L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (8,1.1906)

LE MEDAILLEUR
FRANCOIS ROQUES


II y a la gravure en medaille et la sculp-
ture en medaille. Peu nous interesse
la premiere, etant surtout un objet de luxe
industriel. Mais au point de vue de l’art,
c’est la sculpture en medaille, le bas relief,
qui prend l’importance aux yeux de l'ama-
teur sensible. De nos jours cette branche
de l’art sculpte est ä peine cultivee par
quelques artistes, tels que Charpentier et
Desbois. Le merite d’avoir sauve le prestige
de cet art si fin et si noble, est au feu
Ponscarme, qui a fait de son atelier ä l’Ecole
des Beaux-Arts, in vrai refuge pour les
jeunes generations, voulant s’initier aux
secrets de l’art de grands' maitres en bas-
reliefs de la Renaissance. C’est lä qu’on
a perpetue encore la noble tradition de
Clodion.


Le jeune medailleur Roques, dont nous
reproduisons les bas-reliefs, sort justement
de l’atelier de Ponscarme. II a continue
encore ses etudes chez Charpentier et depuis
quelques annees dejä il attire notre atten-
tion au Salon de la Societe Nationale des
Beaux-Arts par ses gracieuses figurines de
femmes et des portraits pleins d’expression,
sculptes en medaille. L’influence de ses
maitres se laisse bien ressentir dans ses
oeuvres, qui sont quand meme person-
nelles. C’est la preöccupation du dessin
exact, serre et elegant, qui le lie ä ses aines
dans le bas-relief moderne, et non point la
defiguration par la recherche de la couleur,
si frequente aujourd’hui, qui rend la me-
daille floue et imprecise.
En artiste moderne, M. Roques s’ap-
plique ä exprimer, dans des corps gracieux
de femmes, dessines avec la precision geo-
metrique et finement modeles, une sensualite


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