L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (8,1.1906)

LA GRAVÜRE EN COULEURS

gant, son archaTsme pour ainsi dire spon-
tane, par son exotisme si bien nationalise,
enfin par cet esprit bien ne, ä la fois fan-
taisiste et discipline. Son Jardin frdn^ais,
son Rendezvous de chasse, son Eclusiere et
sa Mere Caillot portent la marque des plus
rares qualites.

chant sont une belle oeuvre. A cöte, s’ins-
crivent en de minuscules cadres les durs
profils des cötes bretonnes, baignes de lu-
rniere blonde.
Quatre planches du plus haut merite
(Rade de Toulon, Soir d’orage, Le retour
des pecheurs, Quai de Toulon), nous mon-


CHA.BA.NIAN

Le Marche
(Photographie Louis. Lemery)

M. Chabanian recherche les eclairages
contrastes. Cöte ä cöte, des Pecheuses de
crevettes, aux tons nacres d’un matin froid,
un soleil couchant et un effet de nuit ä
Venise, temoignent de la souplesse elegante
de son talent.
Celui de Charles Cottet parait trouver
dans les tons noirs de l’eau-forte, sourde-
ment impregnes de lumieres bleuätres ou
rousses, une application parfaitement en
rapport avec son äpre tristesse. La morsure
de l’acide est, sous sa main, puissante et
large. Ses Barques de peche au soleil cou-

trent M. Eugene Dauphin rivalisant avec
Fritz Thaulow (Maree basse, le Degel), pour
la simplicite des grands effets, la vigueur
d’execution, surtout dans le rendu des eaux,
dont ils savent l’un et l’autre surprendre la
vivante arabesque.
M. Henry Detouche, symbolisant ä sa
maniere Les sept peches capitaux, fait preuve
de plus d’esprit litteraire que d’invention
plastique.
Encore huit illustrations, de La Touche
celles-ci, pour Aux flaues du vase, du re-
grette Albert Samain. Elles sont presti-

!9