DOI Heft:
Numéro 90
DOI Artikel:Rambosson, Yvanhoé: Désiré-Lucas
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.44813#0136
L’ART DECORATIF
impriment ä ces toiles cette indiscutable
marque d’origine : ce ne sont lä qu’exterio-
rites sans importance. C’est par de plus
graves attaches que cet art se relie au pays
de Bretagne, car c’est son intellectualite
meme qui est bretonne et c’est tout ce qu’il
et perspicace. II exige aussi une volonte
que nulle contingence ne saura distraire de
son but. A ce point de vue la carriere de
Desire-Lucas est un enseignement.
Ne amoureux des formes et des cou-
leurs, il fut attire de bonne heure par la
Femme allaitant son bebe (pastel)
(Photographie Louis Lemery)
y a d’exprime dans ces toiles et d’inexpri-
mable par des mots qui est fait de Farne
de lä-bas. Tous ces interieurs ont une vie
religieuse, intense et particuliere, qui n’est
propre qu’ä une contree. Qui n’a pas sur
place participe ä certaines emotions et pe-
netre les coutumes autochtones, n’en pourra
jarnais rendre comme l’a fait Desire-Lucas
la Synthese et la poesie.
Toutefois, ce n’est point du premier
coup qu’un artiste arrive ainsi ä exprimer
une sorte de sentiment
Fentite intellectuelle d’une
niere aussi parfaite. Un
demande de longues annees
peinture. II etait encore au lycee qu’il ma-
terialisait ses sensations devant la nature
en des Oeuvres naives d’execution, mais
deja curieuses de sentiment et d’observa-
tion, dejä personnelles.
Ce qui troubla cette ame faite pour
s’epanouir dans le milieu qui l’avait formee,
ce fut le sejour a Paris vers la fin de
l’adolescence. Dans la capitale bourdon-
1 nante et fievreuse, au milieu des enseigne-
ments contradictoires, dans l’ardente et
j jeune melee des ambitions enregimentees,
regional, ä degager
race d’une ma-^' Desire-Lucas courut le risque de devenir
pareil resultat i ce que Maurice Barres appelle, d’un mot si
d’etude patiente | juste d’image, un deracine. II etait tout ä
104
impriment ä ces toiles cette indiscutable
marque d’origine : ce ne sont lä qu’exterio-
rites sans importance. C’est par de plus
graves attaches que cet art se relie au pays
de Bretagne, car c’est son intellectualite
meme qui est bretonne et c’est tout ce qu’il
et perspicace. II exige aussi une volonte
que nulle contingence ne saura distraire de
son but. A ce point de vue la carriere de
Desire-Lucas est un enseignement.
Ne amoureux des formes et des cou-
leurs, il fut attire de bonne heure par la
Femme allaitant son bebe (pastel)
(Photographie Louis Lemery)
y a d’exprime dans ces toiles et d’inexpri-
mable par des mots qui est fait de Farne
de lä-bas. Tous ces interieurs ont une vie
religieuse, intense et particuliere, qui n’est
propre qu’ä une contree. Qui n’a pas sur
place participe ä certaines emotions et pe-
netre les coutumes autochtones, n’en pourra
jarnais rendre comme l’a fait Desire-Lucas
la Synthese et la poesie.
Toutefois, ce n’est point du premier
coup qu’un artiste arrive ainsi ä exprimer
une sorte de sentiment
Fentite intellectuelle d’une
niere aussi parfaite. Un
demande de longues annees
peinture. II etait encore au lycee qu’il ma-
terialisait ses sensations devant la nature
en des Oeuvres naives d’execution, mais
deja curieuses de sentiment et d’observa-
tion, dejä personnelles.
Ce qui troubla cette ame faite pour
s’epanouir dans le milieu qui l’avait formee,
ce fut le sejour a Paris vers la fin de
l’adolescence. Dans la capitale bourdon-
1 nante et fievreuse, au milieu des enseigne-
ments contradictoires, dans l’ardente et
j jeune melee des ambitions enregimentees,
regional, ä degager
race d’une ma-^' Desire-Lucas courut le risque de devenir
pareil resultat i ce que Maurice Barres appelle, d’un mot si
d’etude patiente | juste d’image, un deracine. II etait tout ä
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