L’ART DECORATIF
complete, si nous ne dehnissions ce que doit
et re le professeur; car c’est lui qui doit animer
l’enseignement et sans son action intelligente,
aucune methode ne peut etre fructueuse.
Permettez-moi de eiter quelques lignes
d’un maitre trop oublie et qui fut le pro-
fesseur de Fantin-Latour, de Regamey, de
Cazin, de Lhermitte, de Rodin ; j’ai nomme
Lecoq de Boisbaudran.
Ces lignes ecrites il y a une trentaine
d’annees sont toujours d’une saisissante
actualite,
« II n’y a que trop de tendances aujour-
d’hui, ä des directions unitaires, ä des sys-
temes d’enseignement uniformes pour tous,
egalement oppressifs pour l’eleve et pour le
professeur. Au lieu de preconiser exclusive-
ment une methode füt-elle la meilleure, il
cst preferable de poser largement les grands
principes essentiels de l’enseignement dans
lesquels toute methode doit se renfermer,
en permettant aux professeurs un certain
choix, une certaine latitude. Il importe que.
chacun d’eux puisse apporter ä la methode
adoptee les modifications qui lui permettent
de la considerer comme sienne et person-
nelle. — C’est par la seulement qu’il pourra
trouver le ressort et l’entrain necessaires
pour l’accomplissement de sa täche si
ardue.
« Persuade quant ä moi, qu’il n’y a pas
moins d’avantages que de justice a elever
la fonction du professeur, il m’a toujours
semble qu’il n’etait pas bon par des prescrip-.
tions trop nombreuses et trop detaillees, de
diminuer l’importance de son röle. Au pro-
fesseur seul appartiennent les applications
intelligentes et spontanees; il est la methode
vivante qu’aucune methode ecrite ne peut
ni ne doit suppleer.»
Je partage absolument les opinions de
Lecoq de Boisbaudran, mais j’ajoute : le
professeur doit etre artiste, ahn de com-
prendre et de s’interesser aux ebauches,
merne les plus sommaires, faites par les
enfants et qui peuvent contenir le germe de
futures qualites artistiques. Etant artiste, le
professeur doit rester artiste, c’est-ä-dire en
conserver toute la sensibilite. Il ne suffit»
pas qu’il soit apte ä reconnaitre si un nez.
est trop long ou trop court, si une ombre
est trop foncee ou trop claire. Sa critique
doit etre assez large pour que le champ de
son enseignement ne soit point limite ä la
seule correction d’un dessin d’eleve.
Il faudrait qu’il connüt, ahn de pouvoir
172
complete, si nous ne dehnissions ce que doit
et re le professeur; car c’est lui qui doit animer
l’enseignement et sans son action intelligente,
aucune methode ne peut etre fructueuse.
Permettez-moi de eiter quelques lignes
d’un maitre trop oublie et qui fut le pro-
fesseur de Fantin-Latour, de Regamey, de
Cazin, de Lhermitte, de Rodin ; j’ai nomme
Lecoq de Boisbaudran.
Ces lignes ecrites il y a une trentaine
d’annees sont toujours d’une saisissante
actualite,
« II n’y a que trop de tendances aujour-
d’hui, ä des directions unitaires, ä des sys-
temes d’enseignement uniformes pour tous,
egalement oppressifs pour l’eleve et pour le
professeur. Au lieu de preconiser exclusive-
ment une methode füt-elle la meilleure, il
cst preferable de poser largement les grands
principes essentiels de l’enseignement dans
lesquels toute methode doit se renfermer,
en permettant aux professeurs un certain
choix, une certaine latitude. Il importe que.
chacun d’eux puisse apporter ä la methode
adoptee les modifications qui lui permettent
de la considerer comme sienne et person-
nelle. — C’est par la seulement qu’il pourra
trouver le ressort et l’entrain necessaires
pour l’accomplissement de sa täche si
ardue.
« Persuade quant ä moi, qu’il n’y a pas
moins d’avantages que de justice a elever
la fonction du professeur, il m’a toujours
semble qu’il n’etait pas bon par des prescrip-.
tions trop nombreuses et trop detaillees, de
diminuer l’importance de son röle. Au pro-
fesseur seul appartiennent les applications
intelligentes et spontanees; il est la methode
vivante qu’aucune methode ecrite ne peut
ni ne doit suppleer.»
Je partage absolument les opinions de
Lecoq de Boisbaudran, mais j’ajoute : le
professeur doit etre artiste, ahn de com-
prendre et de s’interesser aux ebauches,
merne les plus sommaires, faites par les
enfants et qui peuvent contenir le germe de
futures qualites artistiques. Etant artiste, le
professeur doit rester artiste, c’est-ä-dire en
conserver toute la sensibilite. Il ne suffit»
pas qu’il soit apte ä reconnaitre si un nez.
est trop long ou trop court, si une ombre
est trop foncee ou trop claire. Sa critique
doit etre assez large pour que le champ de
son enseignement ne soit point limite ä la
seule correction d’un dessin d’eleve.
Il faudrait qu’il connüt, ahn de pouvoir
172