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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,1.1906

DOI issue:
Numéro 91
DOI article:
Quénioux, G.: Le dessin et son enseignement
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https://doi.org/10.11588/diglit.44813#0190

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L’ART DSCORATIF

Et veuillez croire que je n’exagere pas;
je eite textuellement.
De meme pour la geometrie et la pers-
pective, on demande au futur professeur
des epreuves tres compliquees, qu’il n’aura


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jamais ä enseigner, et l’on ne s’assure pas
s’il a le sens de la perspective d’observation.
L’histoire de l’art, qui doit former un
element important de l’education d’un pro-
fesseur de dessin, donne lieu ä des epreuves
tout aussi peu serieuses. L’examen d’histoire
de l’art fait appel a la memoire des candi-
dats et aucunement ä leur sens critique.
Un manuel redige par Guillaume est dans

toutes les mains, beaucoup l’apprennent par
coeur; ils peuvent le reciter, ils connaissent
la trentaine de modeles officiels sur lesquels
il faut, sans hesiter, mettre des noms et
des dates. Et cela suffit. II ne s’agit pas ici
de savoir, mais surtout de savoir repondre
quelque chose. Aussi peut-on relever dans
une publication, quasi officielle par les hauts
patronages dont eile se reclame, des indi-
cations suggestives ä l’usage des candidats
au professorat des ecoles normales.
Dans le document auquel je fais allu-
sion, toute l’histoire de l’art francais est
contenue en deux pages exactement : l’une
de texte, l’autre de dessins. L’auteur, con-
naissant le niveau de l’examen, n’a donne
que juste ce qu’il fallait, et ces deux pages
forment en effet, pour qui sait s’en servir ä
l’examen, un resume tres süffisant de l’his-
toire de notre art francais.
Deux pages, dont une de dessins, on
ne peut nier que comme connaissance ce ne
soit plutöt sommaire ; mais en y ajoutant
quelque digression sur l’histoire generale,
l’on dit quelque chose, l’on obtient la note
moyenne, sans laquelle, eüt-on fait le meil-
leur dessin, l’on serait juge inapte ä en-
seigner le dessin ; aussi l’obtention de la
moyenne est-elle l’unique preoccupation du
candidat.
Remarquons que cette epreuve est la
seule justifiant les connaissances de profes-
seurs qui auront ä parier de l’histoire de
l’art, des styles, et qui devront enseigner
egalement la composition decorative ä leurs
eleves des ecoles normales, les futurs ins-
tituteurs.
A tout ceci, ajoutons cette opinion d’un
des inspecteurs principaux de l’enseigne-
ment du dessin. Je eite: «II faut croire, dit
M. Pillet, que ces examens laissent ä de-
sirer comme sürete de jugement, puisque
nous voyons trop souvent y echouer pour
le dessin et pour la perspective les meil-
leurs eleves de nos grandes ecoles d’art,
ceux qui en ont ete les laureats indiscutes».
Sans entrer dans le detail des critiques for-
mulees dans ce rapport de M. Pillet, j’en ai
assez dit pour qu’on puisse en deduire la
valeur d’examens qu’Eug. Guillaume esti-
mait equivalents ä la licence et ä l’agrega-
tion, examens oü il n’est pas rare de voir
des jeunes gens et des jeunes Alles de dix-
huit ans decrocher leurs diplömes (c’est le

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