L’ART DECORATIF
geux pour un eleve de l’Ecole de Rome que
de s’etre ainsi degage des formules apprises
pour marcher vers la vie feconde, eternelle
Jouvence de l’art. Certes ! M. Landowski a
beaucoup regarde Rodin, il a contemple
longuement L'age d'airain et Les Bourgeois
choses! La meine raison qui vaut tant de
louanges ä M. Landowski a fait condamner
par beaucoup l’exposilion pourtant conside-
rable, forte et hardie de M. Georges-Bareau.
Le createur susceptible de faire surgir du
bloc le haut-relief de La Vision du Poete et
A. DE NIEDERHAUSERN-RODO
de Calais. Mais ne serait-il pas a blämer
l’artiste contemporain qui aurait pu ne rien
apprendre de tels enseignements ? M. Lan-
dowski est encore a l’äge ou la lepon des
maitres peut transparaitre dans les ceuvres,
II est permis ä trente ans de suivre de no-
bles exemples, et l’auteur des Fils de Cain
est de ceux dont on peut esperer vers la
maturite des creations personnelles et puis-
santes.
M. Georges Bareau, lui aussi, a com-
pris combien Rodin avait vivifie le domaine
de la statuaire. Or, voyez l’ironie des
Adam et Eve (Societe Nationale)
(Photographie Lemery)
la sereine figure du Reveil de l'Humanite
est cependant digne de voir reconnaitre
l’ampleur de ses efforts. Ses deux marbres
suffiront ä dire sa lutte pour la beaute et
prevaudront contre des critiques qui n’attei-
gnent pas la valeur profonde de ces hautes
manifestations d’art.
Chaque annee, deux ou trois Jeanne
d’Arc caracolent, s’extasient ou s’agenouil-
lent au milieu du campement provisoire de
la blanche armee des marbres et des plätres.
A l’ordinaire, aucune ne nous captive et
nous ne sommes que choques par la bana-
232
geux pour un eleve de l’Ecole de Rome que
de s’etre ainsi degage des formules apprises
pour marcher vers la vie feconde, eternelle
Jouvence de l’art. Certes ! M. Landowski a
beaucoup regarde Rodin, il a contemple
longuement L'age d'airain et Les Bourgeois
choses! La meine raison qui vaut tant de
louanges ä M. Landowski a fait condamner
par beaucoup l’exposilion pourtant conside-
rable, forte et hardie de M. Georges-Bareau.
Le createur susceptible de faire surgir du
bloc le haut-relief de La Vision du Poete et
A. DE NIEDERHAUSERN-RODO
de Calais. Mais ne serait-il pas a blämer
l’artiste contemporain qui aurait pu ne rien
apprendre de tels enseignements ? M. Lan-
dowski est encore a l’äge ou la lepon des
maitres peut transparaitre dans les ceuvres,
II est permis ä trente ans de suivre de no-
bles exemples, et l’auteur des Fils de Cain
est de ceux dont on peut esperer vers la
maturite des creations personnelles et puis-
santes.
M. Georges Bareau, lui aussi, a com-
pris combien Rodin avait vivifie le domaine
de la statuaire. Or, voyez l’ironie des
Adam et Eve (Societe Nationale)
(Photographie Lemery)
la sereine figure du Reveil de l'Humanite
est cependant digne de voir reconnaitre
l’ampleur de ses efforts. Ses deux marbres
suffiront ä dire sa lutte pour la beaute et
prevaudront contre des critiques qui n’attei-
gnent pas la valeur profonde de ces hautes
manifestations d’art.
Chaque annee, deux ou trois Jeanne
d’Arc caracolent, s’extasient ou s’agenouil-
lent au milieu du campement provisoire de
la blanche armee des marbres et des plätres.
A l’ordinaire, aucune ne nous captive et
nous ne sommes que choques par la bana-
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