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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 29.1913

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Crussard, Raymond: Coiffures et bonnets anciens
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https://doi.org/10.11588/diglit.69797#0161
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e l’on en croit les chroniqueurs, les femmes et même les hommes recherchèrent de
S tout temps les artifices d’un art ingénieux pour l’ornementation de leur
coiffure.
Chaque peuple, chaque contrée ou province, adopta une variété de couvre-chefs
offrant des types bien distincts : la disposition du klaft et du pschent égyptiens diffère
complètement de la forme des tiares et turbans assyriens, comme il est impossible de
confondre la mitre persane, le chapeau thessalien, le tarbouch arabe, et plus près de
nous, les bonnets du Boulonnais, de la Normandie, de l’Auvergne, du Berry et de la
Bretagne.
La coiffure est une des parties importantes du costume, celle qui peut etre consi-
dérée comme sa finition, et dont la fantaisie, de bon ou de mauvais goût, représente
un peu la signature de l’artiste qui a conçu 1 ensemble.
Avant que la mode des temps modernes ail nivelé les distinctions sociales exté-
rieures par une tenue uniformément médiocre, la coiffure avait encore une plus
grande importance et révélait tout autant que le vêtement, la condition des diverses
classes d’une nation. On sait qu’au moyen âge, le bonnet de drap convenait aux bour-
geois, tandis que le mortier de velours était le privilège de la classe noble.
Le roi portait un mortier galonné enrichi de perles et de diamants, que l’on recou-
vrait d’un petit capuchon à bourrelets, ayant queue pendante sur les épaules, pour
garantir la coiffure du mauvais temps. Plus une personne était élevée en dignité, plus
elle donnait d’ampleur à son chaperon.
Sous Henri III, le chaperon de velours réservé d’abord à la classe noble, descendit
dans les rangs de la bourgeoisie, et les têtes de toutes les dames fiançaises se chaperon-
nèrent à qui mieux mieux. Cela nécessita aussitôt la publication d’une ordonnance
royale défendant le chaperon de velours « à toutes autres que les dames de la cour ».
Les bourgeoises s’en consolèrent en faisant disparaître l’étoffe grossière de leur
chaperon sous une couche de broderies d’or et d’argent, et un véritable amas de perles
et de pierreries. *
 
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