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Salmon, André: Odilon Redon
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.69797#0024
l/l
L’ART DÉCORATIF
LE CHAR.
tandis que dans un coin, un épanouissement innommé, un boulon aux chastes voiles,
s’ouvrait. »
Zola suit, essoufflé, la mouvante féerie, mais il subit béatement le charme supérieur
sans,toutefois, le subir tout entier, tenant l’essentiel pour de l’insuffisance. Hélas! la
déesse de l’intelligible rêve loin de la matrone Fécondité.
Odilon Redon a réalisé ce tour de force, dira-t-on du peintre de fleurs, de peindre
feuilles et calices pour l’amour des lignes et des couleurs, sans souci d’imiter, ou même
de transposer, mais en réussissant à ne point peindre autre chose que des fleurs.
Tour de force? Non, puisque le maître moderne de la grâce ne se contraint point,
L’an dernier, reçu chez des Parisiens de goût, l’occasion me fut propice à défendre
quelques-uns des jeunes peintres actuels les plus discutés.
On voulait bien m’entendre; cependant, il ne m’échappait point que la très distinguée
maîtresse de maison souffrait de ne plus pouvoir s’en tenir à la vérité qui fut celle des
maîtres d’hier. Celle dame, de haute culture en vint à me dire, me désignant un ta-
bleautin :
« J’aime beaucoup ces fleurs de Fantin-Latour. J’en faisais goûter, l’autre jour,
l’éclat et la fraîcheur à votre confrère, M. Guillaume Apollinaire, qui me répondit:
L’ART DÉCORATIF
LE CHAR.
tandis que dans un coin, un épanouissement innommé, un boulon aux chastes voiles,
s’ouvrait. »
Zola suit, essoufflé, la mouvante féerie, mais il subit béatement le charme supérieur
sans,toutefois, le subir tout entier, tenant l’essentiel pour de l’insuffisance. Hélas! la
déesse de l’intelligible rêve loin de la matrone Fécondité.
Odilon Redon a réalisé ce tour de force, dira-t-on du peintre de fleurs, de peindre
feuilles et calices pour l’amour des lignes et des couleurs, sans souci d’imiter, ou même
de transposer, mais en réussissant à ne point peindre autre chose que des fleurs.
Tour de force? Non, puisque le maître moderne de la grâce ne se contraint point,
L’an dernier, reçu chez des Parisiens de goût, l’occasion me fut propice à défendre
quelques-uns des jeunes peintres actuels les plus discutés.
On voulait bien m’entendre; cependant, il ne m’échappait point que la très distinguée
maîtresse de maison souffrait de ne plus pouvoir s’en tenir à la vérité qui fut celle des
maîtres d’hier. Celle dame, de haute culture en vint à me dire, me désignant un ta-
bleautin :
« J’aime beaucoup ces fleurs de Fantin-Latour. J’en faisais goûter, l’autre jour,
l’éclat et la fraîcheur à votre confrère, M. Guillaume Apollinaire, qui me répondit: