DOI Heft:
Numéro 92
DOI Artikel:Karageorgevitsch, B.: La broderie, 2
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.44813#0251
LA BRODERIE
(deuxieme article) ([)
Pour se rendre compte de toutes les res-
sources acquises aujourd’hui ä l’art de
la broderie, il suffit de passer en revue les
les oeuvres de nos artistes parisiens.
M. Mezzara, dedaigneux de la coulcur,
de la richesse des soies et des ors a recons-
titue des points dont Venise semblait jalou-
sement garder le monopole, et nous a montre,
blanc sur blanc, des broderies plus fines
que des dentelles, des compositions oü la
fleur tres fidelement interpretee s’harmonise
delicieusement ä des dessins d’ornement —-
tiges et feuilles stylisees — qui revelent un
tres grand artiste.
A cöte de lui, je citerai
M. Marescot, qui lui aussi
s’inspire des dentelles de
Venise, mais en y ajoutant
la Science tres exacte de la
fleur, avec dans l’execution
une delicieuse recherche des
velours, obtenues par les
reliefs qui au-dessus de la
trarne tres legere de la den-
telle, sculptent les orne-
ments et leur donnent une
souplesse, une ampleur, une
allure a laquelle les dentel-
lieres de Murano dans leur
seule recherche du point
egal et parfait ne nous ont
pas trop habitues.
M. Lhuer peint ä l’ai-
guille et saus presque pa-
raitre s’occuper de la styli-
sation et du groupement de
ses fleurs, obtient par la
seule reproduction exacte du
mouvement de ses modeles,
traites en teintes plates,
l’effet de la plus modelee, de
la plus harmonieuse peinture.
Courteix, indifferemment
execute des broderies d’a-
meublement: retombees de
plantes souples evoquant
les rideaux des lianes des
tropiques, des cols oü il
melange en un assemblage des plus heu-
reux la soie souple brodee, soutachee,
separee d’ajours, et la dentelle delicate qui
semble une frange de legerete autour de
l’etoffe, puis des bandes de soie ou de gaze,
brodees de soies mullicolores, ornementees
de guirlandes de fleurs tantöt epaisses, somp-
tueuses, tantöt legeres, delicates, fragiles
comrne la trarne de gaze que la broderie
semble effleurer ä peine.
Coudyser a attire l’attention, dans nos
differents Salons, par l’etendue de ses
moyens et la diversite de sa technique. Ses
fl) Voir le Numero de Mai i go5 J- coudyser
Store
>99
(deuxieme article) ([)
Pour se rendre compte de toutes les res-
sources acquises aujourd’hui ä l’art de
la broderie, il suffit de passer en revue les
les oeuvres de nos artistes parisiens.
M. Mezzara, dedaigneux de la coulcur,
de la richesse des soies et des ors a recons-
titue des points dont Venise semblait jalou-
sement garder le monopole, et nous a montre,
blanc sur blanc, des broderies plus fines
que des dentelles, des compositions oü la
fleur tres fidelement interpretee s’harmonise
delicieusement ä des dessins d’ornement —-
tiges et feuilles stylisees — qui revelent un
tres grand artiste.
A cöte de lui, je citerai
M. Marescot, qui lui aussi
s’inspire des dentelles de
Venise, mais en y ajoutant
la Science tres exacte de la
fleur, avec dans l’execution
une delicieuse recherche des
velours, obtenues par les
reliefs qui au-dessus de la
trarne tres legere de la den-
telle, sculptent les orne-
ments et leur donnent une
souplesse, une ampleur, une
allure a laquelle les dentel-
lieres de Murano dans leur
seule recherche du point
egal et parfait ne nous ont
pas trop habitues.
M. Lhuer peint ä l’ai-
guille et saus presque pa-
raitre s’occuper de la styli-
sation et du groupement de
ses fleurs, obtient par la
seule reproduction exacte du
mouvement de ses modeles,
traites en teintes plates,
l’effet de la plus modelee, de
la plus harmonieuse peinture.
Courteix, indifferemment
execute des broderies d’a-
meublement: retombees de
plantes souples evoquant
les rideaux des lianes des
tropiques, des cols oü il
melange en un assemblage des plus heu-
reux la soie souple brodee, soutachee,
separee d’ajours, et la dentelle delicate qui
semble une frange de legerete autour de
l’etoffe, puis des bandes de soie ou de gaze,
brodees de soies mullicolores, ornementees
de guirlandes de fleurs tantöt epaisses, somp-
tueuses, tantöt legeres, delicates, fragiles
comrne la trarne de gaze que la broderie
semble effleurer ä peine.
Coudyser a attire l’attention, dans nos
differents Salons, par l’etendue de ses
moyens et la diversite de sa technique. Ses
fl) Voir le Numero de Mai i go5 J- coudyser
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