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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 29.1913

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Tougendhold, Jacques: Borissoff Moussatoff
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https://doi.org/10.11588/diglit.69797#0096
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86

L’ART DÉCORATIF

Le même style se retrouve dans ses peintures décoratives à l’huile. Un des meilleurs
exemples de ce genre est son Collier d’Emeraudes (Exposition russe à Paris, 1906) : sous
te collier de feuilles vertes, une frangée de clochettes d’un pâle mauve, une guirlande
de vierges en crinolines ornées d’arabesques. Ce tableau pouvait être intitulé Gobelin,
car il est mat, velouté et ornemental comme une tapisserie.
Au développement de ses dons décoratifs contribua en grande partie son séjour en

France. Encore élève de l’Ecole des
Beaux-Arts à Moscou. Il se sentait at-
tiré vers Paris. Il réussit enfin à y pas-
ser trois ans (i8g5-i8g8). Mais le se-
cond de ses désirs ne se réalisa pas : il
voulait devenir élève de Puvis de Cha-
vannes (pour lequel il avait un véri-
table culle)et devint celui deCormon.
Quant au reste, il visitait le Lou-
vre et le Luxembourg, contemplail
Botticelli et Puvis deChavannes. L’un
de ses tableaux porte même les traces
de néo-impressionnisme; mais
ce fut tout à fait passager. Il est évi-
dent que la technique du néo-impres-
sionnisme ne pouvait pas l’entraîner,
il lui aurait été impossible de déma-
térialiser la nature; il aimait trop à
en caresser la matière veloutée.
Au contraire, les charmes sereins
de Puvis se fixèrent dans son âme. Il
comprit les lois de la peinture déco-
rative, parce qu’ilsentaitinconsciem-
ment, les lois du rythme. Telle fut
l’inlluence de Puvis deChavannes.
A partir de ce moment, le rêve
du mur ne le quittait pas. Mais ce
rêve ne devait pas se réaliser. On ne
l’approuvait pas, comme on n’ap-
prouvait ni Puvis de Chavannes, ni Gauguin, en France — malentendu fâcheux et
criminel pour lequel la postérité nous blâmera!... A deux reprises, il recevait des
commandes de panneaux décoratifs, et à deux reprises ils étaient refusés. La première
fois, ce fut l’Administration des Tramways qui n’approuva pas ses esquisses.
La seconde fois, il devait exécuter quatre panneaux pour un hôtel privé, mais eux
aussi restèrent à l’état d’esquisses. Ces petites aquarelles allongées sont pourtant des
chefs-d’œuvre de la peinture monumentale.
Voilà comment les décrit Borissoff-Moussatoff lui-même dans son carnet de notes :
«G/i Soir d'automne. Les derniers rayons du soleil s’éteignent sur les nuages. Sur le fond

PANNEAU
 
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