra, dès lors,
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sÊË
, b
Encadrement composé et dessiné pour «l’Art» par J. Habert-Dys.
1 2
Tome XLVI.
tard exercer sur l'école française une influence considérable.
De son prénom, il s'appelait Constant. C’était le second — et
unique — enfant de la famille Troyon, le premier étant mort
en bas âge. Ses parents, dont la condition était très modeste,
occupaient dans la manufacture un logement et un emploi : le
mari comme peintre décorateur, la femme comme brunisseuse.
En 1817, le père de Troyon succomba et sa veuve dut
chercher, dans un travail supplémentaire, les ressources indis-
pensables pour élever son fils. A ses heures de loisir et avec
une abnégation que Troyon sut plus tard reconnaître, elle
confectionnait, à l’aide de plumes rares, des petits tableaux, des
parures, des oiseaux en miniature où se mêlaient le rubis, le
saphir, l’émeraude, et qui prenaient bien vite, dans la malle
des visiteurs émerveillés, le chemin de l’Angleterre et de l’Amé-
rique.
Cependant l’enfant grandissait. Le moment approchait où il
lui faudrait faire choix d’un état. Vivant au contact des peintres,
sans cesse dans un milieu où l’on ne parlait que de couleur,
de forme, Troyon n’eut guère d’hésitation. Il se prononça poul-
ies arts, et son parrain, M. Riocreux, alors conservateur du
Musée céramique de Sèvres, l'encouragea dans cette voie. Il lui
apprit à dessiner, à peindre des fleurs, dans le but de l’attacher,
plus tard, comme décorateur à la manufacture et de lui assurer
la succession de son père. Troyon prit goût à la chose, si
bien que son maître dut étendre l’horizon de ses études et
confier son élève à un paysagiste de ses amis.
Tout son temps, notre jeune artiste le consacra, dès lors,
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Encadrement composé et dessiné pour «l’Art» par J. Habert-Dys.
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