Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,1.1906

DOI Artikel:
Uhry, Edmond: Une taverne à Paris
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.44813#0058

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’ART DECORATIF

D’un cöte la peinture tres dccorative
de Lucien Metivet, aux tons harmonieux
et doux, celebrant dans une note fine et
claire toute l’oisivete dont le Bois de Bou-
logne est le theätre favori : la dame ä
l’elegante toilette, dans son equipage aux
chevaux fringants, forme le centre de la
composition. Autot:r d’ellc sont groupes et
arranges avec habihtc, dans leurs costumcs

son aspect le plus caracteristique, c’est le
monde des fetards, c’est le Moulin, ce sont
les chevaux de bois, les cabarets de nuit,
Puis, la note insensiblement s’eclaircit avec
le groupe des jeunes ouvrieres, aux figures
gamines et rieuses, allant a l’atelier gai-
ment, se tenant par le bras, la chanson ou
la cerise aux levres. Puis, c’est la Butte qui
serpente et qui grimpe pour aboutir tout en


STEINLEN

Peinture decorative de la Taverne de Paris, Avenue de Clicli)
(Photographie Simonnet)

et leur allure caracteristique, tous les Ha-
bitues du Bois. Ici, le jockey autour duquel
font cercle les sportsmen en quete du der-
nier tuyau; plus loin, c’est la babillarde
petite potiniere qui jase et qui chüchote :
robes ou chapeaux, mariages ou divorces,
le dernier scandale, la piece ä la mode; plus
loin encore, ce sont les promeneurs a che-
val, heureux d’etre admires, les bicyclistes,
hommes et dames, qui font halle un mo-
ment et, dans un coin, Mademoiselle Bebe
dans son petit costume ecourte cause avec
son amie de choses tres serieuses....
De l’autre cöte, c’est la Butte Montmartre
et son monde special, dont la palette chaude
et vibrante de Steinlen fixe la bruyante phy-
sionomie : c’est d’abord un effet de nuit,
car c’est la nuit surtout que Montmartre a

haut au Sacre-Coeur; et le panneau se ter-
mine par une note charmante et lumineuse:
la sortie de la classe enfantine et son petit
bataillon de fillettes ä l’allure un peu gauche,
au regard naif, est tres bien observee et ren-
due avec un charme exquis.
Le panneau du fond reunit enfin har-
monieusement ces. deux grandes peintures.
Grün nous transporte dans une fete mon-
daine : robes de soirees, tziganes aux habits
rouges, lampions multicolores melent leurs
taches colorees et forment un ensemble tres
vivant.
En dehors de la grande salle, les autres
peintures qui se trouvent ä la Taverne ne
decorent que des parois separees. Celles du
rez-de-chaussee, du cöte du boulevard, sont
dues au peintre Willette, qui s’affirme comme

38
 
Annotationen