L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (8,1.1906)

L’ART DECORATIF

grands rideaux brodes, ses lourdes particier
de velours reprises par des empiecements
sertir au cordonnet, ses tulles et ses soieries.
tous revele chez lui une gräce souple et
aisee, une rechercherche de coloriste, un
sens ornemental tres rare.
Pour Belleville, la broderie est un pre-
texte de plus ä Science d’ornement, ä colo-
ration exacte, mais intensement riche, et soit
qu’il brode les fleurs en plein, soit qu’il les

gine une sorte de stylisation tres neuve
aussi du paysage et de la plante ä peine
encadres d’un ornement qui relie le motif
decoratif au reste de l’ameublement.
L’une des premieres, Mme Pauline Ri-
viere a adapte ä l’ornement de la toilette
feminine des broderies tres simples, en
teintes plates, sur foulard ou drap : branches
ou fleurs ä peine stylisees, petites guirlandes
tres vraies de dessin et de coloris suivant
le mouvement des pieces dont
dies sont le decor. Ces pe-
tites choses tres fines et tres
observees, ontdes sa premiere
exposition, classe M'ne Pau-
line Riviere parmi les meil-
leurs artistes du genre, et
donnent ä tous ceux qui
aiment le beau le regret de
lui voir si peu d’admiratrices
parmi les clientes des coutu-
rieres ä la mode.
On connait trop peu les
broderies de Mmo Lacombe
et c’est dommage, car tout
ce que les primitifs ont de
gräce simple, tout ce que
l’art nouveau en a trouve de
plus harmonieux. Mme La-
combe a su le combiner dans
ses broderies, en y ajoutant
son grand art du dessin, de
la couleur et l’execution la
plus impeccable.
Des semis de fleurs des
champs d’une fraicheur, d’une
verite indescriptible; des
rondes de petites bretonnes, leurs coiffes
papillonnant au rythme de la danse; puis
des broderies de haute lisse representant
des sous bois aux teintes d’automne, animes
d’une meute et de cavaliers antiques, har-
celant un cerf; voici les sujets preferes de
Mme Lacombe, sujets traites de main de tres
grand peintre. Mais malgre le choix deli-
cieux des compositions, malgre le dessin
savant, les nuances harmonieuses et exactes,
ce qui est incomparable dans les broderies
de Mma Lacombe, c’est l’execution impec-
cable, la perfection de chaque point qui
trace une ligne, modele le dessin, arrive ä
donner et la precision d’un coup de burin
et la souplesse de la brosse.
Prince B. Karageorgevitsch.


sertisse ä peine d’un feston de couleur unie,
l’effet reste toujours le meme, sobre et delicat.
M. Andre Schultz est un peintre aux
larges coups de brosse. Sur un fond de
drap il pose des fleurs de satin de meme
ton avec petales largement dessines et les
entoure d’un feston de meme couleur. Mais
ce meme ton du satin, du drap et du cor-
donnet donne a ce camaieu le modele le
plus riche, le plus varie, fait chanter les
tons ä l’egal des degrades les plus savants.
Lefairichon qui a dejä tant et tant cree
en broderie, a tout simplement restaure le
vitrail en le brodant : le large cordonnet
remplagant la sertissure du plomb, les soies
translucides rempla^ant les plaques du verre
colorie. Et pour cct art tres neuf il a ima-

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