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L’ART.
incomparable ; j’ai de cet ami conservé un si cher souvenir que je serais heureux de reproduire
ce qu’en a si bien dit Burger, mais ce serait encourir le reproche de me livrer à l’école
buissonnière ; je dois me borner à citer ce court passage : « Ayant vécu, sans espoir de retour
dans sa patrie, avec des peuples très différents, il était devenu cosmopolite. Il avait compris que
l’universalité des relations, favorisée par tant de découvertes prodigieuses, transformait toutes les
conditions des anciennes sociétés isolées ; que les caprices les plus poétiques ne pouvaient plus
tenir devant la science positive, ni les préjugés les plus opiniâtres devant une confrontation
générale ; et, sur l’art spécialement, qu’il y avait à refaire une histoire compréhensive et une
critique toute nouvelle, en vue d’un art tout nouveau. »
Burger ajoute que, tourmenté par ces idées, Thoré « les esquissa dans un article — Nou-
velles tendances de l’art — qui montre peut-être
combien l’esprit s’est remué depuis la période
romantique. » Ces Nouvelles tendances de l’art en
disent long et sont plus en situation que jamais ;
aussi ai-je l’intention cl’y revenir dans l’intérêt du
petit nombre d’artistes qui croient encore à l'utilité
de s’instruire.
Paul Leroi.
P. S. — Une dernière visite m’impose le devoir
de réparer quelques omissions regrettables.
Dans la salle n° 33 : Communiantes, par
M. Henri Lesur, et Prise d’armes en Bretagne,
par M. Julien Le Blant ; dans la salle n° 29 :
Une Rue à Naples, par M. Stéphane Farneti, de
Pise ; Feyen-Perrin sur son lit de mort, par
M. Édouard Krug, dans la salle n° 3o ; et la Pou-
ponnière, si lumineuse, de Mrae Julie Delance-
Feurgard ; et les Débris du vapeur anglais « Her-
Dessin d’Albert Lambert, d'après son tableau du Salon de 1889. 771011 )), CllSablés SOUS la CÙte de GrClCe, à HonfleUI',
par M. Paul Jobert, qui a peint également le Bassin
de la République, à Honjleur; et Ravaudeuse (Picardie), par M. Albert Lambert; et Un Coin
de jardin, de M. Édouard Toudouze (salle n° i3); et A l’Abreuvoir, par M. V. W. Pargon ; et
les Portraits de Mme F. et de ses enfants, par M. François Flameng (salle n° 20) ; et le Portrait
de AI. H. B..., par M"° Louise Abbema (salle n° 18); et les deux toiles de M. François de
Montholon, l’Ellé, au Faouet (Alorbihan), et Sainte Barbe; et le Portrait, de M. Célestin
Serenne ; et Soir, par M. Louis Schoutteten ; et YÉtude de Femme nue, de M. Clément
Lafranchise ; et la Bohémienne, de M. Albéric Duyver ; et le Portrait de AIme Adolphe Aderer,
par Mlle Camille Aderer; et la belle toile de M. Edmond Yon: le Pont Valentré, à Cahors, que
vient d’acquérir la direction des Beaux-Arts ; et l’Orne, près Ranville (Calvados), l’œuvre distin-
guée de M. Léon de Bellée, qui la grave lui-même pour l’Art; et la Nuit sainte, de M. Fré-
déric de Uhde, dont l’art, alors même qu’il se trompe, est de trop haute portée pour être passé
sous silence ; et l’Achat d’un cheval, par Mlle Aline Billet ; et Alatin d’été dans le golfe de la
Ciotat, par M. Eugène Dauphin.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L’ART.
incomparable ; j’ai de cet ami conservé un si cher souvenir que je serais heureux de reproduire
ce qu’en a si bien dit Burger, mais ce serait encourir le reproche de me livrer à l’école
buissonnière ; je dois me borner à citer ce court passage : « Ayant vécu, sans espoir de retour
dans sa patrie, avec des peuples très différents, il était devenu cosmopolite. Il avait compris que
l’universalité des relations, favorisée par tant de découvertes prodigieuses, transformait toutes les
conditions des anciennes sociétés isolées ; que les caprices les plus poétiques ne pouvaient plus
tenir devant la science positive, ni les préjugés les plus opiniâtres devant une confrontation
générale ; et, sur l’art spécialement, qu’il y avait à refaire une histoire compréhensive et une
critique toute nouvelle, en vue d’un art tout nouveau. »
Burger ajoute que, tourmenté par ces idées, Thoré « les esquissa dans un article — Nou-
velles tendances de l’art — qui montre peut-être
combien l’esprit s’est remué depuis la période
romantique. » Ces Nouvelles tendances de l’art en
disent long et sont plus en situation que jamais ;
aussi ai-je l’intention cl’y revenir dans l’intérêt du
petit nombre d’artistes qui croient encore à l'utilité
de s’instruire.
Paul Leroi.
P. S. — Une dernière visite m’impose le devoir
de réparer quelques omissions regrettables.
Dans la salle n° 33 : Communiantes, par
M. Henri Lesur, et Prise d’armes en Bretagne,
par M. Julien Le Blant ; dans la salle n° 29 :
Une Rue à Naples, par M. Stéphane Farneti, de
Pise ; Feyen-Perrin sur son lit de mort, par
M. Édouard Krug, dans la salle n° 3o ; et la Pou-
ponnière, si lumineuse, de Mrae Julie Delance-
Feurgard ; et les Débris du vapeur anglais « Her-
Dessin d’Albert Lambert, d'après son tableau du Salon de 1889. 771011 )), CllSablés SOUS la CÙte de GrClCe, à HonfleUI',
par M. Paul Jobert, qui a peint également le Bassin
de la République, à Honjleur; et Ravaudeuse (Picardie), par M. Albert Lambert; et Un Coin
de jardin, de M. Édouard Toudouze (salle n° i3); et A l’Abreuvoir, par M. V. W. Pargon ; et
les Portraits de Mme F. et de ses enfants, par M. François Flameng (salle n° 20) ; et le Portrait
de AI. H. B..., par M"° Louise Abbema (salle n° 18); et les deux toiles de M. François de
Montholon, l’Ellé, au Faouet (Alorbihan), et Sainte Barbe; et le Portrait, de M. Célestin
Serenne ; et Soir, par M. Louis Schoutteten ; et YÉtude de Femme nue, de M. Clément
Lafranchise ; et la Bohémienne, de M. Albéric Duyver ; et le Portrait de AIme Adolphe Aderer,
par Mlle Camille Aderer; et la belle toile de M. Edmond Yon: le Pont Valentré, à Cahors, que
vient d’acquérir la direction des Beaux-Arts ; et l’Orne, près Ranville (Calvados), l’œuvre distin-
guée de M. Léon de Bellée, qui la grave lui-même pour l’Art; et la Nuit sainte, de M. Fré-
déric de Uhde, dont l’art, alors même qu’il se trompe, est de trop haute portée pour être passé
sous silence ; et l’Achat d’un cheval, par Mlle Aline Billet ; et Alatin d’été dans le golfe de la
Ciotat, par M. Eugène Dauphin.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.