L’ART DECORATIF
dans de grandes salles nues, maussades,
qu’elles encombrent sans les garnir, et oii
elles sont aussi peu en valeur que possible.
bitants. Ne nous a-t-on pas eite l’un d’eux,
et non des moindres, qui pretendait exclure
les exquises cornes sculptees de M. Hamm,
dont les vifs
accents revelent
partout le travail
de la gouge, sous
pretexte qu’elles
etaient estampees
dans des ma-
trices ?
Le jury fut,
parait-il, cette
annee d’une seve-
rite impitoyable;
les exposants sont
en effet moins
nombreux d’un
tiers que l’an
dernier. Que de
choses pourtant
sont lä qui ne
devraient point y
etre: cuirs «d'art»
sans forme ni
couleur, peignes
en corne tels
qu’en vendent par
douzaines tous les
bijoutiers en toc;
petites gouaches
dans des mon-
tures Louis XVI,
CH. BOOTET DE MONVEL
Peigne, Boucles de ceinture, Liseuse
(Photographie Lemery)
d’une demoiselle
dont la mere
passe, en certains
milieux bour-
geois, pour une
grande artiste ;
et, surtout, cette
chose innom-
mable que le
jury -— rendons-
lui cette justice
-— avait refusee
a l’unanimite,
On sent bien que c’est toujours la section
sacrifiee, que l’on croit encore, avenue
d’Antin comme avenue Alexandre III, a la
Hierarchie entre arts majeurs et arts mi-
neurs; que MM. les peintres continuent ä
exercer sur les artistes du decor la tutelle
la plus injuste. Ce n’est pourtant pas leur
competence qui leur donne ces droits exor-
mais qu’il a eu Ja faiblesse de se laisser
imposer par le personnage politique que
Hon devine : une coupe en argent « offene
ä Mm® Loubet par les membres du minis-
tere Rouvier». C’est une feuille d’argent,
mince comme du papier, decoupee et gau-
free en forme de feuille de lotus, et agre-
mentee de fleurs, orchidecs je pense, qui
220
dans de grandes salles nues, maussades,
qu’elles encombrent sans les garnir, et oii
elles sont aussi peu en valeur que possible.
bitants. Ne nous a-t-on pas eite l’un d’eux,
et non des moindres, qui pretendait exclure
les exquises cornes sculptees de M. Hamm,
dont les vifs
accents revelent
partout le travail
de la gouge, sous
pretexte qu’elles
etaient estampees
dans des ma-
trices ?
Le jury fut,
parait-il, cette
annee d’une seve-
rite impitoyable;
les exposants sont
en effet moins
nombreux d’un
tiers que l’an
dernier. Que de
choses pourtant
sont lä qui ne
devraient point y
etre: cuirs «d'art»
sans forme ni
couleur, peignes
en corne tels
qu’en vendent par
douzaines tous les
bijoutiers en toc;
petites gouaches
dans des mon-
tures Louis XVI,
CH. BOOTET DE MONVEL
Peigne, Boucles de ceinture, Liseuse
(Photographie Lemery)
d’une demoiselle
dont la mere
passe, en certains
milieux bour-
geois, pour une
grande artiste ;
et, surtout, cette
chose innom-
mable que le
jury -— rendons-
lui cette justice
-— avait refusee
a l’unanimite,
On sent bien que c’est toujours la section
sacrifiee, que l’on croit encore, avenue
d’Antin comme avenue Alexandre III, a la
Hierarchie entre arts majeurs et arts mi-
neurs; que MM. les peintres continuent ä
exercer sur les artistes du decor la tutelle
la plus injuste. Ce n’est pourtant pas leur
competence qui leur donne ces droits exor-
mais qu’il a eu Ja faiblesse de se laisser
imposer par le personnage politique que
Hon devine : une coupe en argent « offene
ä Mm® Loubet par les membres du minis-
tere Rouvier». C’est une feuille d’argent,
mince comme du papier, decoupee et gau-
free en forme de feuille de lotus, et agre-
mentee de fleurs, orchidecs je pense, qui
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