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L'ART DÉCORATIF
chez leurs prédécesseurs, les principes du travail et les applications de ces principes
sont antithétiques. Nous sommes mis par M. André Mare au courant d’un art tradi-
tionnel qui entre en lutte avec l’art nouveau ; et surtout, il faut l’admettre, très en con-
ANDRÉ MARE
Coiffeuse en érable et palissandre.
flit avec l’idée la plus
vaste qu’on a pu se faire
de l’art nouveau tel que
l’ont fait, un peu malgré
les vrais promoteurs du
mouvement, nombre d’a-
daplationsal lemandes ou
belges.
Même débarrassé des
afflux parasitaires, des
imitations maladroites,
des exagérations sans
cause et des applications
apportées par la mode,
pris en soi et en ses belles
œuvres l’Art nouveau a
cherché, semble-t-il, la
complexité, l’arabesque
hardie et ingénieuse. Les
jeunes, au contraire, ai-
ment les lignes strictes,
les volutes brèves, la car-
rure. Les influences de
l’art nouveau ont été
impressionnistes et ja-
ponisantes. Chez les jeu-
nes on percevrait des
influences classiques,
provinciales, rurales ; on
y trouve des échos des
habitudes d’ancienne
France. Les camarades
des artistes de l’Art nou-
veau sont des impressionnistes ou parfois des pointillistes ; ceux des nouveaux artistes
sont cézanniens ou cubistes. Issues des même besoins, les deux tentatives sont opposées
de tout point. L’art nouveau n’est point pourtant sans avoir demandé à la tradition
française des points de départ et d’appui ; il les a trouvé dans la tradition du
xvme siècle. Il s’est même produit, la nonchalance du public aidant et le goût des
fabricants y poussant, que la part de l’art nouveau qui s’est industrialisé a trop subi
cette influence qui est devenue génératrice de beaucoup d’efforts qui voulaient faire
la part des circonstances et capitulaient devant le goût courant sans abdiquer toutes
L'ART DÉCORATIF
chez leurs prédécesseurs, les principes du travail et les applications de ces principes
sont antithétiques. Nous sommes mis par M. André Mare au courant d’un art tradi-
tionnel qui entre en lutte avec l’art nouveau ; et surtout, il faut l’admettre, très en con-
ANDRÉ MARE
Coiffeuse en érable et palissandre.
flit avec l’idée la plus
vaste qu’on a pu se faire
de l’art nouveau tel que
l’ont fait, un peu malgré
les vrais promoteurs du
mouvement, nombre d’a-
daplationsal lemandes ou
belges.
Même débarrassé des
afflux parasitaires, des
imitations maladroites,
des exagérations sans
cause et des applications
apportées par la mode,
pris en soi et en ses belles
œuvres l’Art nouveau a
cherché, semble-t-il, la
complexité, l’arabesque
hardie et ingénieuse. Les
jeunes, au contraire, ai-
ment les lignes strictes,
les volutes brèves, la car-
rure. Les influences de
l’art nouveau ont été
impressionnistes et ja-
ponisantes. Chez les jeu-
nes on percevrait des
influences classiques,
provinciales, rurales ; on
y trouve des échos des
habitudes d’ancienne
France. Les camarades
des artistes de l’Art nou-
veau sont des impressionnistes ou parfois des pointillistes ; ceux des nouveaux artistes
sont cézanniens ou cubistes. Issues des même besoins, les deux tentatives sont opposées
de tout point. L’art nouveau n’est point pourtant sans avoir demandé à la tradition
française des points de départ et d’appui ; il les a trouvé dans la tradition du
xvme siècle. Il s’est même produit, la nonchalance du public aidant et le goût des
fabricants y poussant, que la part de l’art nouveau qui s’est industrialisé a trop subi
cette influence qui est devenue génératrice de beaucoup d’efforts qui voulaient faire
la part des circonstances et capitulaient devant le goût courant sans abdiquer toutes