DOI issue:
Numéro 91
DOI article:Quénioux, G.: Le dessin et son enseignement
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.44813#0192
L’ART DECORATIF
contes charmants de Cendrillon, du petit
Chaperon rouge ou a Malborough ernpa-
nache, ä la tete d’une armee multicolore
(fig. 2), l’on donne, comme premiere legon
de dessin, le trace d’une ligne droite ! La
deuxieme legon, c’est la division d’une ligne
Ce tableau1 et ceux que je vous sou-
mettrai presentent les meilleurs dessins des
meilleures ecoles. Ce sont des documents
photographies au Musee pedagogique, oü
ils sont exposes.
Ces resultats sont ceux des ecoles pri-
maires superieures
de gargons ; tous
les exercicesdu Pro-
gramme sont ä peu
pres representes lä.
Voici la copie de
modeles muraux
n’ayant aucun ca-
ractere d’art ; leur
but est d’obtenir un
trace pur et de
l’exactitude. Voici
des exercices de
perspective, figures
geometriques dans
un plan, puis des
perspectives de so-
lides et d’objets.
Les compositions
ornementales figu-
rant dans ce tableau
sont malheureuse-
ment de dimensions
trop restreintes pour
que vous puissiez
les apprecier ici :
elles sont d’une
F/g. 8
droite en parties egales, puis proportion-
nelles, et le maitre doit exiger que le trace
soit impeccable et les divisions rigoureuse-
ment observees.
Cela n’est-il pas brutal, et le sentiment
delicat de l’enfant n’est-il pas froisse des
cette premiere legon ? Pour ma part, j’en
suis persuade, et les faits le prouvent, ces
debuts sont funestes ä la plupart des eleves.
A l’ecole, a dit Guillaume, l’on ne doit
viser qu’un but: eduquer l’oeil et la main; les
etudes ne doivent avoir pour objet que d’at-
teindre l’exactitude et la correction du dessin.
En examinant les travaux des eleves,
nous allons d’ailleurs nous rendre compte
de l’ensemble des Programmes et en meme
temps, par la constatation des resultats ob-
tenus, nous apprecierons la valeur de la
methode geometrique appliquee au dessin.
pauvrete et d’une
insignifiance evi-
dentes. Quant aux dessins d’apres la bosse,
le caractere des ornements representes est
totalement incompris, l’execution est mau-
vaise, les valeurs d’ombre ne sont pas ou
sont mal observees; aussi qu’il s’agisse d’un
platre, d’un objet en bois, teile cette caisse
a fleurs, ou d’un objet en metal, c’est tou-
jours le meme procede d’execution aboutis-
sant ä l’aspect uniforme que nous retrouve-
rons partout.
L’exactitude et la correction du trace,
ces qualites recherchees avant tout, sont-elles
atteintes? Veuillez remarquer ces deux des-
1 Pour appuyer sa demonstration, M. G. Que-
nioux a montre, au moyen de projections, la
totalite des dessins exposes au Musee pedago-
gique. Nous ne pouvons reproduire ici que
quelques-uns de ces dessins.
1 5o
contes charmants de Cendrillon, du petit
Chaperon rouge ou a Malborough ernpa-
nache, ä la tete d’une armee multicolore
(fig. 2), l’on donne, comme premiere legon
de dessin, le trace d’une ligne droite ! La
deuxieme legon, c’est la division d’une ligne
Ce tableau1 et ceux que je vous sou-
mettrai presentent les meilleurs dessins des
meilleures ecoles. Ce sont des documents
photographies au Musee pedagogique, oü
ils sont exposes.
Ces resultats sont ceux des ecoles pri-
maires superieures
de gargons ; tous
les exercicesdu Pro-
gramme sont ä peu
pres representes lä.
Voici la copie de
modeles muraux
n’ayant aucun ca-
ractere d’art ; leur
but est d’obtenir un
trace pur et de
l’exactitude. Voici
des exercices de
perspective, figures
geometriques dans
un plan, puis des
perspectives de so-
lides et d’objets.
Les compositions
ornementales figu-
rant dans ce tableau
sont malheureuse-
ment de dimensions
trop restreintes pour
que vous puissiez
les apprecier ici :
elles sont d’une
F/g. 8
droite en parties egales, puis proportion-
nelles, et le maitre doit exiger que le trace
soit impeccable et les divisions rigoureuse-
ment observees.
Cela n’est-il pas brutal, et le sentiment
delicat de l’enfant n’est-il pas froisse des
cette premiere legon ? Pour ma part, j’en
suis persuade, et les faits le prouvent, ces
debuts sont funestes ä la plupart des eleves.
A l’ecole, a dit Guillaume, l’on ne doit
viser qu’un but: eduquer l’oeil et la main; les
etudes ne doivent avoir pour objet que d’at-
teindre l’exactitude et la correction du dessin.
En examinant les travaux des eleves,
nous allons d’ailleurs nous rendre compte
de l’ensemble des Programmes et en meme
temps, par la constatation des resultats ob-
tenus, nous apprecierons la valeur de la
methode geometrique appliquee au dessin.
pauvrete et d’une
insignifiance evi-
dentes. Quant aux dessins d’apres la bosse,
le caractere des ornements representes est
totalement incompris, l’execution est mau-
vaise, les valeurs d’ombre ne sont pas ou
sont mal observees; aussi qu’il s’agisse d’un
platre, d’un objet en bois, teile cette caisse
a fleurs, ou d’un objet en metal, c’est tou-
jours le meme procede d’execution aboutis-
sant ä l’aspect uniforme que nous retrouve-
rons partout.
L’exactitude et la correction du trace,
ces qualites recherchees avant tout, sont-elles
atteintes? Veuillez remarquer ces deux des-
1 Pour appuyer sa demonstration, M. G. Que-
nioux a montre, au moyen de projections, la
totalite des dessins exposes au Musee pedago-
gique. Nous ne pouvons reproduire ici que
quelques-uns de ces dessins.
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