L’ART DECORATIF
donnees du tableau, la fermete du dessin
des figures, trop souvent molles et exagere-
ment rondes jusqu’ici, la fraicheur de coins
de paysage lumineux, s’unissent maintenant
texte devant les «oeuvres» de M. Matisse,
notamment devant son «grand tableau»
des Independants. Et pourtant M. Denis ne
plaisantait pas : il est trop courtois et trop
A. BAERTSOEN
(Photographie Lemery)
Maisons grises au bord de l’eau (Gand)
(Societe Nationale)
aux qualites de couleur et d’ornementation
qui nous faisaient aimer M. Maurice Denis
malgre des defauts volontairement agaqants.
G’est vraiment maintenant un createur de
choses exquises. Que j’ai donc de plaisir ä
le dire 1 Que je suis donc content surtout
de trouver que le beau talent de M. Denis
peintre dement les theories ingenieuses et
chimeriques de M. Denis crilique! Je n’ai
plus le courage de lui en vouloir des eloges
qu’il adressait naguere, d’un ton docte, ä
M. Matisse, et qui prenaient des allures
d’ironie machiavelique lorsqu’on relisait ce
convaincu pour cela. Rejouissons-nous si
son pinceau oublie les conseils de sa plume,
et si son etonnante indulgence pour les
pauvretes d’autrui ne l’empeche pas du
moins d’exiger beaucoup de soi-meme. II
laut iine somme considerable de travail et
de talent, un caractere et une äme sans ba-
nalite pour faire ce que M. Denis nous
montre.
II est presque in utile de dire que le
grand portrait de M. Besnard (Mme M... et
ses enfants] est eblouissant. Son autre por-
trait, celui de M. Barrere, montre une fois
2 I 2
donnees du tableau, la fermete du dessin
des figures, trop souvent molles et exagere-
ment rondes jusqu’ici, la fraicheur de coins
de paysage lumineux, s’unissent maintenant
texte devant les «oeuvres» de M. Matisse,
notamment devant son «grand tableau»
des Independants. Et pourtant M. Denis ne
plaisantait pas : il est trop courtois et trop
A. BAERTSOEN
(Photographie Lemery)
Maisons grises au bord de l’eau (Gand)
(Societe Nationale)
aux qualites de couleur et d’ornementation
qui nous faisaient aimer M. Maurice Denis
malgre des defauts volontairement agaqants.
G’est vraiment maintenant un createur de
choses exquises. Que j’ai donc de plaisir ä
le dire 1 Que je suis donc content surtout
de trouver que le beau talent de M. Denis
peintre dement les theories ingenieuses et
chimeriques de M. Denis crilique! Je n’ai
plus le courage de lui en vouloir des eloges
qu’il adressait naguere, d’un ton docte, ä
M. Matisse, et qui prenaient des allures
d’ironie machiavelique lorsqu’on relisait ce
convaincu pour cela. Rejouissons-nous si
son pinceau oublie les conseils de sa plume,
et si son etonnante indulgence pour les
pauvretes d’autrui ne l’empeche pas du
moins d’exiger beaucoup de soi-meme. II
laut iine somme considerable de travail et
de talent, un caractere et une äme sans ba-
nalite pour faire ce que M. Denis nous
montre.
II est presque in utile de dire que le
grand portrait de M. Besnard (Mme M... et
ses enfants] est eblouissant. Son autre por-
trait, celui de M. Barrere, montre une fois
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