JULES ADLER
et tres mesuree, qui n’admet ni l’exces de
la peinture attendrie et larmoyante, ni la
vanite d’une declamation, ni l’indifference
nous imposer le respect de la force ple-
beienne. II peint la vie ordinaire, il nous
met sous les yeux ce que la rue nous offre
L’A ube
(Musee des Beaux-Arts de la Ville de Paris)
d’un homme peignant des pauvres comme
il peindrait d’apres un mannequin. Adler
n’eprouve pas le besoin de placer un Christ
au milieu d’une rue de faubourg ou ä une
table d’ouvriers, ni de faire rougeoyer der-
riere une foule hurlante l’aurore de l’anarchie,
ni de congestionner des terrassiers pour
chaque jour. Mais il nous erneut profonde-
ment parce qu’il intervient avec son talent
de synthetiste pour nous mieux montrer ce
que nous avions mal vu : oü il s’arrete, il
discerne le tragique latent de l’existence
quotidienne, et il n’a aucun besoin pour
cela de nous peindre un accident du travail
43
et tres mesuree, qui n’admet ni l’exces de
la peinture attendrie et larmoyante, ni la
vanite d’une declamation, ni l’indifference
nous imposer le respect de la force ple-
beienne. II peint la vie ordinaire, il nous
met sous les yeux ce que la rue nous offre
L’A ube
(Musee des Beaux-Arts de la Ville de Paris)
d’un homme peignant des pauvres comme
il peindrait d’apres un mannequin. Adler
n’eprouve pas le besoin de placer un Christ
au milieu d’une rue de faubourg ou ä une
table d’ouvriers, ni de faire rougeoyer der-
riere une foule hurlante l’aurore de l’anarchie,
ni de congestionner des terrassiers pour
chaque jour. Mais il nous erneut profonde-
ment parce qu’il intervient avec son talent
de synthetiste pour nous mieux montrer ce
que nous avions mal vu : oü il s’arrete, il
discerne le tragique latent de l’existence
quotidienne, et il n’a aucun besoin pour
cela de nous peindre un accident du travail
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