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Cousturier, Lucie: Henri-Edmond Cross
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.69797#0141
L’ART DÉCORATIF
129
d’un autre peintre : lorsque les œuvres de Seural ct.de Signac lui prouvèrent, dès 1886,
les avantages d’une théorie basée sur la science des lois générales de l’harmonie, il resta,
dans les applications qu’il ne larda pas à en faire lui-même, aussi distinct de ces deux
peintres qu’il l’était précédemment, lorsqu’il peignait des tableaux sombres ou gris,
avec des éclats de couleurs.
Toutefois, son intelligence ayant perçu nettement, dès son contact avec le Néo-Im-
pressionnisme, une conformité parfaite de sa pensée et du mode d’expression du contraste
des teintes, l’artiste était définitivement orienté dans son effort. En même temps il
trouvait les éléments de sa vie affective dans ses compagnons de recherche : Angrand,
Luce, Van Rysselberghe, Van de Velde, Signac et leurs amis, pour lesquels sa ten-
dresse devait s’accroître jusqu’à la fin (1). Quand, évoluant parallèlement à Signac,
Cross, pour élargir sa touche, abandonnait ce point minuscule qui lui servait à recons-
tituer, par le mélange optique de leurs éléments, les colorations naturelles, il n’élait
pas lassé d'un travail dit fastidieux, mais détaché du moyen, et de sa fin, distincte de
l’art, de reproduire photographiquement la lumière.
Du portrait en pied de Mme Cross(i8gi) à son exposition chez Druet (190/i), de son
premier essai de la technique nouvelle, à son premier grand succès, pendant la période
même del’oppression du souci d’analyse, de beaux tableaux se dégagent compacts : L’air
(1) Voir l’apport des Néo-Impressionnistes dans l’ouvrage de Paul Signac: De Delacroix au Néo-Impres-
sionnisme.
Le Balcon. (Aquarelle).
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d’un autre peintre : lorsque les œuvres de Seural ct.de Signac lui prouvèrent, dès 1886,
les avantages d’une théorie basée sur la science des lois générales de l’harmonie, il resta,
dans les applications qu’il ne larda pas à en faire lui-même, aussi distinct de ces deux
peintres qu’il l’était précédemment, lorsqu’il peignait des tableaux sombres ou gris,
avec des éclats de couleurs.
Toutefois, son intelligence ayant perçu nettement, dès son contact avec le Néo-Im-
pressionnisme, une conformité parfaite de sa pensée et du mode d’expression du contraste
des teintes, l’artiste était définitivement orienté dans son effort. En même temps il
trouvait les éléments de sa vie affective dans ses compagnons de recherche : Angrand,
Luce, Van Rysselberghe, Van de Velde, Signac et leurs amis, pour lesquels sa ten-
dresse devait s’accroître jusqu’à la fin (1). Quand, évoluant parallèlement à Signac,
Cross, pour élargir sa touche, abandonnait ce point minuscule qui lui servait à recons-
tituer, par le mélange optique de leurs éléments, les colorations naturelles, il n’élait
pas lassé d'un travail dit fastidieux, mais détaché du moyen, et de sa fin, distincte de
l’art, de reproduire photographiquement la lumière.
Du portrait en pied de Mme Cross(i8gi) à son exposition chez Druet (190/i), de son
premier essai de la technique nouvelle, à son premier grand succès, pendant la période
même del’oppression du souci d’analyse, de beaux tableaux se dégagent compacts : L’air
(1) Voir l’apport des Néo-Impressionnistes dans l’ouvrage de Paul Signac: De Delacroix au Néo-Impres-
sionnisme.
Le Balcon. (Aquarelle).