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Testard, Maurice: Joannès Chaleyé et la dentelle du Puy
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.69797#0062
J2
L’ART DÉCORATIF
retour au pays. Il
n’agit pas de la sorte
et la reconnaissance
qu’il crut bon de té-
moigner à sa province
natale fut, à son tour,
récompensée par de
plus grands succès et
même une rapide no-
toriété.
Les obstacles n’en
furent pas moins
grands à surmonter
pour l’artiste qui se
trouva d’abord face à
face avec le pire des
ennemis du progrès :
la routine. Il l’attaqua,
de pied ferme, avec
celte belle audace qui
est le propre des jeu-
nes, sans lui laisser de
répit, ni lui accorder
de concessions, et c’est
ainsi qu’il en eut faci-
lement raison.
Désigné, dès i go3,
pour enseigner, le
premier, l’art de com-
poser une dentelle à
l’Ecole pratique du Puy, le jeune maître se trouva tout d’abord quelque peu gêné par
l’exiguïté du terrain accordé au seul enseignement artistique qui fûldonnédans un éta-
blissement consacré surtoutau commerce et à l’industrie. Une école spéciale s’imposait.
Il ne fut accordé qu’un cours. Le champ se trouvaitbien étroit pour tout ce que l’artiste
aurait voulu y semer. Les heures consacrées à l’enseignement technique, au dessin, à
la mise en carte, à l’exécution au carreau, étaient limitées d’une façon dérisoire. Fai-
sant contre fortune bon cœur, J. Chaleyé se mit toujours à l’œuvre et les résultats
furent, malgré tout, surprenants : dès 1904, au grand concours international de dentelles
de Calais; à l’exposition spéciale du musée Galliéra, à Paris; en igo5, à l’exposition
internationale de Liège où J. Chaleyé obtint comme professeur une médaille d’argent
et où l’éventail qu’il avait exécuté pour M. L. Oudin attira à ses auteurs une semblable
récompense et fut acquis par le musée de Saint-Gall ; au concours de « la Dentelle de
France » (1907) où furent unanimement attribués aux œuvres de J. Chaleyé les deux
premiers prix et le grand prix du Sous-Secrétaire d’Etat des Reaux-Arts ; enfin, à l’expo-
L’ART DÉCORATIF
retour au pays. Il
n’agit pas de la sorte
et la reconnaissance
qu’il crut bon de té-
moigner à sa province
natale fut, à son tour,
récompensée par de
plus grands succès et
même une rapide no-
toriété.
Les obstacles n’en
furent pas moins
grands à surmonter
pour l’artiste qui se
trouva d’abord face à
face avec le pire des
ennemis du progrès :
la routine. Il l’attaqua,
de pied ferme, avec
celte belle audace qui
est le propre des jeu-
nes, sans lui laisser de
répit, ni lui accorder
de concessions, et c’est
ainsi qu’il en eut faci-
lement raison.
Désigné, dès i go3,
pour enseigner, le
premier, l’art de com-
poser une dentelle à
l’Ecole pratique du Puy, le jeune maître se trouva tout d’abord quelque peu gêné par
l’exiguïté du terrain accordé au seul enseignement artistique qui fûldonnédans un éta-
blissement consacré surtoutau commerce et à l’industrie. Une école spéciale s’imposait.
Il ne fut accordé qu’un cours. Le champ se trouvaitbien étroit pour tout ce que l’artiste
aurait voulu y semer. Les heures consacrées à l’enseignement technique, au dessin, à
la mise en carte, à l’exécution au carreau, étaient limitées d’une façon dérisoire. Fai-
sant contre fortune bon cœur, J. Chaleyé se mit toujours à l’œuvre et les résultats
furent, malgré tout, surprenants : dès 1904, au grand concours international de dentelles
de Calais; à l’exposition spéciale du musée Galliéra, à Paris; en igo5, à l’exposition
internationale de Liège où J. Chaleyé obtint comme professeur une médaille d’argent
et où l’éventail qu’il avait exécuté pour M. L. Oudin attira à ses auteurs une semblable
récompense et fut acquis par le musée de Saint-Gall ; au concours de « la Dentelle de
France » (1907) où furent unanimement attribués aux œuvres de J. Chaleyé les deux
premiers prix et le grand prix du Sous-Secrétaire d’Etat des Reaux-Arts ; enfin, à l’expo-