L’ART DECORATIF
peut deployer aucune initiative dans la
copie des modeles de la collection officielle.
Ces denticules, ces oves, ces steles, ces
fragments restaures qui doivent l’initier aux
beautes des arts grec et romain, ces bustes
classiques qu’il ne comprend pas, ne peu-
vent que le laisser indifferent ou l’ennuyer.
ii
Aussi ne suis-je pas autrement surpris
quand, parfois, tout en n’ecoutant pas, j’en-
tends quelque eleve traduire son impression
en declarant, dans un acces de modernisme
irreverencieux, que ces modeles. sont
barbants !
Je passe sur les fautes de construction
qu’on peut relever dans beaucoup de ces
dessins, cependant faits avec le souci prin-
cipal de l’exactitude et presentes comme
etant les meilleurs. C’est partout une me-
diocrite moyenne, pire certainement ou point
de vue artistique que l’erreur totale ; car
celle-ci ne peut tromper longtemps.
N’ayant vu lä que des resultats choisis,
l’on peut presumer de ce qu’est l’ensemble.
II suffit d’ailleurs d’interroger de bonne foi
la generation des hommes de vingt ä qua-
rante ans pour etre fixe sur l’ignorance ä
peu pres totale du dessin et des choses
d'art de ceux qui s’en sont tenus ä Rensei-
gnement de l’ecole ou du lycee. Et, mal-
heureusement, l’influence de cette methode
n’est pas limitee aux etablissements
d’enseignement general, oü en somme
le dessin n’est considere que comme
une matiere accessoire.
Dans les ecoles speciales d’art,
la meme methode produit le meme
effet : c’est d’annihiler la personnalite
de l’eleve.
Excepte trois ou quatre ecoles qui
echappent peniblement ä la contagion,
l’ensemble des ecoles regionales n’ob-
tient que des resultats ne depassant
pas la mediocrite moyenne dont nous
parlions tout ä l’heure.
Recemment, une exposition de
ces ecoles d’art fut organisee quai
Malaquais. Elle obtint un succes.
officiel. J’ai pris ä cette exposition
deux cliches, qui, rapproches des do-
cuments du Musee pedagogique que
nous venons de voir, prouvent bien
ce que j’avance.
Malgre l’education speciale regne,
les dessins que voici sont encore fort
incorrects. *
Le dessin de cet esclave (fig. 7)
est sur l’original d’au moins 5 centi-
metres trop court, et ce masque de
faune, aussi peu que possible dans
le caractere, est sur le dessin de
4 centimetres trop large. Mais ce sont
des dessins proprement faits, l’execution en
est adroite ; il ne leur manque que la qua-
lite essentielle : la personnalite.
Quant au goüt apporte dans les com-
positions decoratives, par ce col l’on peut
juger comment il s’affirme (fig. 8); puis,
dans cet autre cliche, par ce cartouche
(fig. 9), par ces frises peintes (fig. 10), ces
ferronneries (fig. 11 et 12), compositions
sur lesquelles il est inutile d’insister pour
en montrer la banalite lamentable.
1 Les projections faites ä la Conference pre-
sentaient l’ensemble des dessins contenus sur
un panneau. Nous ne pouvons reproduire que
quelques-uns de ces dessins.
1 52
peut deployer aucune initiative dans la
copie des modeles de la collection officielle.
Ces denticules, ces oves, ces steles, ces
fragments restaures qui doivent l’initier aux
beautes des arts grec et romain, ces bustes
classiques qu’il ne comprend pas, ne peu-
vent que le laisser indifferent ou l’ennuyer.
ii
Aussi ne suis-je pas autrement surpris
quand, parfois, tout en n’ecoutant pas, j’en-
tends quelque eleve traduire son impression
en declarant, dans un acces de modernisme
irreverencieux, que ces modeles. sont
barbants !
Je passe sur les fautes de construction
qu’on peut relever dans beaucoup de ces
dessins, cependant faits avec le souci prin-
cipal de l’exactitude et presentes comme
etant les meilleurs. C’est partout une me-
diocrite moyenne, pire certainement ou point
de vue artistique que l’erreur totale ; car
celle-ci ne peut tromper longtemps.
N’ayant vu lä que des resultats choisis,
l’on peut presumer de ce qu’est l’ensemble.
II suffit d’ailleurs d’interroger de bonne foi
la generation des hommes de vingt ä qua-
rante ans pour etre fixe sur l’ignorance ä
peu pres totale du dessin et des choses
d'art de ceux qui s’en sont tenus ä Rensei-
gnement de l’ecole ou du lycee. Et, mal-
heureusement, l’influence de cette methode
n’est pas limitee aux etablissements
d’enseignement general, oü en somme
le dessin n’est considere que comme
une matiere accessoire.
Dans les ecoles speciales d’art,
la meme methode produit le meme
effet : c’est d’annihiler la personnalite
de l’eleve.
Excepte trois ou quatre ecoles qui
echappent peniblement ä la contagion,
l’ensemble des ecoles regionales n’ob-
tient que des resultats ne depassant
pas la mediocrite moyenne dont nous
parlions tout ä l’heure.
Recemment, une exposition de
ces ecoles d’art fut organisee quai
Malaquais. Elle obtint un succes.
officiel. J’ai pris ä cette exposition
deux cliches, qui, rapproches des do-
cuments du Musee pedagogique que
nous venons de voir, prouvent bien
ce que j’avance.
Malgre l’education speciale regne,
les dessins que voici sont encore fort
incorrects. *
Le dessin de cet esclave (fig. 7)
est sur l’original d’au moins 5 centi-
metres trop court, et ce masque de
faune, aussi peu que possible dans
le caractere, est sur le dessin de
4 centimetres trop large. Mais ce sont
des dessins proprement faits, l’execution en
est adroite ; il ne leur manque que la qua-
lite essentielle : la personnalite.
Quant au goüt apporte dans les com-
positions decoratives, par ce col l’on peut
juger comment il s’affirme (fig. 8); puis,
dans cet autre cliche, par ce cartouche
(fig. 9), par ces frises peintes (fig. 10), ces
ferronneries (fig. 11 et 12), compositions
sur lesquelles il est inutile d’insister pour
en montrer la banalite lamentable.
1 Les projections faites ä la Conference pre-
sentaient l’ensemble des dessins contenus sur
un panneau. Nous ne pouvons reproduire que
quelques-uns de ces dessins.
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